UNION INTERPARLEMENTAIRE PLACE DU PETIT-SACONNEX 1211 GENEVE 19, SUISSE |
MYANMAR
Résolution adoptée sans vote par le Conseil
interparlementaire
se référant à l'exposé du cas des parlementairesélus susmentionnés du Pyithu Hluttaw (Assemblée du peuple) de l'Union du Myanmar, qui figure dans le rapport du Comité des droits de l'homme des parlementaires (CL/165/12b)-R.1) et à la résolution qu'il a adoptée à sa 164ème session (avril 1999), rappelant que, le 27 mai 1990, le Conseil d'Etat pour le rétablissement de l'ordre public (SLORC) a organisé des élections nationales pour constituer un nouveau parlement (Pyithu Hluttaw) et que la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) a remporté 392 sièges sur 485 (soit environ 81 pour cent du total des sièges) et que les personnes susmentionnées faisaient partie des élus; que cependant, au lieu de procéder à la passation des pouvoirs comme il s'y était engagé avant les élections, le SLORC a décidé par sa déclaration 1/90 que les représentants élus avaient uniquement pour fonction de rédiger une nouvelle constitution démocratique et de convoquer une "convention nationale" à cet effet; que, sous de fortes pressions du SLORC, la Ligue nationale pour la démocratie a participé aux travaux de la Convention mais s'est retirée en novembre 1995, rompant ainsi tout lien qui pouvait subsister entre la Convention et la volonté exprimée par la population lors des élections de 1990, considérant que, depuis 1990, le Conseil d'Etat pour la paix et le développement (SPDC, anciennement SLORC) a non seulement entravé systématiquement le fonctionnement en particulier de la Ligue nationale pour la démocratie mais a aussi éliminé de la vie politique les députésélus en 1990, tout d'abord en invalidant les résultats des élections, en révoquant les députés et en les excluant d'élections futures, en les forçant à démissionner, en adoptant des motions de méfiance et enfin en les arrêtant, en les plaçant en détention et en les condamnant en vertu de lois (telles que la loi sur l'état d'urgence, la loi sur la protection de l'Etat, la loi sur le secret auquel sont tenus les fonctionnaires, la loi sur les imprimeries et les maisons d'édition, la loi sur les associations illégales, etc.) considérées par les organes des Nations Unies compétents en matière de droits de l'homme comme contraires aux normes internationales relatives aux droits civils et politiques, rappelant que la Ligue nationale pour la démocratie, en collaboration avec la Ligue pour la démocratie des nationalités shan, la Ligue pour la démocratie du peuple rakhine, le Front démocratique national du peuple mon et le Congrès national zo-me, a demandé aux autorités de convoquer le Parlement et, comme leur demande n'était pas entendue, a mis sur pied en septembre 1998 un organe, la Commission représentant le Parlement du peuple (CRPP), pour représenter provisoirement les membres du Parlement élu en 1990 qui se trouvent empêchés par les autorités d'exercer le mandat que leur a confié le peuple du Myanmar lors des élections démocratiques de 1990; que, de ce fait, un grand nombre de parlementaires-élus et d'autres personnes soutenant la CRPP ont été arrêtés et détenus dans des lieux que les autorités désignent sous le nom de "maisons d'hôtes", considérant que la CRPP a reçu le soutien des dirigeants de tous les partis politiques représentés au Parlement norvégien, de cinq des partis représentés au Parlement danois, de l'Assemblée nationale de Belgique, qui a adopté une résolution dans laquelle elle assure la CRPP de son soutien, et de l'Assemblée législative de la Colombie britannique, qui a exhorté le Gouvernement canadien à reconnaître la CRPP comme "l'instrument légitime de la volonté du peuple birman" en mars 1999, notant que, selon les sources, 40 des membres élus du Pyithu Hluttaw étaient détenus en octobre 1999 et rappelant à cet égard que, selon les informations disponibles, les conditions de détention au Myanmar seraient rudes, que les détenus feraient notamment l'objet de mesures disciplinaires cruelles, qu'ils subiraient des actes de torture, qu'ils ne bénéficieraient pas des soins médicaux nécessaires et seraient mal nourris; considérant que Aung Min, parlementaire-élu du Mandalay, serait décédé le 24 octobre 1998 alors qu'il était détenu dans une "maison d'hôte" et que Hla Khin, parlementaire-élu, est mort en détention le 31 mai 1999; que, selon les autorités, l'alcoolisme serait à l'origine de son suicide; rappelant à cet égard la mort en prison de Tin Maung Win, Hla Tan et Saw Win en janvier 1991, août 1996 et août 1998 respectivement, tenant compte des appels répétés que l'Assemblée générale et la Commission des droits de l'homme des Nations Unies ont adressés aux autorités du Myanmar dans leurs résolutions sur la situation des droits de l'homme dans ce pays, les engageant vivement "à prendre d'urgence des mesures concrètes pour assurer l'instauration de la démocratie conformément à la volonté du peuple telle qu'elle s'est exprimée lors des élections démocratiques de 1990 et, à cette fin, à engager immédiatement et sans conditions un véritable dialogue politique de fond avec les dirigeants des partis politiques et ceux des minorités ethniques ... pour accélérer la transition vers la démocratie, en particulier par la passation des pouvoirs aux représentants démocratiquement élus, et à libérer immédiatement et sans conditions ceux qui sont détenus pour des raisons politiques.",
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