Plus de 6 000 participants, parmi lesquels des dirigeants politiques et des dirigeants d'entreprises, des représentants de la société civile, des jeunes, des journalistes et des organisations internationales, ainsi que des dirigeants religieux, se sont retrouvés fin mai à Rio de Janeiro à l'occasion du troisième Forum annuel de l'Alliance des civilisations des Nations Unies (AoC).
Créée en 2005 par les Nations Unies, l'Alliance est née de la conviction que seule la prise en considération des divergences existant de longue date entre les cultures permettra de faire régner une paix durable. L'Alliance s'efforce donc de fédérer les bonnes volontés autour d'initiatives destinées à faire croître le respect mutuel entre les peuples de différentes origines culturelles et religieuses. Son objectif est de combler les fossés qui séparent les peuples du monde et de nourrir la confiance et l'entente entre les cultures et les communautés de la planète.
La portée mondiale et la vocation universelle de l'Alliance sont attestées par l'élargissement de sa composition (plus de 120 nations et organisations internationales sont désormais membres du groupe des Amis de l'AoC et les Etats-unis en sont devenus récemment le centième Etat membre) et par la tenue du Forum, pour la première fois après Madrid et Istanbul hors de la région méditerranéenne, sur un autre continent.
Pour la première fois également, les législateurs ont été encouragés à se joindre à leur délégation nationale au Forum de Rio et à prendre une part active aux délibérations de cette grande manifestation internationale. Une réunion parlementaire sur le thème du rôle joué par les législateurs dans la promotion du dialogue et de la coopération interculturels a été organisée par l'Union interparlementaire et le Parlement brésilien lors de la première journée du Forum. Les débats de cette rencontre, à laquelle ont pris part des parlementaires représentant une vingtaine de pays et trois organisations parlementaires régionales, étaient conduits par le Président du Parlement brésilien, Michel Temer, et se sont ouverts sur une allocution prononcée par Jorge Sampaio, Haut Représentant pour l'Alliance des civilisations. Ce Forum a été l'occasion de faire le point sur l'application de la résolution adoptée par l'UIP à Bali en 2007 concernant la coexistence pacifique et le respect de toutes les communautés religieuses à l'ère de la mondialisation, ainsi que de se pencher sur la manière dont les parlements pourraient se mobiliser davantage au service des objectifs de l'Alliance des civilisations.
Dans le cadre du Forum lui-même, l'UIP a en outre organisé la première séance thématique sur le thème Démocratie, bonne gouvernance et diversité culturelle, qui a permis aux participants d'explorer le lien entre démocratie et diversité et de réfléchir aux moyens de promouvoir la participation effective des minorités ethniques et des groupes autochtones à la vie publique. Conduite par le sénateur mexicain et Vice-Président de l'UIP, Angel Alonso Diaz Caneja, cette séance thématique a entendu des personnalités de renommée internationale comme le Président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, l'ancien Premier ministre norvégien, Kjell Magne Bondevick, le Ministre de la Culture du Brésil et la Présidente de LatinoBarometro, Marta Lagos. Les messages et les recommandations clés de cette séance, ainsi que des différentes séances du Forum, sont accessibles sur le site Internet de l'AoC.
L'un des points forts du Forum de Rio a été la participation massive et enthousiaste de jeunes représentants du monde entier, qui a souligné une fois de plus qu'investir dans la jeunesse est le meilleur investissement que puisse consentir un parent, une communauté ou un pays. L'une des idées novatrices les plus prometteuses récompensées lors de l'édition du Marché aux idées de cette année a été celle des ParlaMentors, initiative audacieuse du Three Faiths Forum conçue dans le but de préparer l'émergence de la prochaine génération de responsables politiques et de dirigeants communautaires, tout en s'efforçant de faire évoluer la société d'aujourd'hui. Le programme offre à des trios d'étudiants en sciences politiques (un chrétien, un juif et un musulman) au Royaume-Uni la possibilité de bénéficier du mentorat de parlementaires. Ensemble, ils donnent naissance à des "projets d'autonomisation" visant à accroître la participation politique et la responsabilité sociale. D'autres pays et régions auraient tout à gagner à reprendre à leur compte une pratique de cette qualité, à laquelle l'UIP en tant qu'organisation souhaite s'associer le plus étroitement possible.