Les événements tragiques qui ont fait suite aux élections présidentielles controversées de décembre 2007 au Kenya ont gravement endommagé l’image du pays réputé être un havre de paix et de stabilité en Afrique. Ils ont porté sur le devant de la scène des problèmes qui rongeaient le tissu-même de la société et avaient engendré des mécontentements à l’origine des scènes de violence et de destruction sans précédent auxquelles le pays a assisté en janvier 2008.
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Depuis, les dirigeants du pays ont pris des mesures audacieuses, en coopération avec la communauté internationale, pour remédier aux problèmes de fond afin d’éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise et de promouvoir un processus de réconciliation et d’apaisement national. Il est indéniable que le Parlement, en tant que première institution de représentation, se doit de jouer un rôle central dans cet effort. Nombre des mesures envisagées pour amener une stabilité et une harmonie durable au Kenya exigent une participation active du Parlement.
Conscient de ce rôle prééminent dont il est investi, le Parlement a récemment organisé un séminaire à Nairobi, avec l’appui de l’UIP. Ce séminaire qui s’est déroulé du 17 au 19 novembre 2008, dans le cadre d’un projet de l’UIP financé par l’Agence canadienne de développement international (ACDI), a permis de rassembler des élus parlementaires; des membres éminents du gouvernement, notamment le Président, le Premier ministre et le Vice-Président; ainsi que d’autres intervenants et représentants de la société civile. Durant ce séminaire, les participants se sont livrés à une évaluation franche et honnête des causes profondes de la violence qui a fait rage en janvier 2008, parmi lesquelles des dysfonctionnements dans les institutions de l’Etat, une culture de l’impunité et des injustices historiques au nombre desquelles l’inégalité d’accès aux ressources nationales.
Les participants ont proposé des mesures pour remédier à ces injustices et reformer les institutions de l’Etat de manière à promouvoir la bonne gouvernance et à combattre l’impunité. Ces mesures sont inscrites dans le plan d’action proposé à la fin du séminaire qui doit amener le Parlement à œuvrer activement à imprimer la dynamique législative nécessaire pour faire avancer le programme de réconciliation. Ce plan prévoit que le Parlement adopte des lois sur la mise en place d’une infrastructure institutionnelle, qui devraient déboucher sur une nouvelle constitution propre à servir équitablement les intérêts des Kényans. Le Parlement y est également appelé à mieux contrôler les institutions de l’Etat pour combattre la corruption et l’impunité.
La création d’un comité de haut niveau composé de parlementaires et de dirigeants gouvernementaux pour contrôler la mise en œuvre du plan d’action, en collaboration avec l’UIP, est la preuve de l’attachement non démenti des autorités kényanes au programme de réconciliation.