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SUIVI DE RIO : FINANCEMENT ET TRANSFERT DE TECHNOLOGIE
Déclaration adoptée par le Conseil interparlementaire
lors de sa 158e session
A Rio, il a été convenu qu'il était "de l'intérêt commun des pays développés et en développement, et de l'humanité en général, y compris des générations futures, de doter les pays en développement de moyens efficaces, notamment de ressources financières et techniques, sans lesquels il leur serait difficile de s'acquitter pleinement de leurs engagements". L'Union interparlementaire s'est activement associée au processus de la CNUED. Elle considère que l'apport d'un financement adéquat et un transfert de technologies non nuisibles à l'environnement constituent des éléments essentiels à la réalisation du développement durable. C'est pourquoi, à maintes reprises, elle a incité ses parlements membres à presser leurs gouvernements de respecter leurs engagements et à appuyer leur action dans ce sens. En outre, au fil des évaluations du suivi de la CNUED, réalisées par le Comité du développement durable, le Conseil interparlementaire a été amené à constater que la difficulté de résoudre les questions du financement et du transfert de techniques entravait gravement les efforts déployés pour mettre en oeuvre le programme établi à Rio. Ainsi, la détérioration de la conjoncture internationale et de la situation économique des pays développés (montée du chômage, déficits commerciaux et accroissement de la dette publique) ont largement émoussé les promesses faites à Rio. Quant aux pays en développement, ne disposant pas des ressources humaines, techniques, scientifiques et financières nécessaires, leur capacité de se conformer aux exigences du développement durable se trouve considérablement restreinte. Dans ces pays, l'instabilité politique (absence de démocratie) et les conflits armés créent souvent des entraves supplémentaires. Le déclin de l'aide publique au développement (APD), tant en termes absolus qu'en pourcentage du produit national brut (PNB), est une cause de profonde inquiétude. En effet, pour de nombreux pays en développement, l'APD constitue une importante source de financement extérieur. En outre, elle pourrait jouer un rôle non négligeable pour favoriser la réalisation du développement durable dans les régions et les secteurs qui sont peu susceptibles d'attirer des capitaux privés, y compris les investissements étrangers directs. Bien que les flux de capitaux privés aient considérablement augmenté, le fait qu'ils se concentrent dans un nombre limité de pays en développement et de secteurs est préoccupant. En outre, ils sont instables et sont rarement orientés vers la préservation de l'environnement et le transfert de technologie. Les retraits soudains de ces capitaux ont des effets extrêmement déstabilisants sur les économies des pays en développement. Le problème de la dette extérieure des pays en développement continue d'entraver la croissance de ces pays et les empêche d'honorer leurs engagements en faveur du développement durable. S'écartant de leur engagement original en faveur d'un transfert de techniques respectueuses de l'environnement à des conditions favorables (concessionnelles et préférentielles), les gouvernements des pays développés ont désormais tendance à s'en remettre au secteur privé. De cette façon, sont essentiellement pris en compte les impératifs du marché et pas suffisamment la situation sociale, économique, écologique et culturelle ni les priorités des pays receveurs. De plus, les pays qui n'ont pas les moyens d'élaborer et d'appliquer des politiques nationales propices au transfert de technologie, ne bénéficient pas de ce transfert, ce qui limite davantage leur capacité d'appliquer les recommandations contenues dans le Programme Action 21. Le Conseil interparlementaire déplore cet état de fait qui risque de remettre en question le partenariat mondial pour le développement durable et menace, à terme, la survie de l'humanité. Il reconnaît que face à l'aggravation de la situation économique dans le monde, il est de plus en plus difficile aux gouvernements, des pays du Nord comme du Sud, de tenir des engagements qui leur imposent de lourds sacrifices dans l'immédiat et dont les bénéfices ne se feront sentir qu'à long terme, à l'échelle de la planète. Toutefois, conscient que le coût de l'inaction sera bien supérieur à celui de l'application des décisions mûrement réfléchies qui ont été prises à la CNUED :
En adoptant la présente Déclaration, le Conseil interparlementaire enjoint aux décideurs du monde entier de saisir l'occasion de l'évaluation générale, qui aura lieu en 1997, pour relancer l'esprit de Rio et garantir que l'immense espoir suscité par le Sommet de la Terre ne soit pas déçu.
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