UNION INTERPARLEMENTAIRE PLACE DU PETIT-SACONNEX 1211 GENEVE 19, SUISSE |
TURQUIE
Résolution adoptée sans vote par le Conseil
interparlementaire à sa 159e session Le Conseil interparlementaire, se référant à l'exposé du cas qui figure dans le rapport du Comité des droits de l'homme des parlementaires (CL/159/11a)-R.1) et à la résolution qu'il a adoptée à sa 158e session (avril 1996) concernant le cas des parlementaires susmentionnés, anciens membres de la Grande Assemblée nationale de Turquie (GANT), tenant compte des observations communiquées par le Président du Groupe national turc le 2 juillet et le 2 septembre 1996, rappelant que, le 26 octobre 1995, la Haute Cour d'appel a confirmé les peines de MM. Dicle, Dogan, Sadak et de Mme Zana, qui sont ainsi condamnés à rester en prison jusqu'en l'an 2005; considérant qu'en janvier 1996, un recours contre cette décision a été introduit devant la Commission européenne des droits de l'homme, recours qui, selon les renseignements donnés par le secrétariat de la Commission, a été communiqué au Gouvernement turc pour lui permettre de faire part de ses observations mais n'a pas encore été déclaré recevable, considérant que, selon les renseignements donnés par le secrétariat de la Commission, Mme Zana, MM. Dicle, Sadak et Dogan ont introduit six autres recours (N° 23878-83) devant la Commission qui a adopté à leur sujet un rapport en date du 23 mai 1996; que la Cour européenne des droits de l'homme est saisie de cette affaire, considérant aussi que le Parlement européen a demandé à maintes reprises une révision du procès de ces anciens parlementaires par l'introduction d'une nouvelle loi d'amnistie, et tout dernièrement encore en juin 1996; que l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, à l'occasion de sa cinquième session annuelle (juillet 1996), a réitéré les appels qu'elle avait déjà lancés pour que soient libérés tous les prisonniers détenus uniquement pour avoir exprimé pacifiquement leurs vues, y compris les anciens députés en question, rappelant que, le 11 avril 1996, la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara, à l'issue d'un second procès, a condamné MM. Ahmet Türk, Sedat Yurtdas, Mahmut Alinak et Sirri Sakik à 14 mois de prison et au paiement d'une amende de 116.000.000 de livres turques (1.590 dollars E.U. environ); qu'ayant été condamnés à plus de 12 mois de prison, ils perdent leurs droits politiques à vie et que MM. Alinak et Yurtdas, qui sont tous deux avocats, ne pourront plus jamais exercer leur profession, considérant qu'un appel de cette décision est encore en instance, considérant également que M. Sirri Sakik a été à nouveau arrêté le 27 juin 1996 à la suite d'une déclaration qu'il avait faite le 23 juin au sortir du congrès du HADEP au cours duquel un participant a enlevé le drapeau turc pour le remplacer par un portrait du chef du PKK; qu'il aurait déclaré à des journalistes de chaînes de télévision privées qui attendaient dehors : "nous souhaitons que notre culture soit respectée. Nous ne voulons pas être irrespectueux des langues, cultures ou drapeaux des autres. Nous devrions être respectueux du drapeau turc"; que le 23 août 1996 le Procureur général a accusé M. Sakik de propagande séparatiste et requis son inculpation pour infraction à l'article 8/1 de la loi antiterrorisme et à l'article 40 du Code pénal; qu'une première audition serait prévue vers le 25 septembre 1996, rappelant que le Conseil interparlementaire, dans la résolution qu'il a adoptée sur ce cas à Istanbul (avril 1996), a exprimé l'espoir que les députés concernés pourraient être mis en liberté en attendant l'issue de la procédure engagée devant la Commission européenne des droits de l'homme, considérant que, dans ses lettres du 2 juillet et du 2 septembre 1996, le Président du Groupe national turc a indiqué que cette suggestion de mise en liberté provisoire n'était pas réalisable selon la loi en vigueur et que les autorités judiciaires n'avaient pas la possibilité d'ordonner la mise en liberté sur la base d'une procédure en cours devant la Commission européenne des droits de l'homme,
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