Toutes les minutes, quelque part dans le monde, une femme meurt des suites de complications de la grossesse ou de l’accouchement, ce qui représente plus d’un demi-million de décès maternels par an. Toutes les minutes, huit nouveau-nés meurent, ce qui représente trois millions de morts par an, qu’il faut ajouter aux chiffres concernant la mortalité infantile.
 |
Aucun pays n’est épargné par cette triste réalité. Il y a toutefois d’importantes disparités selon les régions, les pays et même au sein des pays, les femmes pauvres vivant en zone rurale étant les plus touchées. Actuellement, 68 pays totalisent 97 % des décès maternels, néonataux et infantiles, principalement en Afrique sub-saharienne et en Asie. En 2005, 95 % des décès maternels estimés à 536 000 dans le monde se sont produits dans des pays en développement. Dans certains pays d’Afrique sub-saharienne on comptabilise 1 000 décès maternels pour 100 000 naissances, contre trois pour 100 000 naissances en Suède.
Du 26 au 28 novembre 2008, l’Union interparlementaire (UIP), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Parlement des Pays-Bas (Staten-Generaal) ont organisé conjointement une conférence intitulée Santé maternelle et néonatale : les parlementaires agissent. Y ont participé des parlementaires de 35 pays pour partager leurs expériences et définir les actions prioritaires pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) 4 et 5 portant respectivement sur la mortalité infantile et la santé maternelle. La Princesse Maxima des Pays-Bas a manifesté son soutien à cette manifestation en assistant à l’une des réunions.
Les participants sont partis d’un constat clair: la plupart de ces morts pourraient être évitées et des progrès sont possibles. La tâche peut paraître immense à première vue et il n’y a pas de solution toute faite pour remédier aux problèmes et atteindre les objectifs. Il faut au contraire diverses approches, qui tiennent compte de la diversité des situations et de l’expérience des différents pays. L’objet de cette réunion était donc d’offrir aux parlementaires un cadre dans lequel ils puissent confronter leurs expériences et partager leurs préoccupations, définir des stratégies et enfin créer un fonds de connaissance et consolider leurs relations pour agir efficacement. A cette fin, la conférence s’est articulée, suivant une formule originale, autour de séances plénières et de réunions interactives.
Au terme de ces trois jours de débat, la Conférence a adopté une feuille de route pour aider les parlementaires dans leurs travaux dans leurs parlements respectifs. Cette feuille de route se décline en sept domaines prioritaires : volonté politique ; cadre juridique effectif ; financement ; renforcement du système de santé ; développement des stratégies et programmes d’éducation ; réponse aux pratiques culturelles ; et renforcement des partenariats.
Les participants se sont engagés à faire suite à la conférence dans leurs pays respectifs et à faire rapport sur les projets engagés à la prochaine Assemblée de l’UIP, à Addis-Abeba (Ethiopie). Tous les pays ont souscrit aux OMD 4 et 5 qui, s’ils sont encore loin d’être atteints, sont néanmoins réalisables.