Si l’on se fie aux expériences passées, la crise actuelle aura des répercussions pour le monde entier, et en premier lieu pour les pauvres - qui sont les moins à même de supporter le poids des difficultés économiques. Ce sont eux qui longtemps après la crise continueront à en ressentir les effets. C’est là le triste mais néanmoins réaliste pronostic d’un groupe d’économistes parmi les plus éminents de la planète qui se sont réunis au Siège de l’UIP, les 10 et 11 mars, pour réfléchir sur le sujet, avec à leur tête le prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz.
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Ce groupe, officiellement dénommé Commission d’experts du Président de l’Assemblée générale des Nations Unis sur les réformes du système monétaire et financier international, a été créé à l’initiative de l’actuel Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Miguel d’Escoto Brockmann. Il a été mandaté pour analyser les causes de la crise, en évaluer les effets sur tous les pays, proposer des mesures adéquates pour éviter qu’elle ne se reproduise et rétablir la stabilité de l’économie mondiale. Les recommandations qui figureront dans son rapport final seront utilisées pour préparer une grande conférence des Nations Unies sur l’impact de la crise sur le développement, début juin 2009.
La proposition de l’UIP d’accueillir la réunion de la Commission à Genève, volontiers acceptée par l’ONU, confirme le caractère mutuellement avantageux des relations qui unissent les deux organisations. Il convient en outre d’y voir une contribution de l’organisation mondiale des parlements aux efforts acharnés de la communauté internationale pour apporter une réponse à la crise économique qui tienne véritablement compte de tous les points de vue.
Dans ses remarques de bienvenue à la Commission d’experts, le Secrétaire général de l’UIP, Anders B. Johnsson, a indiqué qu’il existait un lien étroit entre le travail de la Commission et les préoccupations des législateurs. En leur qualité de représentants élus du peuple, ils doivent revoir d’urgence les politiques nationales sur les plans économique, financier et de développement et demander des comptes à leur gouvernement quant à la mise en œuvre des mesures visant à rétablir la capacité de résistance du système bancaire, endiguer le ralentissement de l’économie, préserver l’emploi et éviter la récession.
Le débat actuel dans les parlements sur la crise porte en grande partie sur la réforme de l’architecture financière internationale. Les parlements souhaitent que les institutions de Bretton Woods soient plus comptables de leur action et plus ouvertes au contrôle parlementaire. Ils aspirent en particulier à une interaction accrue et plus systématique entre le Parlement, l’Exécutif et les institutions de Bretton Woods au plan national. L’UIP espère que la Commission d’experts abordera ces questions dans son rapport.
Une occasion sans précédent d’aborder ces questions et d’autres d’un point de vue parlementaire, avec la participation de dirigeants des principales institutions économiques et financières, se profile avec la Conférence parlementaire sur la crise économique mondiale, que l’UIP va organiser à Genève les 7 et 8 mai 2009. Au programme de la Conférence, des réunions-débats, des auditions, des tables rondes et des débats thématiques porteront non seulement sur les questions financières les plus pressantes mais aussi sur des questions générales de macroéconomie et sur des questions de développement social, d’emploi et de coopération multilatérale. Le rôle des parlements dans le règlement de la crise fera l’objet d’une attention particulière.
On trouvera plus ample information au sujet de la Conférence parlementaire sur la crise économique mondiale sur le site web de l’UIP.