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PLACE DU PETIT-SACONNEX
1211 GENEVE 19, SUISSE

LA SANTE ET LE BIEN-ETRE DES PERSONNES AGEES

Résolution adoptée sans vote par la 90e Conférence interparlementaire
(Canberra, 18 septembre 1993)


La 90e Conférence interparlementaire,

reconnaissant que le vieillissement n'est pas synonyme de maladie et que la vieillesse et la mort sont des étapes normales et naturelles de la vie,

affirmant que les droits des personnes âgées font partie intégrante des droits de l'homme énoncés dans de nombreux instruments internationaux,

notant le vieillissement sans précédent des populations à travers le monde, car les personnes atteignant un âge avancé sont toujours plus nombreuses et en meilleure santé, et le fait que la population âgée augmente plus rapidement que l'ensemble de la population,

consciente de l'extrême diversité de la situation des personnes âgées, non seulement d'un pays à l'autre, mais encore à l'intérieur du même pays en fonction de la situation socio-économique et, partant, de la nécessité de diversifier les programmes mis en oeuvre dans le cadre de la politique générale de chaque pays,

consciente du drame particulier que vivent les personnes âgées lesquelles sont réfugiées, victimes de catastrophes naturelles ou causées par l'homme ainsi que de conflits,

consciente que les revenus, le niveau de santé et les chances des personnes âgées varient considérablement selon les pays, industrialisés ou peu développés, à l'intérieur d'un même pays ou entre les zones urbaines et les zones rurales,

soulignant l'importance des critères et des principes relatifs au vieillissement , établis grâce à la coopération internationale, en particulier dans le cadre des Nations Unies, notamment :

a) le Plan d'action international sur le vieillissement (1982);

b) les Principes des Nations Unies pour le troisième âge (1991);

c) les Objectifs mondiaux relatifs au vieillissement pour l'an 2001 (1992);

d) la Proclamation sur le vieillissement (1992);

saluant les efforts visant à accroître la contribution des personnes âgées au développement économique, social et culturel, et encourageant les pays à participer au Programme d'activités relatives au vieillissement,

soulignant la contribution apportée par les personnes âgées à leur famille, à leur collectivité et au monde entier, et convaincue que les personnes âgées ont des connaissances, une sagesse et un discernement dont peuvent largement bénéficier les générations futures,

vivement préoccupée par le fait que, même si les personnes âgées sont reconnues comme des citoyens à part entière, nombre d'entre elles, en particulier les femmes vivant seules, ne peuvent avoir une vieillesse saine et épanouie, n'ont pas accès aux services de santé, à l'emploi et au logement, sont coupées de la société et sont privées d'un revenu suffisant,

insistant sur le fait que les soins médicaux et les mesures de réadaptation devraient être adaptés à chaque cas, et que les personnes âgées devraient pouvoir accepter ou refuser en toute indépendance tel ou tel type de traitement,

considérant que les soins de santé et le travail social sont largement tributaires des ressources humaines et que la technologie ne saurait remplacer que dans une mesure limitée les soins et l'assistance dispensés par les personnes,

relevant la nécessité, d'une part, d'améliorer la qualité de la vie des personnes âgées en leur offrant les moyens et les services qui leur permettent de mener une vie agréable, d'être utiles pour eux-mêmes, pour la famille et la société et de participer activement au développement et, d'autre part, d'associer à ces efforts le gouvernement, le secteur privé, la famille et la société dans son ensemble,

reconnaissant l'importance du rôle que les parlementaires peuvent jouer en définissant les objectifs nationaux, en veillant à leur réalisation par des moyens législatifs et politiques, au niveau des parlements nationaux et régionaux,

invite tous les membres de l'Union interparlementaire à :

a) tenir compte des conséquences de l'évolution démographique dans l'élaboration de politiques économiques et sociales concernant en particulier les personnes âgées;

b) engager les Etats à jouer un rôle constructif dans les initiatives internationales visant à faire connaître et à améliorer la situation des personnes âgées dans la société;

c) accueillir favorablement la Proclamation des Nations Unies sur le vieillissement et les objectifs mondiaux et nationaux relatifs au vieillissement ainsi qu'à inciter tous les Etats à évaluer régulièrement les progrès réalisés dans la mise en oeuvre de ces objectifs;

d) lancer un appel à tous les Etats afin qu'ils adoptent les principes des Nations Unies pour le troisième âge;

e) accueillir favorablement la contribution des personnes âgées et à enjoindre tous les Etats à éliminer la discrimination qui empêche cette contribution;

f) lancer un appel en faveur de la protection contre l'exploitation des personnes âgées devenues vulnérables en raison d'un handicap physique, de troubles psychiques ou mentaux, de la pauvreté ou de l'isolement social;

g) encourager les Etats et les organismes internationaux à favoriser la création de bases de données et à diffuser des travaux de recherche relatifs aux effets du vieillissement sur les personnes et sur les populations;

h) demander aux gouvernements de mettre davantage l'accent sur l'instruction civique et de favoriser la solidarité entre les générations ainsi que la transmission de l'expérience, de l'histoire et du patrimoine culturel;

i) demander aux gouvernements et aux parlements de valoriser la vieillesse en sensibilisant les populations par le biais des médias et de créer un environnement social susceptible d'accorder un rôle aux personnes âgées de sorte qu'elles bénéficient de la reconnaissance que leur valent leurs nombreuses années de service;

j) favoriser l'amélioration de la situation matérielle des personnes âgées et à instituer des régimes de retraite individuelle qui soient les mêmes pour les hommes et pour les femmes;

k) souligner le droit des individus à l'autonomie, à la liberté de choisir leur mode d'existence ainsi que le lieu où ils vivent et de prendre part aux décisions les concernant;

l) insister auprès des Etats pour qu'ils encouragent les collectivités à offrir des services tels que le choix soit possible entre les soins en institution et les soins à domicile;

m) faire valoir que le vieillissement est un phénomène continu et qu'un mode de vie sain accroît considérablement la qualité de la vie dans la vieillesse;

n) veiller à ce que les décideurs et le grand public considèrent le vieillissement et la baisse d'activité qui l'accompagne comme une étape normale de l'existence et à traiter les personnes âgées comme des êtres humains à part entière, aptes à une vie active, et non comme une catégorie d'inactifs;

o) encourager les personnes âgées à rechercher et à faire fructifier les possibilités de contribuer pleinement à la vie des collectivités dans lesquelles elles vivent;

p) fournir des soins de santé pour traiter, guérir ou soulager les personnes âgées malades et faire de la gériatrie une médecine axée davantage sur la prévention et la réadaptation que sur le traitement lors de la dernière phase de l'existence, tout en recherchant des techniques plus humaines pour soigner les personnes âgées;

q) demander que les intérêts des femmes âgées soient davantage pris en considération dans le mouvement international en faveur de la libération de la femme ainsi que dans les politiques et les programmes destinés à lutter contre l'insécurité économique de groupes vulnérables tels que les minorités et les femmes;

r) encourager les personnes âgées à aider bénévolement les autres, à s'épanouir ainsi et à sortir de l'isolement.


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