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BURUNDI
Cas N° Bdi/01 - Sylvestre Mfayokurera
Cas n° bdi/32 - Léonce Ngendakumana
Résolution adoptée sans vote par le Conseil
interparlementaire à sa 160e session
se référant à l'exposé du cas qui figure dans le rapport du Comité des droits de l'homme des parlementaires (CL/160/14a)-R.1) et à la résolution qu'il a adoptée à sa 159e session (septembre 1996) concernant les parlementaires susmentionnés, à l'exception des trois cas cités ciaprès, saisi du cas de MM. Léonce Ngendakumana, Augustin Nzojibwami et Paul Munyembari, membres de l'Assemblée nationale du Burundi, qui a fait l'objet d'une étude et d'un rapport du Comité des droits de l'homme des parlementaires conformément à la " Procédure d'examen et de traitement par l'Union interparlementaire des communications concernant les violations des droits de l'homme de parlementaires ", prenant note du rapport du Comité des droits de l'homme des parlementaires (CL/160/14a)-R.1) qui contient un exposé détaillé de cette affaire, prenant en considération l'information communiquée par les sources le 25 février 1997, prenant également en considération les renseignements fournis par le Ministre de la Justice le 14 mars et le 2 avril 1997, rappelant que, le 25 juillet 1996, l'armée a pris le pouvoir et placé le major Pierre Buyoya, le perdant des élections de 1993, à la tête de l'Etat; que celuici a déposé le Président Sylvestre Ntibantunganya et suspendu la Constitution, les partis politiques et l'Assemblée nationale, considérant que, par le décret-loi N° 1/001/96 du 13 septembre 1996 portant organisation du système institutionnel de transition, l'Assemblée nationale a été rétablie, bien qu'elle ait subi des modifications importantes; qu'elle ne peut cependant siéger dans le contexte actuel, notant que, dans son rapport à l'Assemblée générale des Nations Unies (A/51/459) daté du 7 octobre 1996, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le Burundi a noté et considéré comme un signe positif la levée de la suspension de l'Assemblée nationale et des partis politiques par les autorités de fait du Burundi; qu'il a néanmoins fait valoir que " cette mesure se révélera insuffisante si les autorités de fait ne sont pas à même d'assurer l'immunité des parlementaires et de les préserver de toute atteinte à leur intégrité physique et à celle de leur famille "; que dans son rapport ultérieur à la 53e session de la Commission des droits de l'homme de l'ONU (E/CN.4/1997/12), il a indiqué qu'" à ce jour, les autorités de transition n'ont pas réussi à garantir l'immunité des membres du Parlement ni à empêcher les atteintes à leur sécurité et à celle de leur famille ", rappelant que MM. Mfayokurera, Ndikumana et Gahungu et Mme Ntamutumba, tous élus en 1993 sous l'étiquette du FRODEBU, ont été assassinés le 20 août 1994, le 16 décembre 1995 et en avril et mai 1996, respectivement, et que selon les sources aucune enquête sérieuse sur ces crimes n'a encore été ouverte, ce qui assure à leurs auteurs une totale impunité, considérant l'information contenue dans la lettre du Ministre de la Justice au Président de l'Assemblée nationale datée du 2 avril 1997, à savoir que : a) l'affaire de M. Mfayokurera, instruite sous le R.M.P.G. N° 1427/NA, se trouve encore au stade de l'instruction préjuridictionnelle au Parquet général près la Cour d'appel de Bujumbura et un certain Parfait Havyarimana a été inculpé, b) l'affaire de M. Ndikumana, enregistrée sous le R.M.P.G. N° 1548/SI, se trouve encore au stade de l'instruction préjuridictionnelle au Parquet général près la Cour d'appel de Bujumbura, c) suite à la plainte de la veuve de M. Gahungu, une instruction concernant le meurtre de ce dernier a été ouverte et enregistrée sous le R.M.P.G. N° 1378/NT.T, d) il n'est pas possible d'ouvrir une instruction relative au meurtre de Mme Ntamutumba car ses assaillants sont inconnus, notant qu'en vertu de l'article 2 du décret N° 100/23 du 13 septembre 1996 un des objectifs prioritaires des institutions de transition est la lutte contre l'impunité, rappelant que MM. Ndihokubwayo, Banvuginyunvira et Ntibayazi ont été grièvement blessés lors des tentatives d'assassinat dont ils ont été victimes en septembre 1994, février 1995 et septembre 1995, respectivement; que M. Ndihokubwayo, craignant pour sa vie, a dû quitter le pays, considérant que, selon le Ministre de la Justice, M. Parfait Havyarimana est également soupçonné d'avoir tenté d'assassiner M. Ndihokubwayo; que dans les autres cas les agressions n'ont pas été portées à l'attention du Parquet, de sorte qu'aucune enquête n'a été ouverte, considérant que M. Léonce Ngendakumana, Président de l'Assemblée nationale, est actuellement accusé d'avoir incité les habitants de sa province natale à participer aux massacres survenus après l'assassinat du Président Ndadaye en octobre 1993; que M. Ngendakumana luimême avait signalé en novembre 1995 au Premier Ministre et au Ministre de la Justice de l'époque l'existence d'un réseau de bandes criminelles cherchant à acheter des faux témoignages pour l'impliquer dans ces massacres; que, selon le Parquet, les deux affaires ont été jointes parce que M. Ngendakumana est accusé d'avoir tué l'une des personnes qu'il a ainsi dénoncées, considérant que M. Ngendakumana a accusé le Procureur de violer le principe de la présomption d'innocence en le déclarant publiquement coupable avant la conclusion de l'instruction et d'avoir commandité le vol des pièces à décharge; que le Ministre de la Justice a ordonné une enquête sur cette affaire, considérant que M. Augustin Nzojibwami, VicePrésident du Parti SAHWANYA-FRODEBU, a été placé en résidence surveillée le 8 février 1997, arrêté le 11 du même mois, relâché par la suite puis assigné de nouveau à résidence sur ordonnance de la Cour suprême; qu'il est l'objet de trois chefs d'inculpation différents pour avoir, selon les sources, dénoncé sur les ondes de la BBC la politique de regroupement forcé de la population et l'existence de camps de concentration au Burundi, considérant que M. Paul Munyembari, Vice-Président de l'Assemblée nationale, est accusé d'avoir distribué des armes dans sa province suite à l'assassinat du Président Ndadaye en octobre 1993 et que, selon la source, il s'agit d'une fausse accusation, rappelant que les autres personnes susmentionnées ont toutes été élues sous l'étiquette du FRODEBU à l'Assemblée nationale issue du scrutin de 1993 et que la plupart d'entre elles ont été contraintes à l'exil à la suite du coup d'Etat du 25 juillet 1996, que M. Bapfeguhita a été tué au Zaïre et que M. Serwenda est mort en février 1997 d'une maladie contractée au cours du long séjour qu'il a fait dans des camps de réfugiés; que dix autres parlementaires qui avaient cherché refuge dans les camps de réfugiés du Zaïre sont revenus au Burundi, considérant que, dans son dernier rapport (février 1997, E/CN.4/1997/12), le Rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme au Burundi demande instamment aux autorités de fait " de protéger l'intégrité physique des parlementaires, de mettre fin aux poursuites pénales contre certains d'entre eux, de créer les conditions requises pour le retour des parlementaires en exil dans la RépubliqueUnie de Tanzanie, au Zaïre et au Kenya, et de veiller à ce que l'Assemblée nationale bénéficie des garanties constitutionnelles dont elle a besoin pour pouvoir siéger ",
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