DISCOURS PRONONCES A LA 50e SESSION
DE L'ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES
SOUS LE POINT 150 DE L'ORDRE DU JOUR :
"COOPERATION ENTRE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES
ET L'UNION INTERPARLEMENTAIRE"

(New York, 15 novembre 1995)

Discours (dans l'ordre où ils ont été prononcés) :


INTERVENTION DE S.E. M. NABIL ELARABY, AMBASSADEUR, REPRESENTANT PERMANENT DE LA REPUBLIQUE ARABE D'EGYPTE AUPRES DE L'ONU

Monsieur le Président,

C'est pour moi un immense plaisir de présenter le projet de résolution du point 150 de l'ordre du jour, intitulé “Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire” (document A/50/L.20.).

L'évolution récente des relations internationales montre que les Parlements nationaux, qui sont une composante essentielle de la structure de l'Etat, contribuent de plus en plus à façonner les relations entre les peuples et à promouvoir les relations multilatérales et bilatérales entre les Etats. De fait, le rôle des Parlements nationaux dans les affaires internationales ne se limite plus à la ratification des traités ou l'approbation des contributions financières aux organisations internationales. Aujourd'hui, les Parlements nationaux coopèrent au niveau international au sein de l'Union interparlementaire, leur organisation mondiale, dont les principes et les objectifs sont identiques à ceux de l'Organisation des Nations Unies.

Le fait que l'Union interparlementaire compte aujourd'hui 135 Parlements nationaux membres montre clairement que l'Union favorise efficacement la coopération entre les parlements, et entre les parlements et les organisations intergouvernementales dans tous les domaines de ses activités.

La diversité des activités de l'UIP témoigne de l'importance que l'organisation accorde aux questions que s'efforce de traiter le système des Nations Unies. De plus, l'UIP joue un rôle positif en appuyant les efforts que l'ONU déploie dans différents domaines. Les contributions de l'UIP au règlement des conflits au Moyen-Orient, à Chypre et dans l'ex-Yougoslavie, son action dans les domaines du désarmement, du droit international humanitaire, du développement économique et social, de l'environnement, de la promotion de la femme et de la démocratie sont le témoignage d'une longue tradition de soutien aux activités du système des Nations Unies.

La Déclaration intitulée “La vision parlementaire de la coopération à l'aube du XXIe siècle”, adoptée par la session spéciale du Conseil interparlementaire, tenue au Siège de l'Organisation des Nations Unies du 30 août au 1er septembre 1995, pour marquer le 50e anniversaire de l'Organisation, donne une vue d'ensemble de la majorité des questions qu'examine le système des Nations Unies. Vu l'importance de ce document, ma délégation et celle du Sénégal ont demandé qu'il soit distribué comme un document officiel de l'ONU pour plusieurs points de l'ordre du jour, dont celui-ci. Il porte maintenant la cote A/50/561 du 13 octobre 1995.

Conscient de la nécessité de promouvoir la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire, le Comité exécutif de l'UIP a décidé de resserrer ses relations avec l'Organisation à travers un accord de coopération. Cette décision a été approuvée à l'unanimité par le Conseil interparlementaire, qui est composé de tous les membres de l'UIP et présidé par S.E. M. Ahmed Fathy Sorour, Président de l'Assemblée du Peuple égyptien et Président du Conseil interparlementaire.

En conséquence, le Gouvernement du Sénégal a demandé qu'un point supplémentaire sur cette question soit inscrit à l'ordre du jour de la 50e Assemblée générale. Cette demande a été appuyée par les gouvernements des membres du Comité exécutif et d'autres membres de l'UIP qui ont proposé un projet de résolution.

A la suite de consultations informelles et ouvertes à tous, un projet de résolution révisé a été élaboré. Ce projet, parrainé par 55 Etats membres, est reproduit dans le document A/50/L.20.

Dans le préambule du projet de résolution, l'Assemblée générale note que les Parlements nationaux coopèrent au niveau international au sein de l'Union interparlementaire, leur organisation mondiale, dont les principes et objectifs sont identiques à ceux de l'Organisation des Nations Unies. Elle considère que les activités de l'Union interparlementaire complètent et appuient celles du système des Nations Unies et elle est désireuse de renforcer la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire et de l'inscrire dans un cadre nouveau et adéquat.

Dans le dispositif du projet, l'Assemblée générale prie le Secrétaire général de prendre les mesures voulues en vue de conclure un accord de coopération entre les deux organisations réglant les questions de consultation, de représentation appropriée et de coopération tant en général que dans des domaines précis, et de faire rapport sur cette question à l'Assemblée générale à sa 51e session. Et décide d'inscrire ce point à l'ordre du jour provisoire de sa 51e session.

Compte tenu de l'équilibre délicat que reflète ce projet de résolution, qui est le fruit de longues consultations, les auteurs proposent qu'il soit adopté par consensus.

Original : anglais


INTERVENTION DE Mme NAJMA HEPTULLA, VICE-PRÉSIDENTE DU RAJYA SABHA ET MEMBRE DU COMITE EXECUTIF DE L'UNION INTERPARLEMENTAIRE

Monsieur le Président,

Je voudrais d'abord, au nom de ma délégation et en mon nom personnel, vous féliciter de votre élection à la présidence de la 50e Session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies. Nous sommes convaincus que sous votre conduite éclairée l'Assemblée mènera à bien toutes ses tâches et saura répondre aux attentes des peuples du monde, qui aspirent à la démocratie, à la paix et au développement. Je saisis cette occasion pour remercier le Président du Conseil interparlementaire, M. Fathy Sorour, sous la direction duquel notre Union a contribué de manière notable à l'amélioration du sort de l'humanité.

Aujourd'hui, 106 ans après la création de l'Union interparlementaire, cinq ans avant le début d'un nouveau millénaire, et un demi-siècle après l'établissement de l'Organisation des Nations Unies, il est essentiel de comprendre que si des progrès considérables ont été accomplis dans de tous les domaines, de nombreuses tâches exigent toujours notre attention. Plus de deux milliards de personnes vivent dans la pauvreté la plus extrême. Le chômage, la faim et la malnutrition touchent tous les pays dans des proportions plus ou moins importantes. Une croissance économique soutenue est nécessaire pour éliminer les nombreux maux dont souffre notre planète. Le commerce est l'oxygène de nos économies. Or, les échanges internationaux entre les compagnies transnationales représentent le tiers du commerce mondial et près de 15 % du Produit brut mondial. Aucun pays en développement ou groupe de pays ne peut faire face à cette puissance commerciale, qu'augmentent d'énormes flux financiers qui peuvent affermir ou briser la structure financière d'un pays.

Les relations entre l'ONU et l'UIP remontent à la création de l'Organisation mondiale, dans laquelle l'UIP a joué un rôle majeur. A travers le message du Secrétaire général de l'ONU à la 94e Conférence interparlementaire à Bucarest, il y a quelques semaines, nous avons appris avec une profonde angoisse la crise financière qui secoue l'ONU, à une époque où l'Organisation est de plus en plus appelée à entreprendre des tâches difficiles. Nous espérons que cette crise, qui résulte d'un problème de trésorerie, sera bientôt surmontée.

L'ONU est une organisation d'Etats membres, qui est au coeur du processus intergouvernemental. L'UIP, elle, représente la volonté des peuples du monde, telle qu'elle s'exprime dans les Parlements nationaux, à travers les élus du parti au pouvoir et de l'opposition. Il faut officialiser les relations de coopération entre l'UIP et l'ONU, de sorte que le processus intergouvernemental puisse donner suite à la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes, qui vient de se tenir à Beijing.

L'Organisation des Nations Unies est l'organe qui représente l'Exécutif des Etats du monde. L'UIP est celui qui représente le Législatif. Tout comme l'Exécutif et le Législatif doivent collaborer étroitement au sein de l'Etat, une coopération étroite doit exister entre l'Exécutif et le Législatif au niveau international, à savoir entre l'ONU et l'UIP. A travers les parlementaires, l'UIP peut jouer un rôle majeur en sensibilisant les populations aux activités et aux réalisations de l'ONU. L'ONU tire sa force et son inspiration de cette assise populaire. Elle peut être le fer de lance du processus de développement par la participation de tous - que mettent en relief les Rapports sur le développement humain.

L'UIP se réunit deux fois par an pour débattre des problèmes mondiaux qui, par leur nature même, sont aussi ceux qui préoccupent l'ONU. En collaborant étroitement avec l'UIP et en lui accordant le statut intergouvernemental, l'ONU pourrait concrétiser la vision mondiale de la démocratie dont elle a toujours été le chantre.

En ma qualité de membre du Comité exécutif de l'Union, j'ai toujours souligné que les deux organisations avaient des approches similaires, menaient une action analogue, et surtout poursuivaient des objectifs identiques. Il est indéniable que la collaboration entre elles serait fructueuse. En tant que représentants de nos peuples et de nos Parlements au sein de l'UIP, et en tant que représentants de nos gouvernements et de nos nations au sein de cette auguste Assemblée, il nous appartient d'engager aujourd'hui un processus qui trouvera son apogée dans l'établissement d'une société fondée sur la justice, l'équité et la compassion, l'égalité et la dignité pour tous. Nous devons y parvenir, non seulement pour nous-mêmes mais aussi pour les générations futures. Unissons-nous dans cette noble tâche.

Original : anglais


INTERVENTION DE M. DILLI P. SITAULA, DEPUTE ET MEMBRE DE LA DELEGATION DU NEPAL AUPRES DE L'ONU

Monsieur le Président,

La démocratie représentative a rapidement progressé dans le monde ces dernières années. Si l'essor mondial de la démocratie est une évolution dont les parlementaires se félicitent, soutenir ce processus est le défi majeur que nous devons relever aujourd'hui. La démocratie a suscité d'immenses attentes parmi les peuples, qui sont les piliers de la société démocratique. Cependant, les institutions, les ressources et les capacités dont disposent de nombreux Etats sont largement insuffisantes pour satisfaire les aspirations nouvelles de leurs peuples.

En tant que représentants directs du peuple, les parlementaires doivent non seulement comprendre ces aspirations et élaborer des lois qui tiennent compte de ces difficultés pratiques, mais aussi pousser les gouvernements à les appliquer. Autrement dit, il incombe aux parlementaires de défendre les idéaux de la démocratie et d'être les relais entre l'Etat et le peuple.

C'est une tâche écrasante. Les contacts réguliers avec d'autres parlementaires et avec des organisations comme l'ONU aident les parlementaires à approfondir leur attachement aux idéaux démocratiques et à comprendre les problèmes qui se posent dans le monde.

L'Union interparlementaire (UIP) est une Organisation mondiale de parlements nationaux. Elle accueille en son sein les parlementaires de 135 pays, dont le mien, qui se réunissent pour échanger des informations et des expériences. Depuis sa création, l'UIP est profondément attachée à la démocratisation, ainsi qu'à la promotion et la création d'institutions démocratiques dans les pays où la démocratie représentative est encore balbutiante. Sa contribution à la diffusion d'informations sur l'importance d'élections libres et régulières, la participation des hommes et des femmes en tant que partenaires égaux à la vie sociale, économique et politique, la protection et la promotion des droits de l'homme et des libertés individuelles, est sans égale. L'UIP et l'ONU servent des idéaux très similaires et poursuivent des objectifs identiques et leurs activités se renforcent mutuellement. Il est donc nécessaire d'institutionnaliser et de consolider la coopération entre ces deux Organisations. Le Népal apprécie les efforts que les deux Organisations ont déployés à ce jour pour resserrer leurs liens en vue de promouvoir le processus de consolidation des démocraties naissantes dans de nombreux pays du monde. Le Népal apporte donc son appui au projet de résolution contenu dans le document A/50/L.20, annexe II, qui prie le Secrétaire général de prendre les mesures voulues en vue de conclure un accord de coopération entre l'ONU et l'UIP, réglant les questions de consultation et de coopération. Cette coopération ouvrira la voie, notamment, à la mise en oeuvre de programmes communs et favorisera les échanges d'informations et de documentation. Elle facilitera aussi la participation de l'UIP à d'autres organes de l'ONU, à ses Programmes, ses Fonds, ses institutions spécialisées, et aux conférences internationales qui sont organisées sous son égide.

Dans mon pays, le Népal, où les sacrifices du peuple ont permis de restaurer la démocratie, nous avons renforcé le processus de démocratisation en tenant deux élections générales au cours des cinq dernières années. Nous avons lancé de nombreux plans et programmes dans l'intention expresse de consolider la démocratie dans le pays. Nous sommes convaincus qu'un cadre institutionnel puissant, qui se préoccupe du développement, est indispensable pour la démocratie. Nous savons en effet que les pays défavorisés ne parviennent à préserver la démocratie qu'au prix de sacrifices douloureux. Le Népal, qui est un pays sans littoral parmi les moins avancés, a dû relever de multiples défis pour consolider la démocratie. Sans démocratie, la paix et le développement ne sont pas possibles, et sans développement, la paix et la démocratie sont menacées.

Original : français


INTERVENTION DE S.E. M. GAETAN R. OUEDRAOGO, AMBASSADEUR, REPRESENTANT PERMANENT DU BURKINA FASO AUPRES DE L'ONU

Monsieur le Président,

Intervenant au titre du point 150 de l'ordre du jour de la 50e session de l'Assemblée générale des Nations Unies intitulé "Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire", je voudrais dire que ce n'est pas un hasard si l'Union interparlementaire, jeune institution de 106 ans, vient à la rencontre de l'ONU cinquantenaire.

En effet, née en 1889, l'Union interparlementaire, selon les termes de notre Secrétaire général, "a fait oeuvre de pionnier et de précurseur. Elle a été la première instance permanente de dialogue entre les représentants des Etats démocratiques. Et, en un sens, elle est sans doute la première institution à avoir projeté l'impératif démocratique dans l'ordre juridique international".

D'où vient alors que cette rencontre a lieu seulement maintenant ? En réalité, maintes activités de parlementaires se sont déroulées au long des années dans l'enceinte des Nations Unies en marge des sessions de l'Assemblée générale.

L'actualité de la présente démarche est due à sa nouveauté et à son contenu.

De l'une, je viens de parler, de l'autre voici ce qui suit :

Le Burkina Faso, avec 134 autres pays, est membre de l'Union interparlementaire. Celle-ci a élu le Président de l'Assemblée des Députés du Peuple du Burkina Faso à son comité exécutif où siègent également les pays suivants : Tunisie, Zambie, République de Corée, Inde, Argentine, Venezuela, Hongrie, Slovénie, Islande, Italie et Suède sous la présidence de l'Egypte.

Les principes et objectifs de l'ONU et de l'Union interparlementaire convergent et il en va de même pour leurs domaines d'intérêt et d'activités.

A cet égard, la promotion de la paix et de la coopération internationales pourrait nécessiter des consultations plus fréquentes entre les deux Organisations se traduisant justement par la coordination de certaines activités et par une assistance mutuelle.

La nature particulière de l'Union interparlementaire devrait permettre une relation particulière avec l'ONU en ce que les deux institutions pourraient constituer au niveau international le point de jonction entre gouvernements et parlements.

Pour une relation féconde et fructueuse, il faudra envisager un cadre adéquat de coopération où la présence et la participation seront de nature à renforcer cette coopération pour la rendre optimale.

Je ne doute pas que dans cette approche l'ONU fera ce qu'il faut.

Original : espagnol


INTERVENTION DE S.E. M. JUAN ANTONIO YANEZ-BARNUEVO, AMBASSADEUR, REPRESENTANT PERMANENT DE L'ESPAGNE AUPRES DE L'ONU

Monsieur le Président,

Les parlements sont des institutions essentielles de la vie politique des Etats car ils sont l'instrument de la participation du peuple au gouvernement de la nation. Par-delà le strict cadre national, ils s'intéressent aussi à la vie internationale, à laquelle ils participent de diverses manières. L'une d'elles, particulièrement importante, est l'Union interparlementaire.

L'Union interparlementaire est une institution sans égale de la vie internationale car elle est l'organisation mondiale où, depuis plus d'un siècle, les parlements nationaux se rencontrent et dialoguent. Sa présence et son action, toujours plus intense et variée, ne pouvaient passer inaperçues ou être négligées en ce moment de rénovation de l'Organisation des Nations Unies.

La diplomatie multilatérale, que l'on a appelée aussi diplomatie parlementaire, tire de la tradition parlementaire des procédures et des règles, une terminologie et des modes de penser et d'agir qui incarnent la démocratie en marche. La confrontation d'opinions, selon les principes de la liberté d'opinion et d'expression, associée au respect des idées et des positions d'autrui, a conféré aux relations internationales une dimension démocratique par excellence. C'est dans cette perspective que se situent la création et le développement de l'Organisation des Nations Unies, le cadre du dialogue et de la coopération à l'échelle mondiale.

La diplomatie multilatérale, l'instrument des relations internationales dans une société mondiale que nous voulons de plus en plus ouverte, égalitaire et démocratique, doit aussi tenir dûment compte de la voix des parlements nationaux, qui sont les représentants de la volonté des citoyens.

Il semble évident, au vu des similitudes que présentent la vie parlementaire à l'échelle nationale et le débat sur les affaires mondiales dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies, que des contacts et une coopération existent déjà entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire.

Le Secrétaire général a récemment mis en relief l'importance de la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire, dans un rapport intitulé “Appui du système des Nations Unies aux efforts déployés par les gouvernements pour promouvoir ou consolider les démocraties nouvelles ou rétablies” (document A/50/332), qui dit “L'union interparlementaire est un partenaire particulièrement important de l'ONU. Depuis sa création, en 1889, l'Union interparlementaire est en effet très active dans le domaine de la démocratisation, en convergeant la mise en place d'institutions représentatives, la tenue d'élections libres et régulières, la participation de la femme à la vie politique, la représentation des minorités et la défense des droits de l'homme”.

Dans la Déclaration finale de sa réunion du 1er septembre 1995, adoptée dans cette même salle à l'occasion du 50e anniversaire de l'ONU, l'Union interparlementaire s'est engagée à jouer pleinement son rôle pour que l'idéal des Nations Unies devienne réalité et à faire ainsi la preuve que l'organisation mondiale peut relever avec succès les défis auxquels est confronté l'ensemble des peuples à l'aube du XXIe siècle.

Le Congrès des Députés de mon pays, réuni en séance plénière, a approuvé le 24 octobre 1995, dans le cadre du 50e anniversaire de l'ONU, une résolution intitulée “ Les nouveaux défis et la réforme institutionnelle de l'Organisation des Nations Unies ”. Celle-ci fait référence aux perspectives de collaboration qui s'ouvrent à l'Organisation des Nations Unies et à l'Union interparlementaire, et soulignant que l'Union peut prêter à l'ONU l'appui politique nécessaire dans des domaines comme la consolidation de la démocratie, les droits de l'homme, et l'affermissement et le maintien de la paix.

Même si des relations de dialogue et de coopération existent déjà entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire, celles-ci doivent être - selon ma délégation - systématisées, institutionnalisées et encouragées.

Ma délégation, qui parraine le projet de résolution A/50/L.20, présenté par le Représentant de l'Egypte, considère que l'adoption de ce texte constituera un pas en avant essentiel dans l'approfondissement des relations entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire. L'Organisation des Nations Unies disposera ainsi de possibilités nouvelles de dialogue et de coopération avec l'institution qui rassemble les parlements nationaux, tandis que l'Union interparlementaire pourra développer ses activités en coordination avec les travaux des Nations Unies dans les domaines présentant un intérêt commun.

Cette coopération pourrait se manifester dans des domaines très divers, tels que la promotion de la démocratie, l'assistance électorale, la défense des droits de l'homme, et le développement économique et social des peuples.

Il semble donc opportun que l'entente qui existe déjà entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire conduise à une connaissance mutuelle, une coopération et une interaction accrues. Nous sommes convaincus que ce projet de résolution ouvre la voie à de nouvelles formes de coopération entre les deux Organisations, et c'est pour cette raison que nous recommandons à l'Assemblée générale de l'adopter, en espérant qu'elle le sera par consensus.

Original : français


INTERVENTION DE S.E. M. KEBA BIRANE CISSE, AMBASSADEUR, REPRESENTANT PERMANENT DU SENEGAL AUPRES DE L'ONU

Monsieur le Président,

Je voudrais tout d'abord dire que ma délégation s'associe pleinement à la déclaration que vient de faire le distingué Représentant de l'Egypte, en présentant, au nom de tous les co-auteurs, le projet de résolution soumis à notre Assemblée.

En adoptant le projet de résolution intitulé "Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire", nous posons un acte qui contribue assurément au renforcement de la coopération internationale et de la solidarité humaine dont mon pays, le Sénégal, est un militant convaincu.

Créée il y a plus d'un siècle, l'Union interparlementaire, en tant qu'organisation mondiale des Parlements nationaux, est le premier forum permanent de négociations politiques multilatérales.

Elle a apporté une contribution inestimable à l'essor de la démocratie représentative à travers le monde.

Au moment où l'impératif de démocratisation s'affirme de plus en plus comme condition incontournable de la paix et du développement, il est heureux que l'Union interparlementaire, qui est à la pointe du combat pour l'idéal démocratique, établisse des relations privilégiées avec l'Organisation des Nations Unies.

Il ne nous faut pas perdre de vue que l'ONU a été fondée, il y a un demi-siècle, sur la vision d'un monde qui, selon les termes mêmes de sa Charte, repose sur les idéaux de la démocratie, à savoir la paix, la liberté, la justice et le progrès économique et social.

Il se trouve fort heureusement que, depuis quelques années, la consolidation de la démocratie est devenue l'une des tâches principales de l'Organisation des Nations Unies dans l'accomplissement des nombreuses missions qu'elle s'est assignées au service du maintien de la paix et de la promotion du développement durable.

C'est la raison pour laquelle nous sommes convaincus que, pour la mise en place d'un cadre de coopération novateur et fonctionnel entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire, le projet de résolution qui nous est soumis nous donne les moyens d'instaurer un dialogue fécond avec les représentants des institutions du pouvoir d'Etat que sont nos parlements. Nous connaissons d'ailleurs le rôle fondamental qui est le leur dans la mise en oeuvre des décisions que nous prenons au sein de cette enceinte.

Au moment où l'Organisation des Nations Unies s'engage dans une vaste réforme visant une plus grande démocratisation du fonctionnement de ses principaux organes et une meilleure prise en compte des objectifs de développement économique et social, il est heureux que nous puissions établir une relation plus étroite avec les représentants de nos parlements.

Le projet de résolution, dont nous proposons l'adoption, donne mandat au Secrétaire général, comme vient de le rappeler mon collègue égyptien, de définir un cadre nouveau et adéquat qui, nous l'espérons, sortira des sentiers battus pour instituer un cadre dynamique qui soit à la hauteur du potentiel de coopération fructueuse existant entre l'ONU et l'UIP.

Ce cadre de coopération devrait s'étendre aux questions de consultations, de coordination, mais également à l'octroi d'un statut permettant une représentation et une participation effectives de l'UIP, dans des formes appropriées, aux activités des différents organes des Nations Unies ainsi qu'au resserrement des liens de coopération entre les deux Organisations dans les domaines d'intérêt commun, et notamment ceux dans lesquels l'UIP s'est forgé une compétence reconnue : démocratie représentative, droits de l'homme, condition de la femme, développement durable.

Original : anglais


INTERVENTION DE S.E. M. FRANCESCO PAOLO FULCI, AMBASSADEUR, REPRESENTANT PERMANENT DE L'ITALIE AUPRES DE L'ONU

Monsieur le Président,

L'Italie souhaite apporter son appui au projet de résolution à l'examen, dont elle est l'un des auteurs. L'adoption de ce texte inscrirait la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire dans un cadre adéquat et depuis longtemps nécessaire. Nous sommes particulièrement reconnaissants au Représentant permanent de l'Egypte pour la manière claire, complète et réfléchie dont il a présenté le projet de résolution. Nous sommes convaincus que l'Assemblée générale adoptera ce projet par consensus.

L'Union interparlementaire est une organisation de parlements nationaux. A l'heure actuelle, elle compte plus de 130 membres appartenant à toutes les régions géographiques du globe. Les parlements sont l'expression la plus noble des idéaux de la démocratie au sein de la structure de l'Etat. Ils représentent le peuple, et leur volonté est celle du peuple. Ils sont appelés à accomplir des tâches fondamentales, sur le plan non seulement intérieur, mais aussi international. Ils adoptent des lois et exercent un contrôle sur le gouvernement; ils autorisent la ratification des traités, appliquent le droit international et déterminent la politique de l'Etat à l'égard des organisations internationales. Aujourd'hui, dans un monde où les Etats sont plus interdépendants qu'indépendants, les parlements sont appelés à jouer un rôle sans précédent dans la coopération internationale.

Depuis sa création, il y a plus d'un siècle, l'Union interparlementaire a largement contribué à la coopération internationale. Son action a toujours visé plusieurs objectifs : en particulier, le règlement pacifique des différends, l'instauration de la démocratie, et la sauvegarde des droits de l'homme partout dans le monde. Elle a encouragé la tenue d'élections libres et la création d'institutions démocratiques, favorisé la participation des femmes à la vie politique et oeuvré pour la protection des minorités. En d'autres termes, l'Union a toujours fait son possible pour affirmer les idéaux d'une société internationale moderne et en poursuivre les objectifs. Il est donc opportun et naturel - pour citer le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies - que “l'Union interparlementaire soit aujourd'hui sur la ligne de front du combat mené par les institutions internationales” pour répondre aux désirs de tant de peuples et de nations, qui aspirent à la liberté et à la démocratie.

Le Secrétaire général a déclaré que l'Union interparlementaire est “un partenaire privilégié de l'Organisation des Nations Unies” dans les efforts qui sont faits pour affirmer la démocratie à travers les diverses activités pour la paix et le développement. Nous partageons ce point de vue, et nous pensons que pour se développer pleinement ce partenariat doit reposer sur une base adéquate, décrite dans le projet de résolution que nous examinons. Le renforcement de la coopération entre l'ONU et l'UIP profitera aux deux institutions. Plus que tout autre chose, cette coopération contribuera à réaffirmer, à l'aube du XXIe siècle, les objectifs et les principes qui sont énoncés dans notre Charte.

Original : espagnol


INTERVENTION DE S.E. M. JORGE PEREZ-OTERMIN, AMBASSADEUR, REPRESENTANT PERMANENT DE L'URUGUAY AUPRES DE L'ONU

Monsieur le Président,

L'Assemblée générale des Nations Unies a souvent été comparée à un Parlement mondial.

Cette comparaison découle des caractéristiques particulières des organes parlementaires nationaux : le caractère représentatif de ceux qui les composent, le fait que les préoccupations majeures de la société à laquelle ils appartiennent font l'objet de débats et de mesures législatives.

Bon nombre de ces caractéristiques se retrouvent dans les travaux de l'Assemblée générale.

Sans vouloir placer sur un même pied deux organes appartenant à des systèmes politiques pour l'essentiel différents, nous devons nous interroger, en cette année du 50e anniversaire de l'ONU, sur la signification de l'expression “parlement du monde”.

La session spéciale du Conseil interparlementaire, tenue à l'invitation de M. Boutros Boutros-Ghali pour marquer le 50e anniversaire de l'Organisation des Nations Unies, a atteint son point culminant le 1er septembre 1995 en adoptant une Déclaration intitulée “La vision parlementaire de la coopération internationale à l'aube du XXIe siècle”.

Ce document contient une analyse approfondie et sérieuse des différents défis que doit relever l'Organisation des Nations Unies à l'aube d'un nouveau millénaire : les problèmes de la paix et de la sécurité internationales, le développement durable, les droits de l'homme et la démocratie, ainsi que les moyens de promouvoir les différentes formes de coopération internationale.

Ces défis sont aussi ceux que doivent surmonter les Etats membres.

L'institution parlementaire est l'un des pouvoirs fondamentaux de l'Etat. Les décisions des parlements couvrent la quasi-totalité des sphères de l'action gouvernementale. Souvent, elles touchent aux relations internationales des Etats, parfois elles sont directement liées à l'action de l'Organisation des Nations Unies.

Si la coopération entre les parlements et l'organisation des Nations Unies est renforcée, les décisions des premiers étaieront les activités de l'Organisation et favoriseront une large représentativité des Etats. Une coopération accrue permettrait de surmonter dans des conditions optimales bon nombre des défis posés - démocratie et droits de l'homme, intégration et développement, coopération internationale - ainsi que des problèmes administratifs tels que le financement des activités de l'Organisation. En outre, elle faciliterait le flux de l'information entre celle-ci et les organes parlementaires nationaux.

En matière d'affaires étrangères, l'Uruguay mène ce qu'il est convenu d'appeler une politique extérieure d'Etat. Cela se traduit par un flux constant et permanent de l'information entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, de façon que l'action internationale du pays bénéficie de l'appui le plus large possible de sa représentation nationale.

C'est pour toutes ces raisons que l'Uruguay parraine le projet de résolution contenu dans le document A/50/L.20.

La démocratisation des Nations Unies doit être l'objectif vers lequel doivent tendre les réformes de l'Organisation. C'est ce que le Secrétaire général et les délégations ont affirmé en maintes occasions.

L'Uruguay appuie donc le projet de résolution car il est conforme à cet objectif.

Le renforcement de la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire - une institution qui jouit d'une large représentation - est en accord avec cette attitude.

Les activités de l'UIP complètent dans une certaine mesure celles de l'ONU.

Nous célébrons aujourd'hui le 50e anniversaire de l'Organisation. Et, comme le montre la Déclaration de l'Union interparlementaire, nous nous projetons dans le XXIe siècle.

Les parlements des Etats membres oeuvrent à l'application de principes fondamentaux que nul n'ose aujourd'hui contester. Ce sont les principes que les peuples des Nations Unies proclament fièrement dans la Charte.

En ces temps difficiles pour l'Organisation, ces principes doivent orienter toute réforme qui serait entreprise : démocratie a toujours été synonyme d'égalité, égalité des droits et des obligations de tous les Etats membres.

Original : espagnol


INTERVENTION DE S.E. M. JUAN LARRAIN, REPRESENTANT PERMANENT ADJOINT DU CHILI AUPRES DE L'ONU

Monsieur le Président,

La délégation du Chili est très honorée de parrainer le projet de résolution qui vise à institutionnaliser la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire.

En effet, le Chili croit fermement aux valeurs de la démocratie, qui est la clé de voûte de la paix et de l'entente internationales, et considère que le Parlement est l'essence de tout régime démocratique.

L'un des principaux objectifs de l'Organisation des Nations Unies est de promouvoir la démocratie, qui est le fondement de la paix, de la sécurité et du développement des peuples.

A cet égard, la signature d'un accord de coopération entre les deux Organisations est quelque chose qui semble aller de soi.

Les parlements nationaux sont les institutions qui ont donné vie à l'Organisation des Nations Unies en approuvant la Charte, et en intégrant ses buts et objectifs de paix et de coopération dans la législation des pays membres.

L'ONU est aujourd'hui une organisation internationale d'Etats souverains, toujours plus ouverte à la participation d'organisations non gouvernementales et à toutes les formes d'expression de la société civile.

Dans ce contexte, l'Union interparlementaire doit elle aussi participer aux travaux de l'Organisation des Nations Unies. Elle est en effet l'institution qui représente les parlements du monde, qui sont - constitutionnellement - des pouvoirs de l'Etat.

Les domaines dans lesquels cette coopération peut se concrétiser sont multiples et couvrent la quasi-totalité du champ d'action de l'Organisation des Nations Unies. Il en est un cependant qui échappe à toute tentative de synthèse : celui de la promotion de l'idéal démocratique.

Compte tenu de tout ce qui précède, Monsieur le Président, ma délégation est convaincue que l'Assemblée générale approuvera aujourd'hui le projet de résolution qui nous occupe, pour réaffirmer, à l'occasion du 50e anniversaire de l'ONU, son adhésion à la cause de la démocratie dans le monde.

Original : anglais


INTERVENTION DE S.E. M. PARK SOO GIL, AMBASSADEUR, REPRESENTANT PERMANENT DE LA REPUBLIQUE DE COREE AUPRES DE L'ONU

Monsieur le Président,

La République de Corée est très heureuse de participer aujourd'hui au débat sur le point 150 de l'ordre du jour, intitulé “Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire”. Ma délégation a la conviction profonde que le renforcement de cette coopération aura un effet salutaire sur l'avenir de l'Organisation des Nations Unies.

Les objectifs de l'Organisation des Nations Unies ne pourront être atteints que lorsque les peuples du monde participeront activement et avec dévouement aux efforts déployés pour instaurer la paix et la stabilité. Les activités de l'Organisation mondiale devraient donc se fonder sur la volonté politique et les choix non seulement des gouvernements, mais aussi des citoyens. Pour resserrer les liens entre ces derniers et l'Organisation des Nations Unies, il faut appuyer et encourager sans réserve le renforcement de la coopération entre l'ONU et l'UIP, tel qu'il est envisagé dans le projet de résolution.

En tant qu'Organisation représentant des peuples du monde, l'UIP a oeuvré sans compter pour la paix et le règlement pacifique des différends internationaux. Elle est appelée à jouer un rôle crucial dans la promotion des objectifs de l'ONU, ses membres apportant avec eux leur immense expérience et leur savoir-faire en matière de globalisation de la démocratie. La démocratisation est aujourd'hui un instrument essentiel pour le renforcement des activités de l'ONU en faveur de la paix.

L'UIP, en tant qu'Organisation interétatique, joue aussi un rôle vital en consolidant la coopération et l'entente entre les Etats. Elle contribue ainsi à la paix dans le monde. Face à la montée des extrémismes, du nationalisme et de l'isolationnisme, l'UIP doit jouer un rôle prééminent en s'assurant que la communauté internationale reste attachée à la coopération multilatérale. Elle pourrait apporter une contribution inestimable en favorisant les contacts humains entre les membres de tous les Parlements, qui seraient encouragés à oeuvrer à la réalisation des objectifs communs de la paix et de la prospérité internationales, énoncés dans la Charte des Nations Unies.

A travers ses activités législatives, l'UIP favorise au niveau national l'action de l'ONU et le respect des engagements internationaux. Les Parlements nationaux jouent un rôle essentiel car ils ratifient les conventions et les accords internationaux, adoptent des lois qui donnent corps aux décisions que les Etats prennent au niveau international, assurent le suivi de l'action du gouvernement, et approuvent le budget de la nation, qui comprend les contributions aux organisations internationales comme l'ONU. A travers ces actions, le soutien politique des Etats peut être élargi à l'ONU, dans tous les domaines, y compris les opérations d'instauration et de maintien de la paix. De plus, les mesures prises par les Parlements contribuent à sensibiliser le public aux nobles objectifs et principes de l'ONU et à garantir un soutien populaire à l'Organisation. Etant donné qu'une coopération plus étroite entre l'ONU et l'UIP faciliterait considérablement l'action des deux Organisations, nous espérons que l'accord de coopération entre l'ONU et l'UIP contiendra des dispositions réglant les questions de consultation, de la participation de l'UIP à l'action politique de l'ONU, et de coopération dans les domaines de la démocratie représentative, des droits de l'homme, de la situation de la femme, et du développement durable, où l'UIP jouit d'un immense savoir-faire.

C'est pour toutes ces raisons que la République de Corée soutient sans réserve la mise en place d'un nouveau cadre de coopération entre l'ONU et l'UIP, tel qu'il est défini dans le projet de résolution (A/50/L.20), qu'elle souhaite voir adopter sans vote. Ce projet s'inscrit dans le cadre des efforts que déploie la communauté mondiale pour réinventer l'Organisation des Nations Unies, de manière qu'elle puisse relever les défis du XXIe siècle.

Original : français


INTERVENTION DE Mme CHEDLIA BOUKHCHINA, VICE-PRESIDENTE DE LA CHAMBRE DES DEPUTES DE LA REPUBLIQUE TUNISIENNE

Monsieur le Président,

C'est pour moi un réel plaisir que d'intervenir, aujourd'hui, au titre du point traitant de la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire.

L'institutionnalisation des liens entre l'Organisation mondiale et celle représentant les élus des différents peuples de la planète est tout d'abord un hommage rendu à une institution prestigieuse, créée il y a plus d'un siècle, et qui a su non seulement traverser les remous qui ont secoué notre époque mais surtout consolider ses assises et accroître son rayonnement, en regroupant en son sein, à l'heure actuelle, des représentants des élus de la quasi-totalité des Etats membres de l'ONU.

Officialiser les rapports entre l'ONU et l'Union interparlementaire, c'est également une reconnaissance du rôle que peut jouer cette institution, à travers les élus des peuples, dans la promotion des idéaux de la Charte de l'Organisation pour le rapprochement entre les nations, le renforcement de l'entente entre les hommes et la consolidation de la démocratie au niveau des Etats.

Cette coopération que nous voulons voir s'instaurer entre les deux Organisations ne pourrait qu'être bénéfique et servir les intérêts de nos nations.

L'Union interparlementaire, avec sa vocation représentative et démocratique, viendra ainsi ajouter une nouvelle sensibilité aux activités de l'Organisation, enrichir nos débats et élargir par là même les perspectives de réflexion globale au sein du système onusien.

Il me plaît à cet égard de me référer à la déclaration faite par M. Boutros Boutros-Ghali à l'occasion de la session spéciale du Conseil de l'Union interparlementaire tenue le 30 août 1995 à New York.

Dans son intervention, le Secrétaire général de l'ONU a appelé à l'instauration de rapports privilégiés et d'un partenariat entre l'ONU et l'Union interparlementaire afin que cette institution puisse davantage être associée à l'action des Nations Unies.

Et le Secrétaire général d'ajouter : "en tant qu'élément essentiel de la représentation du monde, il importe que l'Union interparlementaire prenne la place qui lui revient au sein de l'Organisation mondiale".

La coopération rénovée, à laquelle appelle le Secrétaire général de l'ONU, est d'autant plus souhaitable qu'elle permet aux Nations Unies d'appréhender les problèmes et les préoccupations des peuples de la planète, qui aspirent à un développement durable, dont l'homme est au centre, à travers une nouvelle perception, celle des parlementaires.

J'aimerais souligner par ailleurs que les rapports qui s'instaureront entre l'Organisation mondiale et l'Organisation représentative qu'est l'Union interparlementaire vont dans le sens de la réforme que l'ONU est en train d'entreprendre et qui a pour but, entre autres, une meilleure transparence et davantage d'efficience.

L'association étroite que l'ONU voudrait ériger avec d'autres institutions, telles que l'Union interparlementaire, est de nature à impliquer ces dernières, de manière plus concrète, dans les actions de développement menées par le système onusien.

L'Union interparlementaire, dont les membres émanent des cinq continents, avec ce que cela implique comme richesse civilisationnelle et humaine, et qui représente des peuples appartenant aux aires du Sud et du Nord, apportera, à n'en pas douter, une contribution active au renouveau de la coopération internationale.

Original : anglais


INTERVENTION DE M. ZBIGNIEW MATUSZEWSKI, MINISTRE PLENIPOTENTIAIRE, REPRESENTANT PERMANENT ADJOINT DE LA REPUBLIQUE DE POLOGNE AUPRES DE L'ONU

Monsieur le Président,

Messieurs et Mesdames les délégués,

En exprimant le soutien de la Pologne à la résolution relative à la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire, j'aimerais faire valoir que l'adoption de cette résolution par l'Assemblée générale revêtirait un sens particulier en cette année du 50e anniversaire de l'Organisation.

Le système parlementaire étant la pierre angulaire de la démocratie, le renforcement de la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire contribuerait indéniablement à la réalisation des grands objectifs de notre Organisation.

Ma délégation est convaincue que l'Union interparlementaire a sa place au sein des Nations Unies. Elargir les possibilités d'échange réciproque des opinions exprimées au sein de l'ONU - l'organisation mondiale des gouvernements - et de l'Union interparlementaire - l'organisation mondiale des parlements - favoriserait les échanges d'idées et une meilleure compréhension des changements que connaissent différents pays et régions.

Les relations entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire doivent se fonder non seulement sur l'identité des objectifs et des principes, mais aussi sur une prise de conscience du fait que les programmes de l'Organisation seraient difficilement réalisables sans le plein soutien des parlements de ses Etats membres.

Les institutions représentatives étant en plein essor, nous pensons qu'il est nécessaire de prendre des mesures adéquates en vue d'un renforcement de la coopération entre les représentants des parlements et ceux des gouvernements. Ce cadre de coopération devrait leur permettre d'échanger des informations sur leurs activités respectives, de procéder à des consultations et de coopérer à la réalisation de programmes concrets.

Les deux Organisations pourraient coopérer notamment dans les domaines qui sont au centre de l'activité de l'Union interparlementaire, par exemple, la démocratie représentative, les droits de l'homme, la situation de la femme et le développement durable.

Nous pensons que les activités engagées par les deux Organisations en vue de promouvoir la paix et la coopération internationale peuvent être coordonnées à travers des consultations plus fréquentes, et la participation, sans droit de vote, de l'Union interparlementaire aux débats qui ont lieu au sein des conférences et des réunions de l'ONU.

L'échange d'informations et de documents soigneusement sélectionnés devrait faciliter la coopération entre les deux Organisations.

En conclusion, j'aimerais souligner une fois encore que la délégation polonaise appuie l'idée d'une coopération accrue entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union interparlementaire, et s'associe de ce fait au projet de résolution. Celui-ci prie le Secrétaire général d'élaborer et de conclure un accord en vue d'instaurer un cadre nouveau pour la coopération entre les deux organisations, selon les recommandations susmentionnées, en tenant compte des contraintes résultant de la situation financière de l'Organisation.

La Pologne reste convaincue qu'une coopération accrue entre l'ONU et l'UIP serait bénéfique aux deux Organisations. Elle les aiderait à réaliser leurs objectifs, à donner aux pays qui ont entrepris de construire ou de reconstruire leur système politique la possibilité d'analyser l'expérience des démocraties parlementaires, et de sensibiliser les pays qui ont atteint la maturité démocratique aux besoins des pays en développement.


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