Alors que des centaines de parlementaires du monde entier assistaient à la 114ème Assemblée de l’UIP à Nairobi du 7 au 12 mai, la famine et la malnutrition causaient des souffrances considérables au Nord-Est du Kenya et dans les pays voisins, touchés par la sécheresse. La situation exige une action urgente, et montre aussi qu’il faut adopter une approche plus effective et cohérente de la sécurité alimentaire et du développement dans son ensemble sur le continent.
Un groupe de parlementaires s’est rendu en mission d’information à Garissa, une des zones les plus touchées, et à leur retour ont engagé d’urgence la communauté internationale à fournir une aide immédiate et généreuse aux populations touchées. Leurs témoignages se sont aussi révélés très utiles quand l’Assemblée a adopté une résolution d’urgence soulignant les mesures nécessaires pour permettre à l’Afrique de se protéger contre ce genre de crises à l’avenir.
La résolution est en réalité bien plus qu’un appel urgent à l’aide internationale. Elle attire aussi l’attention sur des problèmes sous-jacents, comme le manque de terres et de droits fonciers des agriculteurs, la nécessité pour les parlements et les gouvernements africains de promouvoir plus systématiquement des activités génératrices de revenus dans les régions pauvres, et le fait que la distribution alimentaire est faussée par une politisation excessive. En outre, la résolution appelle l’attention sur le commerce international et les mécanismes financiers, qui continuent à freiner le développement en Afrique.
Le thème du développement en Afrique a été repris lors d’un débat d’experts qui a suscité un grand intérêt chez les participants. Avec le concours de parlementaires de Namibie, du Royaume-Uni, du Maroc et du Kenya, ainsi que d'un représentant de la Banque mondiale, les parlementaires du Nord et du Sud ont engagé un large débat sur la corruption, l’aide étrangère, la dette et la conditionnalité, la sécurité en matière de santé et d’alimentation, le commerce et les conflits en tant qu’obstacles au développement.
Au nombre des conclusions de ce débat, un élément est apparu : les parlements doivent exercer pleinement leur fonction législative et leur fonction de contrôle si l'on veut que les gouvernements respectent leurs engagements envers l’Afrique. Une coopération et un dialogue plus réguliers entre parlementaires des pays donateurs et ceux des pays bénéficiaires doivent figurer au nombre de ces efforts, pour soutenir le programme de développement.