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COOPERATION AVEC LES NATIONS UNIES

Rapport et recommandations que le Conseil directeur de l'UIP a approuvés à sa 175ème session
(Genève, 1er octobre 2004)

Dans le présent document, on examine comment la réforme en cours des structures de l'UIP peut contribuer à rendre plus efficace la coopération entre l'UIP et les Nations Unies.

  1. Depuis qu'elle a obtenu le statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale des Nations Unies en 2001, l'Union interparlementaire s'est efforcée d'enrichir les travaux des Nations Unies en organisant des débats sur les questions figurant en bonne place à leur ordre du jour. Pareils débats ont un objectif triple : relayer les vues des parlements auprès des Nations Unies, donner aux parlementaires la possibilité de mieux connaître les dossiers en question, et produire des recommandations sur un suivi par les parlements et autres entités.

  2. Toutefois, il est évident que l'UIP ne dispose pas des ressources nécessaires pour traiter tout l'éventail des questions à l'ordre du jour des Nations Unies. Il lui faut donc fixer des priorités et déterminer quelles questions sont suffisamment importantes et pertinentes pour les parlements pour susciter l'intérêt de l'Organisation mondiale. Les thèmes retenus doivent ensuite donner lieu à des activités diverses, reflétées dans le programme de travail et budget annuel.

  3. Grâce à son nouveau dispositif de rapporteurs parlementaires, l'UIP est en mesure d'établir des rapports conséquents, assortis de recommandations concrètes. Certes, les rapporteurs conservent la paternité de ces rapports et sont libres de les établir comme ils le jugent bon, mais ce dispositif permet la consultation des Membres de l'UIP et la plupart des points que les Membres soulèvent trouvent un écho dans les rapports. Ces derniers ont ainsi valeur de prises de position communes sur tel ou tel dossier et sur la manière de l'aborder.

  4. Néanmoins, on peut faire plus encore pour que les rapports des commissions permanentes soient représentatifs des vues de la communauté parlementaire mondiale. Les Nations Unies n'en attendent pas moins et - comme les Membres le savent pertinemment - l'ONU a fait des démarches préliminaires en vue de créer son propre mécanisme formel d'interaction avec les parlements. En l'état actuel des choses, il est peu probable que les instances extérieures à l'UIP considèrent les rapports de ses commissions permanentes comme ayant suffisamment de poids pour représenter réellement les vues des parlements.

  5. Le Comité exécutif a déjà débattu de la question des délais serrés de rédaction des rapports qui imposent des contraintes aux rapporteurs. Si le calendrier pouvait être allongé, les rapporteurs auraient plus de temps pour recueillir les données factuelles, consulter les parties intéressées, faire des missions sur le terrain et assister à des réunions au sein d'autres organisations sur le thème retenu.

  6. Le deuxième inconvénient du système actuel tient à ce que les rapporteurs doivent être choisis dans la plus grande hâte durant les derniers jours de l'Assemblée. Un mécanisme allouant plus de temps au choix des rapporteurs permettrait de puiser dans les ressources parlementaires mondiales en consultant les parlements et leurs commissions pour trouver les experts souhaités, y compris parmi les parlementaires qui ne sont pas nécessairement familiarisés avec l'UIP en tant qu'institution.

  7. Le troisième obstacle à l'établissement de documents suscitant l'intérêt d'instances extérieures à l'UIP, sans doute le plus sérieux de tous, a trait aux sujets eux-mêmes. Il est de tradition à l'UIP que les sujets débattus par chacune de ses commissions aient une durée de vie de six mois, engendrant une résolution affichée sur le site Web de l'UIP et citée de temps à autre. Cette tradition se perpétue. Par ailleurs, un certain nombre de propositions de thèmes d'étude sont présentées par les Membres et les points finalement retenus à l'issue du processus de consultation se présentent souvent comme un amalgame de propositions différentes les unes des autres, assorti d'un intitulé aussi verbeux que flou.

  8. En conclusion, il semble que le moment soit venu pour l'UIP de définir un agenda pluriannuel pour chacune de ses commissions permanentes. Cela entraînerait une spécialisation plus poussée de chaque commission et la soumission de rapports dont le temps d'élaboration serait d'au moins un an et qui seraient alors des documents de référence faisant davantage autorité.

  9. La présente note a pour but d'aider les Membres à mettre au point un agenda pluriannuel pour les trois commissions permanentes. On l'a établie en ayant présent à l'esprit l'agenda des Nations Unies, et l'agenda international au sens le plus large, de ces prochaines années.

    Première Commission - Paix et sécurité internationale

  10. L'UIP a pour mission première de promouvoir la paix et la sécurité. Ses Membres s'y emploient par la diplomatie parlementaire pendant les réunions de l'Organisation, et par des visites bilatérales. L'appui de l'UIP à l'édification d'institutions démocratiques, à la défense des droits de l'homme et au partenariat entre les sexes vise aussi à promouvoir la paix et la sécurité. Les thèmes ci-après figurent en bonne place à l'ordre du jour des Nations Unies et pourraient donc être pris en considération pour les travaux de la Première Commission permanente dans les années à venir.

    • La question très vaste du règlement des conflits, indépendamment de leur cause (affrontements ethniques, intolérance confessionnelle, litiges territoriaux, opérations militaires de plus grande ampleur, ou combinaison de tous ces éléments), est évidemment un sujet qui relève de cette commission, et nombreuses sont les propositions soumises par les parlements qui s'y rapportent. La lutte contre le terrorisme est une question apparentée qui exige une action législative et de contrôle énergique de la part des parlements, non seulement pour contrer les menaces terroristes, mais aussi en traiter les causes premières et veiller à ce que les droits de l'homme n'en pâtissent pas. La question de l'eau comme facteur d'affrontements géopolitiques mérite aussi d'être examinée.

    • L'UIP tiendra un grand débat sur le désarmement à l'occasion de sa 111ème Assemblée à Genève. Le désarmement couvre un éventail très large de questions allant des armes nucléaires et autres armes de destruction massive aux petites armes. La production et la prolifération des petites armes présentent une menace grave pour la paix et la sécurité dans de nombreuses parties du monde, à l'instar des armes chimiques, qui sont couvertes par une convention internationale.

    Deuxième Commission - Développement durable, financement et commerce

  11. L'UIP peut jouer un rôle important en mobilisant l'action parlementaire sur les dossiers touchant au développement durable, au financement et au commerce. L'UIP a accompagné le Sommet de la Terre et les grandes conférences des Nations Unies sur le développement durable qui l'ont suivi. Parallèlement, elle a traité de la question du financement du développement par des contributions à la Conférence de Monterrey et par un suivi de ses conclusions. L'UIP a un programme étendu pour traiter des questions de commerce et de développement. Les propositions ci-après pourraient être prises en considération pour les débats à la deuxième Commission permanente dans les années à venir :

    • Les migrations internationales sont un sujet important qu'affrontent presque tous les pays, quoique dans des perspectives différentes. C'est avant tout un problème de développement durable qui s'explique par les disparités de développement économique et a des répercussions importantes sur le développement des pays. Elle a aussi des aspects droits de l'homme et sécurité qui doivent être traités dans tout débat. La question est examinée dans le système des Nations Unies (ONU-Affaires économiques et sociales et OIT) et hors du système (OIM). La Commission mondiale sur les migrations internationales remettra son rapport au Secrétaire général de l'ONU au milieu de l'année 2005 et les migrations feront l'objet d'un débat durant une session de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies, début 2006.

    • Nombre des sommets des Nations Unies de la dernière décennie, dont la Conférence sur le financement du développement, tenue à Monterrey, ont tenté de mobiliser un soutien financier pour le développement. Toutefois, aucun d'eux ne s'est attaqué de front à la question de la dette (examinée par l'UIP à plusieurs de ses réunions au milieu et à la fin des années 1990) ou à la nécessité de trouver des formes novatrices de financement du développement. Ces deux thèmes sont prioritaires dans l'agenda des Nations Unies et il y aura un débat de haut niveau sur le sujet à New York avant la réunion devant marquer le cinquième anniversaire de l'Assemblée du Millénaire.

    • On a aussi estimé que le programme thématique sur douze ans pour le suivi onusien de Rio et du Sommet mondial sur le développement durable pourrait constituer un programme de travail à long terme pour la Deuxième Commission. Dans un avenir proche, on pourrait commencer des travaux sur l'accès à l'eau et les énergies de substitution. L'action parlementaire dans ces domaines sera importante à bien des égards, surtout pour sensibiliser le public, contribuer à modifier les modes de consommation et mobiliser le soutien du public pour l'investissement dans des solutions alternatives.

    Troisième Commission - Démocratie et droits de l'homme

  12. L'UIP a pour mandat de promouvoir la démocratie et les droits de l'homme. Pour cela, elle se concentre sur le fonctionnement des institutions parlementaires, leur rôle dans la démocratie et la manière d'en renforcer le fonctionnement, notamment en tant que gardien des droits de l'homme. Les activités de l'UIP dans ce domaine privilégient aussi l'égalité des hommes et des femmes et le partenariat entre les sexes et comportent des actions pour renforcer la participation des femmes à la vie politique. Les propositions ci-après pourraient être prises en considération pour les débats à la troisième Commission permanente dans les années à venir.

    • L'axe de travail de cette commission doit être la question du renforcement du parlement en tant qu'institution. L'un des aspects de ce dossier touche à la manière de renforcer les liens entre parlements et société civile. Autre aspect : le renforcement du rôle du parlement dans l'examen des résultats des négociations multilatérales et des activités des organisations internationales. Cela figurait au premier plan de la déclaration adoptée par les présidents de parlement en 2000 et est évoqué dans d'autres rapports importants, comme le rapport récent de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation (créée par l'OIT).

    • La Commission débattra également de questions concernant l'égalité des sexes.

    • Les enfants dans les conflits : malgré des progrès dans la protection des enfants affectés par les conflits armés, en matière de sensibilisation et d'élaboration de normes et règles notamment, ces enfants endurent encore des souffrances effroyables là où les parties en conflit continuent à violer impunément les instruments internationaux sur les droits et la protection des enfants dans les conflits armés. Le travail des enfants et le trafic d'enfants devraient aussi figurer parmi les sujets à traiter par la Commission. De par leurs prérogatives constitutionnelles, les parlements peuvent prendre l'initiative de traiter ce type de questions.

    • Il y a un débat public très important sur la notion de diversité culturelle. L'UNESCO a entrepris l'élaboration d'une convention internationale sur la protection de la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques. Cette convention vise à souligner la nécessité de trouver un juste milieu entre culture et commerce. Ce sujet est aussi le fil conducteur du Rapport sur le développement humain (PNUD) de cette année.

    • Les Etats négocient actuellement une convention des Nations Unies sur les handicapés. La Convention doit être soumise à l'approbation de l'Assemblée générale des Nations Unies au deuxième semestre 2005. Une action parlementaire sera nécessaire pour en assurer la ratification rapide et la mise en œuvre.

    Conclusions

  13. Pour conclure, le Conseil directeur est invité à examiner les recommandations suivantes :
    a) que les commissions permanentes soient invitées à tenir compte des questions prioritaires à l'ordre du jour des Nations Unies lorsqu'elles choisissent les thèmes de discussion des réunions futures; que le Secrétaire général entreprenne de nouvelles consultations avec le Secrétariat de l'ONU pour déterminer quelles grandes priorités des Nations Unies pourraient servir de base aux thèmes de discussion des commissions permanentes à moyen terme, et qu'il soumette un rapport sur la question au Comité exécutif à sa 244ème session à Manille;

    b) que le cycle de six mois durant lequel les thèmes sont débattus dans les commissions permanentes soit porté à une année;

    c) que, pendant la phase transitoire, les points de l'ordre du jour et les rapporteurs de la 112ème Assemblée (Manille) soient choisis à la 111ème Assemblée selon le système en vigueur; que les sujets pour la 113ème Assemblée (Genève) soient aussi choisis à la 111ème Assemblée; et que le choix des rapporteurs soit confié au Président de l'UIP et au Secrétaire général, en consultation avec les présidents des trois commissions permanentes et sur la base des propositions des Membres de l'UIP à soumettre immédiatement après l'Assemblée;

    d) qu'il soit rappelé aux Parlements membres que, lorsqu'ils soumettent des propositions pour des points à inscrire à l'ordre du jour des commissions permanentes, ils peuvent accompagner leur proposition du nom d'un rapporteur, qui ne doit pas nécessairement être membre du Parlement la présentant, et que pareille proposition doit être assortie de documents attestant la compétence du candidat sur le sujet en question.


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