ENDIGUER LA CRISE FINANCIERE MONDIALE ET SON IMPACT ECONOMIQUE DANS LES PAYS TANT EN DEVELOPPEMENT QUE DEVELOPPES : LE ROLE DES PARLEMENTS
Résolution adoptée à l'unanimité par la 119ème Assemblée (Genève, 15 octobre 2008)
La 119ème Assemblée de l'Union interparlementaire,
considérant les conséquences de la crise financière internationale et ses répercussions négatives sur l'économie mondiale, en particulier ses effets néfastes sur les pays en développement,
notant que, selon l'avertissement lancé récemment par le Fonds monétaire international, des banques criblées de dettes amènent le système financier mondial au bord de l'effondrement, et qu'il incombe aux nations riches de redonner confiance aux investisseurs,
considérant l’importance de la coopération entre parlements et gouvernements nationaux pour endiguer les effets de la crise financière mondiale qui menacent la stabilité, la sécurité et le développement de la planète,
consciente de la responsabilité partagée et différenciée qu'ont tous les pays de faire face à la crise économique internationale afin de répondre aux besoins de développement humain, d’éradiquer la pauvreté et d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD),
consciente de la menace que la crise économique internationale fait peser sur le développement durable - jugé essentiel pour le progrès humain - en particulier au regard de la Déclaration adoptée au Sommet mondial sur le développement durable tenu à Johannesburg en septembre 2002,
tenant compte de la nécessité d'allouer les ressources requises et d'instaurer un système économique mondial stable, juste et sûr,
consciente de l’interdépendance des économies nationales et du système économique mondial, qui exige une approche universelle et une coopération internationale forte pour garantir une utilisation optimale des ressources financières et la mise en place d’institutions financières fortes et fiables,
rappelant que le Rapport de la Conférence internationale sur le financement du développement tenue à Monterrey (Mexique) en 2002, indique en particulier que la stabilité financière internationale est cruciale pour la croissance économique mondiale,
préoccupée de ce que la crise financière internationale a sapé la stabilité sociale dans de nombreux pays et menace les acquis démocratiques et les avancées en matière de droits de l'homme,
- demande au Conseil directeur d'organiser dans les plus brefs délais une conférence parlementaire internationale avec des experts pour examiner les causes et les effets de la crise financière internationale sur le système économique mondial et définir des moyens de remédier aux conséquences de cette crise;
- demande instamment aux commissions parlementaires traitant des questions financières, économiques et commerciales de convoquer d'urgence des réunions pour définir les meilleurs moyens de protéger les institutions financières et d'atténuer les effets de la crise financière internationale en attendant qu'une stratégie mondiale ait été élaborée pour l'endiguer;
- engage les parlements nationaux à mettre en place un cadre réglementaire plus efficace et proactif pour les instances nationales de régulation afin de prévenir toute instabilité des principaux marchés financiers;
- encourage la mise en œuvre de lois et de normes arrêtées au plan international sur la transparence des marchés financiers pour veiller à la clarté des transactions financières, ce qui renforcerait la capacité nationale et internationale d'appréciation des risques financiers;
- appelle les gouvernements à inclure des parlementaires dans les délégations officielles qu'ils envoient aux conférences, forums et réunions organisés au sujet de la crise financière internationale, de façon à ce que les parlementaires puissent exprimer leurs points de vue et leurs idées en leur qualité de représentants du peuple;
- appelle de ses vœux des mesures nationales et internationales de contrôle des institutions financières de manière à atténuer les effets de la crise;
- demande l'adoption de mesures propres à réduire les conséquences sociales que la crise financière internationale pourrait avoir sur les perspectives d'emploi, la sécurité de l'emploi, la hausse des prix et la pauvreté, tous éléments dont il est question dans la Déclaration du millénaire adoptée par les Nations Unies;
- engage les banques centrales et les instances de contrôle des changes à mettre en œuvre des politiques, des procédures et des mesures prudentielles pour assurer la stabilité des secteurs financier et bancaire;
- appelle à une réglementation accrue du secteur financier, notamment en ce qui concerne les prêts interbancaires et la protection du consommateur, pour prévenir toute crise financière à l'avenir;
- demande à tous les pays de mettre en place des mesures plus efficaces pour réprimer les délits financiers, et de coopérer dans ce domaine;
- prie les gouvernements des principaux pays industrialisés d'assumer leurs responsabilités envers les pays en développement en endiguant les effets néfastes de cette crise sur leur économie et de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour préparer la pleine participation des pays en développement à la définition de l'économie mondiale;
- prie instamment les gouvernements des pays développés d'honorer rapidement leurs engagements vis-à-vis des pays en développement pour les aider à résoudre leurs problèmes économiques internes, à éliminer la pauvreté, l'analphabétisme et la maladie et à atteindre des taux de croissance plus élevés, comme le recommandent plusieurs instruments, en particulier la Déclaration du millénaire; et, dans ce contexte, engage les organisations internationales, dans les limites de leurs mandats respectifs, à contribuer à la réalisation des objectifs susmentionnés;
- prie instamment les parlements de n'épargner aucun effort pour susciter des idées et des initiatives visant à promouvoir un nouveau système financier reposant sur des règles qui puisse contribuer à l'établissement d'une structure économique mondiale plus juste et plus transparente, laquelle contribuerait à son tour à l'instauration de la paix et de la stabilité.
Note : vous pouvez télécharger une version électronique du texte intégral de la brochure "Résultats de la 119ème Assemblée et réunions connexes de l'Union interparlementaire" au format PDF (taille du fichier environ 663K). Cette version nécessite Adobe Acrobat Reader que vous pouvez télécharger gratuitement. | |
PAGE D'ACCUEILASSEMBLEEDOMAINES D'ACTIVITESSTRUCTURE ET DOCUMENTS
|