L'UIP a été invitée à une réunion du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’OSCE, qui s'est tenue à Vienne au début du mois de novembre. La question de la participation à l’exercice du pouvoir des législatures était inscrite à l’ordre du jour. Les débats ont porté sur la défiance croissante du public vis-à-vis des parlements et des partis politiques dans les pays de l’OSCE. Les participants ont débattu du défi lancé par le populisme aux démocraties libérales en Europe, et - selon les mots d’un des délégués – de l’antagonisme croissant entre démocratie majoritaire et constitutionalisme libéral.
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Antilibéraux mais pro-élections, les partis populistes et leur montée en puissance sont perçus comme le symptôme d’une crise de la représentation. L'une des parlementaires présentes a déploré qu’aucun des quatre grands partis politiques siégeant dans son parlement ne soit réellement démocratique; de fait, le parti le plus extrémiste avait réussi, on ne sait trop comment, à faire prendre au mot "démocratie" une connotation péjorative. Des délégués ont déclaré que, dans leurs pays, les partis politiques avaient du mal à incarner une politique particulière. Les citoyens n'étaient pas en mesure de dire quelle position chaque parti politique incarnait, si tant est qu'on puisse les associer à une cause. Un des délégués a dit que dans son pays, les partis semblaient incarner collectivement des émotions, tandis que les approches plus rationnelles étaient méprisées sous prétexte qu’elles seraient élitistes.
Cette réunion a permis à l’UIP, qui tend à concentrer ses activités de renforcement des capacités sur l’Afrique et l’Asie, d’avoir un aperçu intéressant de l’Europe orientale et de l’Asie centrale. L'UIP accorde de plus en plus d’importance à la question de savoir quels sont les éléments constitutifs d’un parlement démocratique. Ses conclusions publiées dans une étude appelée à faire date se traduisent par une série de conditions à remplir, résumées par cinq termes, à savoir : représentatif, transparent, rendant des comptes, accessible et efficace. Elles constituent les fondements d’un cadre énonçant les critères auxquels doit satisfaire tout parlement démocratique.
La diversité même des parlements dans le monde pourrait laisser supposer que cet exercice n’est pas d’une grande utilité. Mais les valeurs fondamentales énoncées dans ce cadre donnent cependant une orientation précise et proposent un ensemble de normes permettant de repérer ce qui constitue un parlement démocratique. Ce cadre constitue à ce titre un guide précieux pour toute institution s’employant à renforcer les attributs démocratiques des parlements.