REUNION-DEBAT DE WASHINGTON : DROITS DE L'HOMME ET DEMOCRATIE SONT INDISSOLUBLEMENT LIES
Une réunion-débat sur les droits de l'homme des parlementaires et les différentes violations dont ils sont parfois victimes s'est tenu au Congrès américain le 18 septembre 2008, sous les auspices conjoints de l'UIP, du Congressional Human Rights Caucus et de la Commission d'assistance à la démocratie de la Chambre des représentants. Comme son titre l'indique, cette réunion-débat s'est penchée sur le lien existant entre démocratie et droits de l'homme, plus particulièrement le droit des représentants élus à exprimer leur avis librement et sans peur. On y a aussi débattu de la façon dont la solidarité et la diplomatie parlementaires peuvent être mises au service de la démocratie.
Cette réunion-débat, organisée aux lendemains de la première Journée internationale de la démocratie, célébrée le 15 septembre, a offert au Congrès américain l'occasion de rendre hommage à cette nouvelle Journée. Des parlementaires de l'Afghanistan, du Libéria, du Timor-Leste et de Haïti figuraient au nombre des participants. Un message vidéo de l'ancien Président américain Jimmy Carter (où, entre autres choses, il salue l'UIP et sa déclaration universelle sur la démocratie) a constitué l'un des temps forts de la réunion.
Parmi les points saillants de la réunion figuraient les suivants :
- Dès les premiers signes que la démocratie est remise en cause dans un pays, il faut mettre en œuvre une diplomatie active. Les gouvernements qui abusent de leur autorité doivent prendre immédiatement conscience du fait que leurs actes ne resteront pas impunis.
- Les parlements doivent veiller au respect des droits de l'homme et dénoncer les abus dans ce domaine sur la scène internationale. Ils doivent contribuer à renforcer les exigences concernant la conduite acceptable de la part des gouvernements dans le traitement réservé aux opposants politiques.
- La démocratie est un processus lent devant être adapté à l'histoire politique et à la conjoncture de chaque pays. Il n'existe pas de panacée. Le contrôle parlementaire est de toute évidence la clé de la réussite. Il est aussi important pour renforcer la confiance de la population dans le processus démocratique.
- Les régimes non démocratiques ne sont pas les seuls à violer les droits des parlementaires. Le terrorisme peut constituer une menace encore plus grande à l'encontre de la démocratie dans certains pays. Il est arrivé que des parlementaires soient tués par des terroristes tentant de déstabiliser la démocratie pour en tirer profit.
- L'éducation aux droits de l'homme devrait constituer l'un des piliers de toute démocratie. Elle revêt une importance particulière dans les nouvelles démocraties, dans lesquelles la population peut ne pas avoir pleinement conscience des choix auxquels elle est confrontée, comme dans le cas d'une nouvelle Constitution.
- Les démocraties doivent lutter contre les inégalités sociales et économiques croissantes tout en protégeant les droits des minorités et en acceptant les différences linguistiques et ethniques en leur sein.
Deux grands défenseurs des droits de l'homme au Congrès américain, les parlementaires Jim McGovern et David Price, participaient à la réunion, aux côtés du sénateur David Coltart du Zimbabwe, de M. Amanullah Paiman, Vice-président du Parlement afghan et de M. Lenin Hurtado, membre de l'Assemblée constituante de l'Equateur. Mme Kathryn Porter, Présidente du Legislative Council for Human Rights, a lu un message émanant de Mme Leyla Zana (l'un des principaux dirigeants de l'opposition en Turquie) et Mme Ariela Blatter, d'Amnesty International, a résumé les discussions de fond.
Anders B. Johnsson, Secrétaire général de l'UIP, a animé la discussion et prononcé une intervention présentant les travaux du Comité des droits de l'homme des parlementaires de l'UIP. Dans ses remarques de clôture, il a invité les participants à faire preuve de vigilance, sans toutefois oublier d'être optimistes. La démocratie a fait d'énormes pas en avant en tout juste 20 ans, a-t-il affirmé, tout particulièrement en Afrique. Certains pays considérés il y a peu de temps encore comme des cas désespérés connaissent actuellement une vraie renaissance démocratique.
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