Les dernières études des scientifiques les plus renommés sont sans ambiguïté : les changements climatiques sont une réalité, mais leurs effets ne sont pas irréversibles si l’on agit immédiatement.
L’urgence est telle que la 116ème Assemblée de l’UIP, qui vient de s’achever à Nusa Dua (Indonésie), a choisi le Réchauffement planétaire : Dix ans après Kyoto, comme thème de son débat général, et approuvé une déclaration du président de l'Assemblée sur les changements climatiques.
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Cette déclaration demande instamment aux Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques d’établir une feuille de route réaliste pour la coopération à long terme et sa mise en œuvre. Les législateurs du monde entier présents à l’Assemblée de l’UIP se sont engagés à demander, au Parlement, à leurs ministres comment ils préparent la prochaine réunion de la Conférence des parties, prévue en décembre. Ils veulent notamment des progrès sur la déforestation, les mécanismes financiers et les transferts de technologie.
M. J. Zillman, ancien Président de l’Organisation météorologique mondiale, a prononcé une allocution devant l’Assemblée. Il a déclaré que, dans tout ce qui détermine la répartition des systèmes humains et naturels dans le monde et leur modification à terme, rien n’échappe aux changements climatiques. L'activité économique elle-même est affectée au plus haut point par le climat, et le coût du changement climatique pourrait se chiffrer en centaines de milliards de dollars, et de très nombreuses vies. Cela fait maintenant quinze ans qu’un accord a été signé pour la création d’un système mondial d’observation du climat, mais les ressources nécessaires n’ont jamais été dégagées. M. Zillman a donc invité les parties concernées à injecter des fonds dans cette entreprise dont les retombées seront largement supérieures au coût. Il a également appelé de ses vœux un débat mieux informé sur les changements climatiques, rappelant que les données scientifiques doivent être interprétées avec plus d’objectivité pour que les décisions politiques soient mieux éclairées; et que la recherche publique doit être soutenue afin qu’elle serve le bien public, sans autres priorités.
M. Emil Salim, ancien ministre indonésien de l’Environnement, a présidé une réunion-débat sur ce même thème. Elle a donné lieu à un débat animé sur les conséquences environnementales et économiques des changements climatiques, ainsi que sur la manière d’y faire face. Outre M. Zillman, les intervenants étaient M. Y. Yatsu, parlementaire, Président de l’Organisation mondiale des législateurs pour un environnement équilibré (GLOBE), Japon; et Mme Eka Melisa, de l’Organisation mondiale de protection de l’environnement WWF, Indonésie.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a, dans un message, rappelé le rôle des parlementaires dans la lutte contre les changements climatiques, les invitant à agir davantage.
Nancy Pelosi, Présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, a, elle aussi, adressé un message à l’Assemblée, déclarant : "le thème général de la réunion de l’Assemblée – la nécessité pour les parlementaires d'agir d’urgence pour lutter contre le réchauffement planétaire et les changements climatiques – est aussi l’une des préoccupations de mes collègues du Congrès des Etats-Unis. Au moment où les législateurs du monde entier se réunissent à Nusa Dua, nous formons le vœu que l’UIP trouvera de nouveaux moyens de coopération et de concertation permettant de conjurer cette menace qui pèse sur nous, sur nos enfants et nos petits enfants".