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COLOMBIE
CAS N° CO/01 - PEDRO NEL JIMENEZ OBANDO
Résolution adoptée sans vote par le Conseil
interparlementaire à sa 159e session
Le Conseil interparlementaire, se référant à l'exposé du cas qui figure dans le rapport du Comité des droits de l'homme des parlementaires (CL/159/11a)-R.1) et à la résolution qu'il a adoptée à sa 158e session (avril 1996) concernant le cas de MM. Pedro Nel Jiménez Obando, Leonardo Posada Pedraza, Octavio Vargas Cuéllar, Pedro Luis Valencia, Bernardo Jaramillo Ossa et Manuel Cepeda Vargas (Colombie), considérant les informations communiquées par le Bureau du Conseiller du Président pour les droits de l'homme en date des 19 avril et 5 juillet 1996, tenant compte des informations données et des vues émises par diverses sources les 16 juillet, 8 août et 13 septembre 1996, rappelant que, bien que le Bureau du Procureur général (Fiscalía General) ait créé un groupe spécial de procureurs régionaux, chargé, avec un corps technique d'investigation, de faire progresser les enquêtes sur les meurtres des autres députés concernés, les dossiers relatifs aux meurtres de MM. Vargas Cuéllar et Luis Valencia Giraldo sont toujours archivés et que ceux qui concernent MM. Jaramillo, Jiménez et Posada, en sont au point mort, rappelant aussi que des mandats d'arrêt ont été lancés contre les frères Castaño, Fidel et Carlos Castaño Gil, tous deux recherchés pour le meurtre des sénateurs Cepeda et Jaramillo, considérant que, selon un article publié dans le Journal El Espectador du 7 août 1996, le Parquet général (Procuraduría General de la Nación) a ouvert une enquête disciplinaire sur quatre membres des forces armées colombiennes, deux colonels et deux sergents, soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre du sénateur Cepeda, considérant à ce sujet que les sources soulignent que, par le passé, des membres du Bureau du Procureur général (Fiscalía General) et des magistrats de la Procuraduría, ainsi que des témoins et d'autres agents ayant participé à l'information judiciaire ou aux enquêtes disciplinaires sur le rôle des membres des forces de sécurité soupçonnés d'être impliqués dans des cas de violation des droits de l'homme, ont été la cible de menaces de mort et d'autres violations des droits de l'homme, rappelant à cet égard que deux témoins principaux dans cette affaire ont été tués et que d'autres auraient commencé à exprimer des doutes quant à leur déposition et à se rétracter; que les sources craignent qu'ils aient été menacés ou agissent ainsi dans le cadre d'un plan visant à détourner les enquêteurs des motifs réels du crime, rappelant que le sénateur Cepeda Vargas, assassiné le 9 août 1994, avait dénoncé auprès de hauts responsables du gouvernement du Président Gaviria l'existence d'une liste noire établie dans le cadre du plan Golpe de Gracia (coup de grâce) visant à l'extermination des dirigeants du parti communiste et de l'Union patriotique, y compris Manuel Cepeda luimême; que, dans une déclaration faite devant l'Assemblée nationale, il avait accusé le commandant en chef des forces armées et le général Bedoya d'être des "seigneurs de la guerre" hostiles aux négociations de paix et notoirement connus pour leur "anticommunisme déclaré et leurs liens avec des groupes paramilitaires", considérant que, le 16 juillet 1996, l'une des sources non seulement a confirmé l'existence du plan Golpe de Gracia mais indiqué également que la seconde phase de ce plan avait été lancée et qu'elle visait spécialement à l'assassinat des responsables locaux, régionaux et nationaux de l'Union patriotique encore en vie, considérant à cet égard que Mme Aida Abella, Présidente de l'Union patriotique, a échappé à un attentat le 7 mai 1996 à Bogotá et a dû quitter le pays par mesure de sécurité, tandis qu'un autre membre du parti, M. Pedro Malagon, député de l'Assemblée provinciale de Meta, a été assassiné avec sa fille le 20 juin 1996, considérant aussi qu'en raison du secret de l'instruction, le Bureau du Conseiller du Président pour les droits de l'homme ne sait pas si le Bureau du Procureur (Fiscalía General) a ouvert une enquête sur les accusations portées par le sénateur Cepeda quant à l'existence d'un plan Golpe de Gracia ou contre le général Bedoya à l'Assemblée nationale et qu'aucune information n'a été reçue concernant une quelconque enquête sur l'existence d'une seconde phase du plan Golpe de Gracia, rappelant que les députés concernés ont été assassinés bien qu'ils aient bénéficié d'une protection rapprochée, considérant à ce sujet que, selon l'une des sources, le meurtre de membres du Congrès qui bénéficiaient d'une protection rapprochée des autorités montre que cette protection est vaine si elle ne s'accompagne pas d'une volonté politique manifeste des hauts responsables du pouvoir de mettre un terme aux assassinats politiques et de respecter l'opposition politique, notant que le code devant régir le statut de l'opposition, qui est prévu par la Constitution colombienne en son article 112, n'a pas encore été adopté, selon la source, depuis l'entrée en vigueur de la Constitution en date du 5 juillet 1991, rappelant que, dans la résolution qu'il a adoptée sur les cas colombiens en avril 1996, il a estimé que la nomination d'un Rapporteur spécial pour la Colombie aiderait ce pays à combattre l'impunité; qu'à ce propos il convient de relever que la Commission des droits de l'homme des Nations Unies, lors de sa 52e session (mars-avril 1996), a prié le Haut Commissaire aux droits de l'homme "... d'établir dès que possible un bureau permanent en Colombie chargé d'aider les autorités colombiennes à mettre en place des politiques et des programmes pour la promotion et la protection des droits de l'homme et d'observer les violations des droits de l'homme commises dans le pays...", considérant que les consultations se poursuivent à ce sujet entre l'ONU et le Gouvernement colombien et que le bureau envisagé n'a pas encore été mis en place,
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