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LE ROLE DES PARLEMENTS DANS L’ATTENUATION DES EFFETS SOCIAUX ET POLITIQUES DE LA CRISE ECONOMIQUE ET FINANCIERE INTERNATIONALE SUR LES GROUPES LES PLUS VULNERABLES DE LA COMMUNAUTE MONDIALE, EN PARTICULIER EN AFRIQUE

Résolution adoptée à l'unanimité par la 120ème Assemblée
(Addis-Abeba, 10 avril 2009)


La 120ème Assemblée de l'Union interparlementaire,

considérant les conséquences de la crise financière mondiale et ses effets néfastes sur l’économie mondiale, en particulier dans les pays en développement,

préoccupée par le fait que la crise financière mondiale entraîne chez les pays développés la réduction des exportations et des rentrées de devises, la baisse du crédit disponible et l’augmentation de son coût, la diminution de l’investissement étranger direct et de l’aide étrangère, et d’autres effets encore,

consciente de l’interdépendance des économies nationales et des systèmes économiques mondiaux,

vivement préoccupée par les effets néfastes de la crise économique et financière internationale sur les groupes les plus vulnérables de la communauté mondiale, et sachant que la crise a débuté dans les pays développés et que son règlement passe par un dialogue international élargi, avec la participation active de tous les pays sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies, pour faciliter la refonte en profondeur de l’architecture financière internationale, notamment par la mise en place de systèmes d’alerte précoce,

notant que la crise économique et financière internationale nécessite la redéfinition des modèles actuels de développement pour placer la valeur de la vie humaine au centre des préoccupations,

reconnaissant la nécessité d’établir un système économique mondial stable, juste et sûr,

rappelant le Communiqué publié par les dirigeants du G20 à la clôture du Sommet tenu à Londres le 2 avril 2009, dans lequel ces derniers se sont engagés à prendre des mesures pour rétablir la confiance, redresser le système financier, promouvoir le commerce et l’investissement dans le monde et organiser une reprise sans danger pour l'environnement, durable et qui n'exclue personne, tout en reconnaissant leur responsabilité collective d’atténuer les effets sociaux de la crise,

rappelant en outre l’engagement des membres du G20 d’honorer leurs promesses respectives en matière d’aide publique au développement (APD), notamment en ce qui concerne l’aide commerciale et l’allègement de la dette, ainsi que les engagements de Gleneagles, en particulier à l’égard de l’Afrique sub-saharienne,

rappelant que, lors de la Conférence internationale des Nations Unies sur le financement du développement à Monterrey en 2002, les pays développés ont signé le Consensus de Monterrey dans lequel il est dit que la réalisation des objectifs de développement convenus sur le plan international par les pays en développement passe par une augmentation sensible de l’APD et d’autres ressources, et prie instamment les pays développés de faire des efforts concrets pour que leur APD aux pays en développement atteigne l’objectif de 0,7 pour cent de leur produit national brut (PNB),

consciente que, d’après l’ONU, certains des groupes les plus vulnérables de la communauté mondiale se trouvent en Afrique, où vivent plus de 920 millions de personnes, dont 60 pour cent ont moins de 25 ans, que près des deux-cinquièmes de cette population vivent avec moins d’un dollar E.-U. par jour, qu’en Afrique sub-saharienne de 21 à 23 millions de personnes sont infectées par le VIH et que, chaque année, on dénombre 1,7 million de nouvelles infections, que la mortalité infantile est de 166 pour mille naissances vivantes et que 90 pour cent des décès causés par le paludisme à l’échelle planétaire se produisent sur le continent africain,

rappelant que, dans différentes enceintes multilatérales, il a été dit que le plus grand défi à relever par le monde aujourd’hui était l’éradication de la pauvreté et que ce défi était encore plus redoutable du fait de la crise économique et financière internationale,

consciente que des progrès dans le financement et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et autres objectifs de développement arrêtés à l’échelon international exigent des efforts accrus au plan mondial, que les OMD sont loin d’être atteints et qu’à ces difficultés s’ajoute la crise économique et financière internationale actuelle,

saluant la contribution précieuse et méconnue de l’Afrique au développement de la culture, de l’histoire et de la civilisation,

notant les effets de l’esclavage et du transfert forcé d’une main-d’œuvre cruciale et de ressources naturelles qui auraient aidé au développement de l’Afrique,

relevant avec préoccupation qu’une reprise à l’échelle mondiale ne se produira pas avant la deuxième moitié de 2010 même si les pays adoptent des politiques appropriées pour combattre la récession et que, si la plupart des pays à faible revenu ont échappé aux premières manifestations de la crise mondiale, ils sont aujourd’hui durement frappés,

sachant que des pays, dont 17 des pays du G20 qui ont signé en novembre 2008 l’engagement d’éviter des mesures protectionnistes, ont mis en œuvre 47 mesures qui limitent les échanges commerciaux aux dépens d’autres pays et que chaque point de baisse de la croissance économique mondiale pourrait condamner 20 millions de personnes supplémentaires à la pauvreté,

considérant que les parlements, en coopération avec les gouvernements nationaux, jouent un rôle important dans l'atténuation des effets néfastes de la crise financière mondiale sur les groupes les plus vulnérables de la population et que cette coopération entre parlements et gouvernements est importante pour progresser dans la réalisation des objectifs de développement fixés par la communauté internationale,

ayant à l’esprit les responsabilités communes et différenciées de tous les pays s'agissant de faire face à la crise financière mondiale pour des raisons humanitaires et autres,

se félicitant de ce que la 119ème Assemblée de l’UIP ait adopté à l’unanimité une résolution intitulée "Endiguer la crise financière mondiale et son impact économique, dans les pays tant en développement que développés : le rôle des parlements", dans laquelle elle appelait le Conseil directeur à organiser une conférence parlementaire internationale pour examiner les causes et les effets de la crise financière internationale,

convaincue que la 120ème Assemblée de l'UIP à Addis-Abeba est l’occasion de faire preuve de solidarité avec l’Afrique et d’autres pays en développement étant donné la situation difficile à laquelle ils sont confrontés aujourd’hui,

  1. appelle les parlements à agir d’urgence face à la crise financière mondiale lors de la Conférence parlementaire de l’UIP sur la crise économique mondiale qui doit avoir lieu les 7 et 8 mai 2009;
  2. réaffirme son soutien sans réserve à la tenue, en juin 2009, sous l’égide de l'Assemblée générale des Nations Unies, d’une conférence de haut niveau sur la crise économique et financière internationale et ses effets sur le développement, et prie instamment l'UIP de transmettre au Président de l'Assemblée générale des Nations Unies l'espoir que la conférence accordera une importance particulière aux groupes les plus vulnérables de la communauté mondiale, notamment au continent africain à la lumière de ses besoins spéciaux;
  3. en appelle à tous les parlements et gouvernements pour qu’ils accordent la priorité à l’élimination de la pauvreté et de l’injustice sociale ainsi que de leurs causes profondes en Afrique et dans les autres pays en développement, et pour qu’ils prennent des mesures propres à les combattre efficacement;
  4. prie instamment les parlements d’étudier les moyens d’atténuer les effets sociaux, politiques et économiques de la crise financière mondiale, en particulier sur les pays en développement;
  5. appelle les parlements nationaux à assurer une gouvernance efficace des systèmes financiers, notamment au moyen de mesures de réglementation, pour éviter des crises financières à l’avenir et assurer la reddition de comptes;
  6. prie instamment les gouvernements des pays développés d’assumer dûment leurs responsabilités pour aider à combattre les effets néfastes de la crise financière mondiale sur les pays en développement.

Note : vous pouvez télécharger une version électronique du texte intégral de la brochure "Résultats de la 120ème Assemblée et réunions connexes de l'Union interparlementaire" au format PDF (taille du fichier environ 779 Ko). Cette version nécessite Adobe Acrobat Reader que vous pouvez télécharger gratuitement.Get Acrobat Reader

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