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LA NECESSITE DE REVISER L'ACTUEL MODELE
FINANCIER ET ECONOMIQUE MONDIAL
Résolution adoptée sans vote par la 102ème Conférence interparlementaire
(Berlin, 15 octobre 1999)
La 102ème Conférence interparlementaire,
consciente des turbulences monétaires et économiques
que diverses régions du monde viennent et continuent de
traverser, ainsi que de leurs conséquences économiques
et sociales,
convaincue que le monde ayant atteint un niveau élevé
d'interdépendance économique, les parlementaires
doivent éviter de s'intéresser exclusivement à
la gestion de l'économie de leur propre pays, avoir à
l'esprit toutes les incidences des normes mondiales et faire appel
à tout le savoir existant, notamment à celui des
autorités gouvernementales, des institutions internationales,
des spécialistes de la finance et des universitaires, afin
de s'employer en permanence à créer un climat plus
propice au fonctionnement de l'économie mondiale,
notant qu'à l'avenir l'action politique et économique
devra privilégier l'objectif à long terme du développement
durable afin de parvenir à un juste équilibre entre
les intérêts des hommes et des femmes, et ceux des
générations présentes et des générations
futures,
notant également que, depuis la Conférence
des Nations Unies sur l'environnement et le développement
(Rio de Janeiro, juin 1992), le développement de l'économie
mondiale n'a pas atteint les objectifs fixés dans Action
21 concernant le changement des modes de consommation des
ressources, des modes de production et des modes de vie,
considérant que tous les gouvernements doivent adhérer
d'urgence au Protocole de Kyoto sur le changement climatique,
accueillant avec satisfaction l'attention croissante accordée
à une bonne conduite des affaires publiques,
- souligne que, pour réunir les conditions permettant
aux mouvements de devises de se faire de manière ordonnée,
un travail vital reste à accomplir, notamment dans les
domaines des régimes de change - par exemple en alignant
les monnaies sur des paniers composés des monnaies des
principaux partenaires commerciaux - de la libéralisation
des comptes de capital, de l'introduction de contrôles sur
les capitaux et de la régulation des fonds de couverture
(hedge funds) et des opérations sur devises;
- demande l'élaboration de dispositifs réglementaires
appropriés applicables au marché des capitaux assurant
la transparence, l'application de normes d'évaluation et
de divulgation et, de manière générale, promouvant
l'harmonisation et l'amélioration des normes comptables
mondiales;
- exhorte les institutions financières et monétaires
internationales à mieux prendre en compte, lors de la définition
des programmes d'ajustement structurel, les spécificités
de chaque pays et à s'efforcer d'obtenir un consensus politique
et social en faveur de ces réformes;
- demande instamment que, dans les domaines dans lesquels
des recommandations ont été largement appuyées,
les pays émergents, les pays en développement et
les pays développés y donnent rapidement suite de
manière à renforcer la stabilité financière
mondiale et, surtout, à favoriser le développement
durable;
- souligne que des recommandations doivent être
convenues d'urgence par les différentes instances et les
divers organes des Nations Unies et de l'Union interparlementaire,
et qu'il doit leur être donné suite à titre
prioritaire;
- demande instamment que les recommandations de la Conférence
mondiale de l'UNESCO sur la science (Budapest, 26 juin -
1er juillet 1999) soient incluses dans les négociations
sur le commerce, le développement et l'environnement;
- estime nécessaire que les pays en développement
soient dûment représentés dans les consultations
en cours visant à réformer l'architecture financière
internationale;
- engage le secteur privé à prendre des
mesures parallèles à celles des gouvernements afin
de développer les bonnes pratiques dans divers domaines,
dont la transparence et la communication de l'information économique,
financière, sociale et environnementale, en coopération
et sur un pied d'égalité, ce qui augmenterait fortement
la résilience du système financier mondial, jugée
cruciale pour les politiques de croissance;
- invite les gouvernements et les diverses institutions
financières internationales à régler les
questions non résolues qui concernent la régulation
des établissements à fort effet de levier et à
rechercher une solution aux problèmes posés par
les havres fiscaux et les banques offshore;
- engage tous les Etats donateurs à augmenter
la part du produit national brut (PNB) réservée
à l'aide publique au développement pour atteindre
l'objectif internationalement convenu dans ce domaine, soit 0,7
pour cent;
- exhorte les parlements nationaux à promouvoir
la création au FMI d'une ligne de crédit de prévention,
à laquelle s'appliqueraient les mêmes critères
sociaux que ceux appliqués aux autres crédits;
- appelle les institutions financières mondiales
à n'accorder des prêts à des pays que si l'accord
de prêt a été ratifié par le parlement
du pays bénéficiaire;
- demande que l'accord conclu par le Groupe des 7 (G7)
à Cologne sur l'allégement de la dette soit mis
en uvre et que tous les pays créditeurs contribuent
à cette entreprise sans précédent selon le
principe d'équité;
- souligne qu'il est urgent d'obtenir des circuits de
financement multilatéraux et bilatéraux et des entreprises
des ressources financières supplémentaires en faveur
des pays pauvres très endettés et compte,
à cet égard, que ces fonds limités seront
utilisés exclusivement pour vaincre la pauvreté
et promouvoir un développement durable généralisé
dans les pays concernés;
- invite le Conseil interparlementaire à créer
des mécanismes appropriés pour suivre la mise en
uvre des résolutions portant sur la question de la
dette extérieure adoptées aux 99ème, 100ème
et 101ème Conférences ainsi qu'à la présente
Conférence interparlementaire;
- invite les pays créanciers, les banques privées
et les institutions multilatérales de financement à
poursuivre, dans leurs domaines respectifs, les efforts entrepris
pour régler les problèmes de la dette commerciale
des pays les moins avancés, et à faire en sorte
que les ressources demandées continuent d'être mobilisées
par le truchement du Fonds de désendettement de l'Association
internationale de développement, afin d'aider ces pays
à réduire leur dette commerciale;
- engage tous les gouvernements à s'abstenir de
toute mesure financière et économique unilatérale propre à
compromettre le développement économique d'autres
pays;
- demande aux institutions financières et économiques
mondiales de renforcer la participation des femmes, sur un pied
d'égalité, à la prise de décision
sur les questions financières et commerciales multinationales;
- recommande à l'Union interparlementaire et à
la Banque Mondiale de développer leurs liens institutionnels,
notamment pour assurer la mise en uvre de la présente
résolution;
- engage les pays développés à laisser
leurs marchés ouverts et à s'abstenir de mettre
en place toutes mesures protectionnistes ou obstacles non tarifaires
artificiels qui compromettraient la reprise économique
dans les pays en développement;
- prie instamment les gouvernements de ne ménager
aucun effort pour que les négociations sur la poursuite
de la libéralisation du commerce, y compris des échanges
agricoles, à la Conférence ministérielle
de l'OMC à Seattle, soient ouvertes et donnent des résultats
tangibles et réalistes;
- engage les gouvernements à promouvoir la transparence
et l'ouverture à l'OMC et à faciliter la participation
des organes compétents des Nations Unies, de l'Union interparlementaire
et des institutions de la société civile reconnues
par l'ONU au processus de négociations de l'OMC;
- plaide pour une agriculture durable dans tous les pays
et, à cette fin, pour la fourniture aux pays en développement
de machines agricoles, de technologies et d'engrais adaptés
aux aspects agroclimatiques des politiques régionales de
développement;
- exhorte les gouvernements à prendre des mesures
contre les sociétés privées et publiques
et les personnes qui s'adonnent au commerce transfrontière
illicite, à des transactions financières illicites
et au dumping.
* Après
l'adoption du texte du texte, la délégation du Japon
a fait connaître ses réserves au sujet du paragraphe
15 et son objection au paragraphe 17.
Note : vous pouvez télécharger une version électronique du texte intégral de la brochure "Résultats de la 102ème Conférence et réunions connexes de l'Union interparlementaire" au format PDF (taille du fichier environ 740K). Cette version nécessite Adobe Acrobat Reader que vous pouvez télécharger gratuitement. | |
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