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MYANMAR
Parlementaires toujours en détention :
Cas N° MYN/01 - OHN KYAING |
Cas N° MYN/42 - MYA WIN |
Cas N° MYN/10 - WIN HLAING |
Cas N° MYN/50 - WAN MAUNG |
Cas N° MYN/13 - NAING NAING |
Cas N° MYN/60 - ZAW MYINT MAUNG |
Cas N° MYN/26 - HLA TUN |
Cas N° MYN/71 - KYI MYINT |
Cas N° MYN/28 - TIN AUNG AUNG |
Cas N° MYN/72 - SAW WIN |
Cas N° MYN/36 - MYINT NAING |
Cas N° MYN/73 - FAZAL AHMED |
Cas N° MYN/41 - ZAW MYINT |
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Parlementaires décédés :
CAS N° MYN/53 - HLA THAN
CAS N° MYN/55 - TIN MAUNG WIN
CAS N° MYN/66 - WIN KO
CAS N° MYN/67 - HLA PE
Parlementaires nouvellement arrêtés ou réarrêtés :
Cas N° MYN/68 - AUNG KHIN SINT |
Cas N° MYN/87 - DO HTAUNG |
Cas N° MYN/83 - KYAW MIN |
Cas N° MYN/88 - CHIT HTWE |
Cas N° MYN/84 - SOE THEIN |
Cas N° MYN/89 - MYO NYUNT |
Cas N° MYN/85 - KHON MYINT HTUN
| Cas N° MYN/90 - HLA MYINT |
Cas N° MYN/86 - AYE SAN |
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Résolution adoptée sans vote par le Conseil
interparlementaire à sa 159e session
(Beijing, 21 septembre 1996)
Le Conseil interparlementaire,
se référant à l'exposé du cas
qui figure dans le rapport du Comité des droits de l'homme
des parlementaires (CL/159/11a)R.1) et à la résolution
qu'il a adoptée à sa 158e session (avril 1996)
concernant le cas des membres élus susmentionnés
du Pyithu Hluttaw (Assemblée du peuple) de
l'Union du Myanmar,
prenant en considération les communications du Représentant
permanent de l'Union du Myanmar datées du 28 mai et
du 3 juin 1996,
prenant également en considération les renseignements
donnés par les sources les 28 et 29 mai et le 6 septembre
1996,
considérant que, selon les sources, une vague d'arrestations
de députés élus de la NLD a commencé
le 20 mai 1996, aboutissant à la détention
de 258 militants de ce parti, dont 235 députés
élus parmi lesquels 91 ont été identifiés
par Amnesty International,
considérant que, selon les renseignements donnés
par le Représentant permanent du Myanmar, "la NLD
a prévu, sous l'influence de pays étrangers, d'organiser
un rassemblement de masse du 26 au 29 mai 1996 pour détruire
la paix et la stabilité que la nation avait déjà
acquises. Quelques délégués, qui devaient
assister à la réunion, ont donc été
convoqués pour être interrogés afin d'éviter
en temps utile que soient troublées la paix et la stabilité.
Aujourd'hui (31 mai), les autorités ont ramené
jusque chez eux les délégués qui avaient
été convoqués et qui, pendant leur interrogatoire,
étaient logés dans des résidences",
considérant cependant que, selon Amnesty International,
les sept députés élus suivants se trouvent
encore en détention ou ont été arrêtés
depuis : Aye San (MYN/86) (deuxième circonscription
de Kyaikhto, Etat de Mon), Soe Thein (MYN/84) (Waw, département
de Sagaing, arrêté le 21 mai 1996), Kyaw Min
(MYN/83) (Pathein, département d'Ayeyarwady), Chit
Htwe (MYN/88) (département de Magwe, arrêté
le 2 juillet), Aung Khin Sint (MYN/68), Hla Myint (MYN/90)
(Maubin, département d'Ayeyarwady), Myo Nyunt (MYN/89)
(premier canton de Dedaye, département d'Ayeyarwady), Do
Htaung (MYN/87) (Kalay, département de Sagaing, arrêté
en juin 1996) et Khon Myint Htun (MYN/85) (Thaton II, Etat
de Mon),
considérant que les sources ont fourni les renseignements
suivants concernant leur situation :
- Soe Thein et Kyaw Min sont détenus
en application de la section 10 a) de la loi de 1975
sur la protection de l'Etat, qui autorise la détention
prolongée sans jugement de toute personne qui "trouble
l'ordre public",
- Aung Khin Sint, qui avait été détenu
de 1993 à février 1995, a été
arrêté à nouveau bien qu'il ait démissionné
de la NLD après sa libération en 1995, et emmené
à une destination inconnue en mai 1996,
- Myo Nyunt a, semble-t-il, été arrêté
le 24 juillet 1996; selon le journal Lumière nouvelle
du Myanmar du 14 juillet, il a été inculpé
en application de la section 18/19 de la loi nationale du
26 juin sur les drogues et accusé de fabrication illégale
de produits pharmaceutiques; il a séjourné à
la résidence de Daw Aung San Suu Kyi après le rassemblement
de mai de la NLD et en est parti au cours de la dernière
semaine de juillet; revenu à son domicile, il a été
emmené à la prison d'Insein par un groupe de policiers
et d'agents des renseignements militaires,
- Do Htaung et Khon Myint Htun, ainsi que 17 autres
personnes, ont été condamnés le 20 août
1996 à sept ans d'emprisonnement au titre de la section 122/2
du Code pénal pour avoir déstabilisé le pays
en travaillant avec un député élu de la NLD,
Tint Swe, qui s'est expatrié en Inde au lendemain des élections
de mai 1990,
- Chit Htwe a été inculpé en application
des dispositions de la section 6-1 de la loi sur la protection
des biens publics, accusé, semble-t-il, d'avoir dérobé
des documents du Parti socialiste de Birmanie; apparemment, des
agents des renseignements militaires ont fait pression sur lui
pour qu'il démissionne de la NLD et l'ont accusé
lorsqu'il s'y est refusé,
considérant en outre que, selon des sources issues
de l'opposition, le SLORC a commencé, peu après
l'opération coup de poing dirigée en mai 1996
contre la NLD, à faire pression sur les députés
élus de ce parti pour qu'ils démissionnent de leur
siège de parlementaire élu et du parti lui-même;
que des agents des renseignements militaires ont harcelé
les parlementaires, les menaçant, eux et les membres de
leurs familles, de perdre leur emploi s'ils ne démissionnaient
pas; que, au début du mois de septembre 1996, 20 députés
élus de la NLD ont démissionné,
rappelant que, selon les sources, des rapports font systématiquement
état de traitements inhumains et dégradants dans
les prisons du Myanmar; que, Saw Naing Naing (MYN/13), Myint (M)Aung
(MYN/60), Myint Naing (MYN/36) et Hla Than (MYN/53) ont été
interrogés au sujet de lettres provenant de la prison d'Insein,
transmises en cachette au Rapporteur spécial de l'ONU sur
le Myanmar et décrivant des sévices et des mauvaises
conditions de détention dans les prisons; que le personnel
pénitentiaire les aurait forcés à dormir
à même le sol en béton, sans natte ni couverture,
dans des "niches pour chiens de l'armée", qu'il
les empêcherait de recevoir les visites de membres de leurs
familles, qui sont pour eux le moyen de recevoir nourriture et
médicaments,
rappelant encore que ces quatre hommes, ainsi que 18 autres
prisonniers politiques, ont été condamnés
à des peines supplémentaires d'emprisonnement de
cinq à 12 ans en application de la loi relative à
l'état d'urgence, pour avoir "perverti ou tenté
de pervertir la moralité ou le comportement d'un groupe
de personnes ou de la population dans son ensemble, attenté
à la sécurité de l'Union ou empêché
celleci de retrouver la stabilité", parce
qu'ils auraient essayé de communiquer des renseignements
sur les conditions carcérales au Rapporteur spécial
de l'ONU sur le Myanmar,
considérant que l'un d'eux, Hla Than, est décédé
à l'hôpital général de Yangon le 2 août
1996 après avoir été transféré
de la prison d'Insein où il purgeait une peine d'emprisonnement
de 17 ans; que, selon des sources issues de l'opposition,
son certificat officiel de décès indique qu'il est
mort de tuberculose pulmonaire et qu'il était séropositif;
que, cependant, selon la même source, l'incidence du VIH
est élevée à la prison d'Insein, les règles
d'hygiène n'étant pas respectées lors de
l'administration d'injections intraveineuses; que Hla Than
aurait demandé qu'on le laisse mourir chez lui mais que
les autorités militaires ont rejeté sa requête
à moins qu'il ne démissionne de la NLD, ce à
quoi il s'est refusé; que l'on craint qu'il ait pu mourir
de mauvais traitements et faute de soins,
rappelant que le Rapporteur spécial de l'ONU sur
le Myanmar, dans le rapport qu'il a présenté à
l'Assemblée générale des Nations Unies
à sa 50e session en décembre 1995, a indiqué
qu'à son vif regret, il s'était vu refuser toute
possibilité de rencontrer les prisonniers politiques lors
de son dernier séjour dans le pays, en octobre 1995,
et qu'aucune autre visite n'a eu lieu depuis,
rappelant que le Conseil interparlementaire a demandé
à maintes reprises au Gouvernement de l'Union du Myanmar
d'autoriser une mission de l'Union interparlementaire sur place
pour lui permettre de réunir des informations détaillées
sur la situation des députés élus concernés
et que les autorités ont rejeté cette requête
en 1992 au motif que le Rapporteur spécial de l'ONU avait
fait un séjour au Myanmar en octobre 1991; que, depuis
lors, le gouvernement fait la sourde oreille,
rappelant aussi que les autorités n'ont pas donné
suite aux demandes d'informations précises qui lui étaient
adressées en particulier sur les conditions de détention
des députés concernés,
rappelant que les députés élus de
la NLD ne peuvent plus participer aux travaux de la Convention
nationale; soulignant à ce propos que les autorités
ont toujours affirmé que les représentants élus
en 1990 seraient chargés d'élaborer la nouvelle
Constitution,
considérant que l'Assemblée générale
des Nations Unies, à sa 50e session, a demandé
instamment au Gouvernement du Myanmar de permettre à tous
les citoyens de participer librement à la vie politique,
notamment en remettant le pouvoir aux représentants démocratiquement
élus, et que la Commission des droits de l'homme de l'ONU
a réitéré la même demande à
sa 52e session (mars-avril 1996),
- réitère son indignation du fait que les
autorités de l'Union du Myanmar continuent à se
soustraire au verdict des urnes du 27 mai 1990, et considère
à cet égard que la Convention nationale convoquée
par le SLORC le 9 janvier 1993 a pour but de prolonger et
de légitimer le pouvoir militaire contre la volonté
du peuple telle qu'elle s'est exprimée par les élections
de 1990, et qu'elle viole donc le principe énoncé
par la Déclaration universelle des droits de l'homme :
"la volonté du peuple est le fondement de l'autorité
des pouvoirs publics";
- remercie les autorités des informations données;
déplore cependant qu'elles aient gardé le
silence sur les graves allégations avancées sur
les conditions carcérales au Myanmar et n'aient pas jugé
bon de répondre aux demandes réitérées
de mission sur place que le Conseil interparlementaire et son
Comité des droits de l'homme des parlementaires n'ont cessé
de leur adresser, récemment encore en juillet 1996;
- ne peut que conclure du silence que les autorités
s'obstinent à garder, en particulier sur les conditions
carcérales, et de leur refus de facto d'autoriser
la visite d'une mission indépendante, que les conditions
de détention des députés concernés
ne permettent pas une telle visite;
- demeure vivement préoccupé par les rapports
persistants de conditions carcérales inhumaines, déplore
que Hla Than soit mort en détention, peutêtre
par manque de soins, et prie instamment les autorités
de mener une enquête approfondie et indépendante
sur les circonstances de sa mort, comme elles y sont tenues;
- réitère son souhait d'obtenir des informations
précises et détaillées sur la situation actuelle
des députés élus de la NLD qui se trouvent
encore en détention, sur les charges retenues contre eux
et les faits invoqués comme preuve, les garanties d'un
procès équitable dont ils jouissent, en particulier
sur le point de savoir dans quelle mesure ils ont le droit d'être
assistés d'un avocat, le lieu et les conditions exactes
de leur détention et leur état de santé;
- souhaite également obtenir copie des jugements
rendus, le cas échéant;
- se déclare préoccupé d'apprendre
que des pressions seraient exercées sur les députés
élus de la NLD pour les faire démissionner et que
la libération de ceux qui sont encore détenus dépendrait
de leur acceptation de cette condition;
- prie instamment les autorités de libérer
immédiatement et sans condition tous les députés
élus encore détenus, de garantir leur intégrité
physique et de veiller à ce que soit respecté leur
droit à la liberté d'expression, de réunion
et d'association comme elles en ont le devoir;
- note que, selon les autorités, les députés
élus de la NLD convoqués pour être interrogés
pendant le mois de mai 1996 ont entre-temps été
renvoyés chez eux, considère cependant que
leur convocation et leur hébergement dans des résidences
constituaient une atteinte à leur liberté, et souhaite
savoir sur quelle base légale ils ont été
convoqués;
- prie instamment les autorités d'autoriser le
Rapporteur spécial de l'ONU sur le Myanmar, lors de sa
prochaine visite dans le pays, à rencontrer librement tous
les députés élus détenus qu'il souhaite
voir;
- rappelle que l'Union du Myanmar, membre de l'Organisation
des Nations Unies, est tenue de respecter les droits consacrés
par la Déclaration universelle des droits de l'homme, que
l'on s'accorde à considérer comme une norme générale
en la matière;
- réitère sa conviction, eu égard
en particulier à l'allégation selon laquelle certains
députés élus de la NLD auraient été
réarrêtés, qu'une mission de l'Union interparlementaire
permettrait d'élucider les nombreuses questions relatives
à la situation des députés élus concernés
et contribuerait ainsi, dans une large mesure, à un règlement
satisfaisant de cette affaire, et exprime le vif espoir
que les autorités du Myanmar consentiront enfin à
l'envoi de cette mission;
- prie le Secrétaire général de
faire part de ces préoccupations aux autorités en
les invitant de nouveau à fournir les renseignements sollicités,
et de chercher à obtenir leur consentement à l'envoi
de la mission;
- engage tous les Groupes nationaux et Parlements membres
à user de tous les moyens dont ils disposent pour faire
valoir les préoccupations susmentionnées auprès
des autorités du Myanmar;
- prie également le Secrétaire général
de reprendre contact avec le Groupe parlementaire thaïlandais
au sujet de l'enquête relative au meurtre de Hla Pe;
- demande au Comité des droits de l'homme des
parlementaires de poursuivre l'examen de ce cas et de lui faire
rapport à sa prochaine session (avril 1997).
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