Pendant une bonne partie des années 90 et au début des années 2000, le Togo a fait l’objet d’un boycott presque total de la part des donateurs, qui cherchaient à le sanctionner car le pays était perçu comme peu démocratique et que le bilan présenté en matière de droits de l’homme par le régime alors en place laissait à désirer. En 2006, la signature d’un accord général entre le régime et ses opposants a marqué le début d’une période d’espoir pour le peuple togolais. Des élections présidentielles et législatives, tenues respectivement en avril 2005 et en novembre 2007, se sont déroulées de façon satisfaisante. C’était le début d’une nouvelle ère démocratique.
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Sous l’effet de ces changements, le Parlement a suscité un regain d’intérêt, ayant désormais le potentiel pour être un solide garant de la démocratie à même de s’atteler efficacement aux problèmes de la population. Pourtant, plus que toute autre institution publique au Togo, le Parlement se trouve confronté à des problèmes qui pourraient sembler insurmontables. Le désintérêt affiché par les donateurs pendant plusieurs années l’a privé des ressources humaines et matérielles indispensables à son fonctionnement. De surcroît, les législatives de 2007 ont conduit à l’arrivée en nombre de novices. On estime en effet que le Parlement est composé à environ 90 % de personnes élues pour la première fois et sans aucune expérience parlementaire. Enfin, en ce qui concerne le matériel et les infrastructures dont il dispose, la situation est catastrophique. Il ne possède pas ses propres locaux et doit louer un espace dans un centre de conférence, avec tous les inconvénients que cela suppose.
Face à ces problèmes, l’UIP et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) se sont récemment associés afin de lancer une initiative pour venir en aide à ce parlement naissant. En juin, ils ont évalué son fonctionnement et ses besoins afin d’identifier les manques qui peuvent être comblés grâce à une aide extérieure. Les conclusions de cette évaluation serviront de base à un programme global d’assistance à long terme dont l’objectif est de répondre aux besoins divers et variés du Parlement.
On espère que ce programme recevra l’adhésion des donateurs. Parallèlement à cette évaluation, le PNUD et l’UIP ont également organisé à Lomé un séminaire à l’intention des parlementaires afin de les sensibiliser à leur rôle et à la façon de répondre aux nombreuses attentes du peuple togolais. Il convient de voir dans l’aide internationale apportée au Parlement un élément destiné à lui donner les moyens de fonctionner en s’appuyant sur sa volonté de servir les intérêts de la population et sur ses conceptions en la matière.