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REDISTRIBUER NON SEULEMENT LES RICHESSES MAIS AUSSI LE POUVOIR : QUI FIXE LES AGENDAS INTERNATIONAUX ?

Résolution adoptée à l'unanimité par la 126ème Assemblée
(Kampala, 5 avril 2012)

La 126ème Assemblée de l'Union interparlementaire,

convaincue que les structures de gouvernance des institutions internationales doivent être démocratisées pour que les voix représentatives de tous les peuples du monde soient entendues,

sachant qu’il est extrêmement urgent de remédier à divers problèmes aigus et croissants, qui transcendent les frontières nationales et sont autant de menaces pour l’avenir de l’humanité, parmi lesquels les changements climatiques, la pérennisation et la sécurisation des ressources naturelles, la crise alimentaire, les atteintes aux droits de l’homme, les ratés des systèmes financiers et des accords commerciaux internationaux, le terrorisme international et la criminalité organisée,

observant que les priorités des institutions et des forums multilatéraux existants sont trop souvent dominées par les intérêts de certains Etats puissants et de leur économie, et que les préoccupations de ces Etats négligent fréquemment les besoins des nations et des peuples les plus exposés aux conséquences des crises économiques, sociales, culturelles et politiques que les institutions multilatérales ont vocation à résoudre,

considérant que les grandes puissances sont responsables au premier chef des crises qui les préoccupent et qu'elles font rejaillir sur le monde entier,

rappelant qu’il ne peut y avoir de stabilité et de sécurité durables sans systèmes et institutions politiques représentatifs, transparents, devant rendre compte de leurs actes et efficaces, et que cela vaut à tous les échelons, tant communautaire et local que régional, national ou international,

préoccupée de ce que les femmes continuent à être nettement sous-représentées aux postes de pouvoir, non seulement dans les parlements et les gouvernements, mais aussi dans différentes institutions internationales telles que l’ONU et la Banque mondiale, et qu’il faut impérativement intégrer les questions de genre pour que les femmes puissent participer et contribuer efficacement à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD),

sachant que la participation des femmes dans toutes les sphères de décision et à tous les niveaux est une condition indispensable au succès des politiques et, par conséquent, que tous les membres constitutifs des institutions politiques mondiales doivent avoir leur mot à dire quant aux ordres du jour de ces institutions, lesquels devront refléter les différentes perspectives,

considérant qu’une réforme rapide s’impose, à tous les niveaux, pour faire en sorte que les décisions et la résolution des problèmes soient inclusives et démocratiques, et pour combattre l’exclusion et l’instabilité,

rappelant que la Charte des Nations Unies, dans son préambule et son article 1, fixe les objectifs suivants : "proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites, […] développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, […] réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d'ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion",

  1. exprime sa conviction que les institutions internationales, notamment le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce, doivent impérativement prendre des mesures immédiates pour que leurs structures et processus de gouvernance – y compris la définition des ordres du jour, les conditions de vote, les processus décisionnels, les minutes des délibérations et les méthodes de désignation des cadres dirigeants – soient transparents et véritablement démocratiques, et que tous les postes soient pourvus en fonction du mérite, en veillant à l’équilibre géographique, ethnique et entre les sexes;
  2. préconise la création, à côté du G20, d’un conseil économique mondial pleinement représentatif et sans exclusive dont la mission serait de coordonner l’action de l'Organisation des Nations Unies et des Etats membres dans les domaines économiques et sociaux, et note que ce conseil économique mondial pourrait être issu d’une réforme de l’actuel Conseil économique et social de l’ONU;
  3. recommande fermement que la désignation du Secrétaire général de l’ONU soit un processus ouvert et transparent visant à trouver la personne la plus compétente et la plus qualifiée pour exercer cette fonction;
  4. réclame une réforme, dans un proche avenir, de la composition du Conseil de sécurité de l'ONU, notamment en ce qui concerne les membres permanents, compte tenu des nouveaux équilibres des forces dans le monde et de manière à donner au Conseil de sécurité la crédibilité et l’efficacité qu’il doit avoir pour promouvoir la paix et la sécurité internationale au XXIème siècle, par opposition au lendemain de la Seconde Guerre mondiale;
  5. demande instamment que toutes les nominations dans le système des Nations Unies soient faites dans la transparence, en fonction du mérite et dans le respect de l’équilibre géographique, ethnique et entre les sexes;
  6. demande la tenue obligatoire de registres des groupes de pression et, le cas échéant et conformément à la loi, des observateurs et organismes accrédités auprès des instances nationales et internationales, pour plus de transparence quant à leurs activités et une meilleure information des citoyens à ce sujet;
  7. est convaincue que, quelles que soient les préoccupations financières et économiques actuelles, le problème principal auquel l’humanité est confrontée – les changements climatiques – doit faire l’objet d’une action constante, efficace, transparente et équitable, engageant pleinement tous les secteurs de la société civile et respectant pleinement les principes de la Convention-cadre sur les changements climatiques, en particulier ceux de l'équité et des responsabilités communes mais différenciées;
  8. appelle à donner la plus grande priorité politique au développement durable et se félicite de la proposition du Groupe de haut niveau sur la viabilité mondiale, dans le contexte de la Conférence Rio+20, de créer un conseil mondial du développement durable;
  9. encourage vivement le respect des impératifs d’équité et le renouvellement de l’engagement politique en faveur du développement durable sur la base des principes de Rio, qui doivent être des objectifs essentiels de Rio+20 et des éléments indispensables d’une gouvernance mondiale légitime;
  10. appelle les parlementaires à défendre énergiquement ces priorités et à plaider pour que leur gouvernement s'attelle immédiatement à leur mise en œuvre;
  11. invite en outre les parlementaires à plaider en faveur de mesures et d’incitations spéciales propres à faciliter l’inclusion de femmes de toute extraction sociale dans les processus décisionnels et l’établissement des ordres du jour aux échelons local, national, régional et international;
  12. invite aussi les parlementaires à encourager les institutions internationales à revitaliser leur programme relatif aux femmes à l'échelon mondial et à prendre systématiquement en compte la dimension de genre dans leurs objectifs, leurs structures et leur action;
  13. invite par ailleurs les parlementaires à expliquer à l’opinion publique en quoi ces priorités sont essentielles et pourquoi leur prise en compte ne saurait souffrir aucun retard;
  14. décide que, chaque année, l’Union interparlementaire établira un bilan des progrès accomplis au niveau mondial en matière d’intégrité, de transparence, d’ouverture et de démocratie pleinement représentative à tous les niveaux de pouvoir.


Note : vous pouvez télécharger une version électronique du texte intégral de la brochure "Résultats de la 126ème Assemblée et réunions connexes de l'Union interparlementaire" au format PDF (taille du fichier environ 932 Ko). Cette version nécessite Adobe Acrobat Reader que vous pouvez télécharger gratuitement.Get Acrobat Reader

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