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CAMBODGE
Résolution adoptée sans vote par le Conseil
interparlementaire à sa 158e session
se référant à l'exposé du cas qui figure dans le rapport du Comité des droits de l'homme des parlementaires (CL/158/13a)-R.1) et à la résolution qu'il a adoptée à sa 157e session (octobre 1995) concernant les cas de MM. Son Soubert, Pol Ham, Son Sann, Kem Sokha et Koy Chhoern, membres du Parlement cambodgien, prenant en considération les lettres du premier Premier Ministre datées du 3 novembre 1995 et du 12 janvier 1996 et les lettres de Sa Majesté le Roi du Cambodge en date des 20 novembre 1995 et 8 février 1996, prenant également en considération les informations communiquées par l'une des sources les 8 novembre 1995 et 19 janvier 1996, rappelant que MM. Son Soubert, Pol Ham, Son Sann, Kem Sokha et Koy Chhoern ont tous été élus sous l'étiquette du Parti libéral démocrate bouddhiste (PLDB) lors de la consultation organisée en juin 1993 par l'APRONUC (Autorité provisoire des Nations Unies pour le Cambodge), rappelant qu'en mai 1995, cette formation s'est scindée en deux factions, dirigées, l'une par le Ministre de l'Information, M. Ieng Mouly, et l'autre par M. Son Sann, fondateur du parti; que tous les intéressés se sont ralliés à la faction de ce dernier et que le gouvernement a reconnu la faction de M. Ieng Mouly comme constituant légitimement le PLDB et M. Ieng Mouly comme en étant le président légitime, rappelant aussi que, le 5 août 1995, la faction de M. Ieng Mouly aurait voté l'exclusion de M. Son Sann et des autres députés susmentionnés; que M. Ieng Mouly aurait exprimé l'intention de demander leur destitution du Parlement et leur remplacement par d'autres membres du Parti, sachant qu'un membre de l'Assemblée nationale, M. Sam Rainsy, a été destitué de son siège le 22 juin 1995 pour des raisons analogues, notant que les parlementaires précités participent normalement aux travaux de l'Assemblée nationale, rappelant que la faction du PLDB fidèle à M. Son Sann a tenu un congrès le 1er octobre 1995; que la veille, alors qu'une foule de sympathisants de M. Son Sann était déjà réunie, des inconnus ont jeté une grenade dans la cour de sa maison et dans un temple bouddhique voisin où certains de ses sympathisants s'étaient installés, blessant 30 personnes; rappelant que la police ne serait arrivée sur les lieux de l'explosion qu'après une trentaine de minutes, tandis que des automobilistes transportaient les victimes à l'hôpital, rappelant que le congrès, tenu malgré l'agression à la grenade, a été dispersé une heure après son ouverture, lorsque des policiers militaires armés ont fait irruption et ont fait évacuer les lieux en chassant, selon les allégations, les participants sous la menace de leurs armes, tenant compte du fait que le premier Premier Ministre, le Prince Norodom Ranariddh, dans une déclaration publiée par le Cambodia Daily le 2 octobre 1995, a indiqué que "le gouvernement du Roi ne couvrira pas des actes de ce genre ... Je peux donner l'assurance à la population que les responsables de ce lâche forfait seront appréhendés et traduits en justice"; que, selon ce même quotidien, le Ministre de l'Intérieur a annoncé que l'enquête serait approfondie et le Roi Norodom Sihanouk a demandé au gouvernement "de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que les criminels soient identifiés, arrêtés et condamnés aussi sévèrement que possible afin que triomphent la justice et la liberté pour le peuple cambodgien", considérant qu'en réponse aux demandes réitérées d'information sur l'état de l'enquête formulées par le Comité et le Conseil, le premier Premier Ministre, dans une communication du 12 janvier 1996, a estimé que les travaux de l'Union interparlementaire concernant cette affaire constituaient une ingérence dans les affaires intérieures du pays et a déclaré que "ce point fondamental commande de suspendre toute participation des légitimes représentants des institutions cambodgiennes aux travaux de l'Union interparlementaire", considérant que, pour le reste, les autorités n'ont fait aucun cas des demandes répétées d'information qui leur ont été adressées, rappelant que les parlementaires concernés, en particulier MM. Kem Sokha et Son Sann, auraient été l'objet de persécutions et de menaces de source non identifiée, ayant à l'esprit l'observation suivante, formulée par le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour les droits de l'homme au Cambodge dans son rapport à la 52e session de la Commission des droits de l'homme : "Il ne peut y avoir de démocratie pluraliste lorsque l'expression légitime des divergences et des oppositions est réprimée, que le droit d'organiser des partis politiques est contrarié et que la violence à l'égard des opposants politiques n'est suivie ni de la prise de sanctions ni, apparemment, de l'ouverture d'enquêtes",
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