Il faudra peut-être encore une année avant que le pire de la crise économique et financière mondiale ne soit derrière nous, mais un retour au statu quo n'est en tout cas pas envisageable. Au-delà de l'actuelle série de mesures de stimulation et de réglementation, il faudra entreprendre une réforme structurelle à long terme pour remettre sur les rails l'économie mondiale et les efforts de développement.
C'est là le message implicite de la Conférence des Nations Unies sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement, qui s'est tenue à New York du 24 au 26 juin. Le document final de la Conférence a dressé le bilan des travaux de l'UIP en réponse à la crise, y compris la Conférence parlementaire mondiale de mai dernier. On y trouve la citation suivante : "Nous [chefs d'Etat] encourageons l'Union interparlementaire à continuer de contribuer à l'élaboration de réponses mondiales à la crise".
Dans son discours à la Conférence, le Secrétaire général de l'UIP, M. Anders B. Johnsson, a mis en lumière les aspects essentiels de l'action parlementaire en réponse à la crise : une surveillance accrue des mesures de stimulation et des institutions financières en général; un appui politique à l'aide publique au développement (APD), essentielle pour aider les pays en développement à surmonter la crise; une réforme des institutions de Bretton-Woods prévoyant notamment une responsabilité plus directe envers les parlements; et, aspect le plus critique, la nécessité de privilégier clairement la création d'emplois, qui sera la véritable pierre de touche de la reprise économique.
Le document final se fait l'écho de nombre de ces préoccupations. Il préconise notamment une meilleure coordination des réponses nationales à l'échelon mondial, en particulier une surveillance renforcée et plus équitable de la part du Fonds monétaire international; il ouvre la voie à de nouvelles discussions sur la réforme du système actuel de réserve mondiale et des institutions de Bretton-Woods; il fait état de la volonté des pays de préserver les engagements actuels en matière d'APD; et les gouvernements s'y engagent en faveur d’une plus grande transparence, de l'éradication de la corruption et d’une meilleure gouvernance.
Se tournant vers l'avenir, la Conférence a constitué "un groupe de travail spécial de l'Assemblée générale à composition non limitée, chargé d'assurer le suivi des questions évoquées dans le document final et de lui présenter un rapport sur ses travaux avant la fin de sa 64ème session", en septembre 2010.
Entre-temps, la communauté mondiale est invitée à ne pas baisser la garde et à se rassembler pour traiter nombre de questions encore non résolues. Pour sa part, l'UIP collaborera avec les Nations Unies pour faire en sorte que la prochaine Audition parlementaire annuelle, qui doit se tenir au Siège de l'ONU en novembre de cette année, se consacre à la mobilisation d'un appui politique accru en réponse à la crise.