Le Président de l'Assemblée nationale de la République de Corée a tenu pendant deux jours en mai une consultation réunissant les Présidents de parlement des pays du G20. L'UIP a été invitée à participer et y était représenté par le Secrétaire général.
Après avoir débattu des crises qui secouent le monde aujourd'hui, les Présidents de parlement ont adopté un communiqué commun avançant un certain nombre de propositions en vue de bâtir un monde plus sûr et d'assurer à tous un avenir meilleur. Dans ce texte, on fait observer que les conflits qui persistent en divers points du globe présentent un risque majeur pour la paix. On y salue ensuite le «
rôle important que jouent l'UIP et la diplomatie parlementaire pour contribuer à la paix et à la stabilité dans le monde ».
La diplomatie parlementaire trouve ses origines dans les mouvements pour la paix du 19ème siècle. A l'époque, des parlementaires ont voulu nouer des contacts avec leurs homologues d'autres pays afin d'envisager avec eux, à un moment où se multipliaient les discours belliqueux en Europe, une action concertée pour faire avancer la cause de la paix. A certains égards, les parlementaires en question étaient de doux rêveurs; d'autres diraient des utopistes. Mais c'est Frédéric Passy, co-fondateur de l'UIP, qui a prononcé la formule désormais célèbre « L'utopie d'aujourd'hui est la réalité de demain ». Ces parlementaires ont sillonné l'Europe et ont déposé bon nombre de propositions dans les parlements. L'une d'elles a abouti à la création de la Cour permanente d'arbitrage. Une autre proposition a inspiré la fondation de la Société des Nations. N'oublions pas qu'ils ont aussi créé l'UIP.
L'UIP incarne la diplomatie parlementaire. Elle est la plus importante des organisations qui la pratiquent et la seule qui soit mondiale. Elle est un foyer de concertation pour les parlementaires du monde entier, de toutes tendances politiques. Ses réunions officielles servent de forum pour l'examen des grands dossiers d'actualité, et les pourparlers qui s'y tiennent en coulisses portent souvent sur les dossiers bilatéraux, et sur la paix et la sécurité régionales.
Le dialogue entre parlementaires, à propos de la péninsule coréenne ou du Moyen-Orient ou des Balkans, peut contribuer à balayer des années de suspicion et à faire naître le minimum de confiance et de compréhension mutuelles indispensable à des négociations de paix. Un dialogue de cette nature s'est tenu à Séoul et d'autres formes de concertation se tiendront lors des prochaines réunions de l'UIP.
Anders B. Johnsson
Secrétaire général de l'UIP