Un pétard mouillé vaut peut-être mieux que pas de pétard du tout
Evaluer les résultats du Sommet des Nations Unies sur les Objectifs du Millénaire pour le développement rappelle le proverbial verre à moitié vide ou à moitié plein : tout dépend du point de vue.
Ceux qui attendaient de nouveaux engagements seront déçus par le contenu du long document final du Sommet, tout particulièrement en ce qui concerne l'aide et le commerce international, domaines dans lesquels les engagements actuels sont arrivés à leur terme cette année. Le document énumère par contre sur une page les pratiques qui ont porté des fruits ces dix dernières années et constituent, pour les gouvernements et leurs partenaires, une nouvelle incitation à accélérer les progrès qui devront être enregistrés avant 2015, date butoir pour la réalisation des OMD.
L'UIP avait fait pression sur les gouvernements dans le but qu'ils fassent figurer dans le document une référence forte au rôle joué par les parlements. Toutefois, dans l'agitation de dernière minute des négociations, une proposition habilement tournée concernant la fonction de contrôle et le droit de regard des parlements a été réduite à un minuscule paragraphe, dans lequel les Etats membres se cantonnent à “reconnaître le rôle joué par les parlements nationaux pour permettre la réalisation des OMD d'ici 2015.”
Il n'en reste pas moins qu'obtenir des gouvernements, y compris ceux qui préfèreraient en temps normal vaquer à leurs occupations sans intervention de la part du législatif, la reconnaissance que les parlements assument une responsabilité évidente et doivent être considérés comme des partenaires dans cette entreprise relève de la prouesse. Le document final contient plusieurs autres références se rapportant aux parlements, par exemple la nécessité de concevoir des stratégies de développement intéressant le plus grand nombre, ce qui exige normalement l'accord du législatif. La réalité montre que, dans un grand nombre de pays, les rapports sur les OMD rédigés par le gouvernement ne sont pas présentés au Parlement.
Le nombre des parlementaires assistant au Sommet dans le cadre de leur délégation nationale, évalué à plus de 100 par certains, montre que le Parlement ont un rôle clé à jouer dans le développement. Soixante-dix d'entre eux ont assisté à une réunion d'information organisée par l'UIP en collaboration avec la Campagne du Millénaire des Nations Unies.
Le point de départ de cette manifestation a été le lancement d'une nouvelle Etude analytique des mécanismes mis en place par les parlements à l’appui des OMD, où l’on se penche sur la manière dont les OMD sont intégrés dans le travail réalisé par sept parlements d'Afrique, d'Asie et d'Europe. On s’y intéresse à une question restée jusqu'à présent dans l'ombre : la création d'une commission ou d'un groupe spécialisé constitue-t-elle la meilleure solution pour un parlement s'intéressant sérieusement aux OMD ? La réponse, moins tranchée qu'on ne pourrait le penser, dépend du cadre institutionnel en cause, du contexte politique et des ressources disponibles. Les conclusions de ce rapport aideront l'UIP à affiner les initiatives qu'elle prendra dans le cadre de l'assistance technique qu'elle offrira aux parlements dans les cinq années à venir.
Outre la réunion d'information, la présence de l'UIP au Sommet a été marquée par une déclaration prononcée par son Secrétaire général, M. Johnsson, au nom de la 3ème Conférence mondiale des Présidents de parlement. L'UIP faisait partie de la poignée d'observateurs invités à prendre la parole lors du Sommet.