Pas un pays, pas une instance internationale où il n’est question de l’égalité entre hommes et femmes. Qui se plaindrait de la pléthore de textes et de règlements en la matière, sans compter les stratégies et plans d’action ? Ne prouvent-ils pas les bonnes intentions des responsables, l’évidence enfin admise qu’il n’est pas de développement sans égalité entre les sexes ? Mais rares sont les plans assortis d’une véritable évaluation des ressources nécessaires à leur bonne exécution. Et encore plus rares ceux qui reçoivent un financement… quand il existe. Si bien que le problème aujourd’hui est bien celui des fonds à mobiliser.
Près de 120 parlementaires se sont réunis en marge de la dernière session de la Commission de l’ONU sur la condition de la femme pour faire le point sur les activités qui, en la matière, reçoivent un financement suffisant dans le monde. La majorité des participants ont constaté que les fonds consacrés à des programmes relatifs à l’égalité entre les sexes ne sont pas à la hauteur de la tâche, même si les occasions ne manquent pas. Pour ces parlementaires, femmes et hommes provenant de plus de 50 pays, c’est avant tout une question de volonté politique : les parlementaires doivent mobiliser et non reculer devant les mesures fortes et nouvelles qui s’imposent. Il faut innover dans l’affectation des fonds. Par exemple, étant donné le lien entre la surconsommation d’alcool et les violences contre les femmes, pourquoi les pouvoirs publics ne mettraient-ils pas les recettes des taxes sur les alcools au service de la lutte contre les violences faites aux femmes ?
En outre, il faut que les femmes puissent se faire entendre, au Parlement mais aussi dans la société, comme électrices, comme consommatrices et soutiens de famille, d’où la nécessité d’augmenter leur nombre au Parlement et de mieux représenter leurs droits.
Les débats ont également porté sur la prise en compte de l’égalité entre les sexes dans les budgets nationaux. Il ne s’agit pas d’accroître les financements dévolus aux femmes mais de mieux répartir les fonds inscrits au budget national. En fait, une budgétisation soucieuse d’égalité entre les sexes ne consiste pas tant à répondre aux besoins et aspirations des femmes qu’à examiner le budget et les intentions qui l’animent, pour voir qui est servi et qui supporte le fardeau de l’impôt. En s’acquittant de cette tâche, les parlementaires servent leurs électeurs et usent d’un outil qui permet de savoir si le budget qu’ils adoptent est dans l’intérêt du peuple qu’ils représentent, y compris les femmes.
Les principales conclusions de cette réunion d’une journée ont été transmises à la plénière de la Commission par la Présidente de cet organe, la sénatrice uruguayenne Monica Xavier.