| SRI LANKA 
	| CAS N° SRI/49 - JOSEPH PARARAJASINGHAM |  
Résolution adoptée par consensus par le Conseil directeur à sa 179ème session (Genève, 18 octobre 2006)
 Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,
 
se référant au cas, exposé dans le rapport du Comité des droits de l'homme des  parlementaires (CL/179/11a)-R.1), de M. Joseph Pararajasingham, assassiné le  24 décembre 2005, et à la résolution qu'il a adoptée à sa 178ème session  (mai 2006),
 
tenant  compte de la note d'information du Gouvernement sri-lankais transmise le  12 octobre 2006 par la Mission permanente de Sri Lanka auprès de l'Office  des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève; notant  aussi que la Commission interministérielle des droits de l'homme, présidée  par le Ministre de la gestion des catastrophes et des droits de l'homme a  examiné le cas de M. Pararajasingham et a créé une sous-commission  spéciale, qui a jugé l'affaire prioritaire,
 
rappelant que M. Pararajasingham, parlementaire éminent membre de l'Alliance  nationale tamoule (TNA), a été abattu le 24 décembre 2005 pendant la messe de minuit à la cathédrale St. Mary de Batticaloa,
 
considérant les éléments suivants communiqués par le Gouvernement :
 
rappelant les informations suivantes communiquées par les sources : la   cathédrale St. Mary  est située dans un quartier de haute sécurité, entre deux postes de contrôle de  l'armée et, au moment du meurtre, des forces de sécurité supplémentaires  étaient en faction; de plus, des militaires auraient été placés tout autour de  la cathédrale, ce qui signifie que les coupables n'ont pu s'échapper qu'avec la  complicité des forces de sécurité; peu après l'assassinat, la famille de  M. Pararajasingham et d'autres parlementaires de la TNA ont remis au  Président Rajapakse les noms de trois suspects, mais aucune mesure n'a été  prise contre eux; il s'agirait, pour deux d'entre eux, de :  a) Kaluthavalai Ravi et b) Kalai;   l'une des sources a indiqué, en août 2006, qu'il était de notoriété  publique que Ravi, membre du groupe Karuna, était l'un des agresseurs; le  groupe Karuna coopérerait avec les forces militaires qui en protégeraient les  membres,l'enquête a  commencé immédiatement après les coups de feu et a révélé que  M. Pararajasingham et sa femme étaient arrivés à Batticaloa en début de  journée le 24 décembre avec deux gardes du corps mis à leur disposition  par la police de Batticaloa;  seuls  l'épouse et le garde du corps de M. Pararajasingham savaient que celui-ci  avait décidé d'assister à la messe de minuit et le garde du corps n'a été  informé de cette intention qu'à leur arrivée à Batticaloa le matin même;
le prêtre qui  jouait de l'orgue pendant l'office a, au cours de l'enquête, déclaré au  Département d'enquêtes criminelles (CID) qu'il pouvait identifier l'un des  agresseurs et l'a décrit;  personne  d'autre n'a fourni aux enquêteurs de détails concernant les agresseurs;
l'enquête a  révélé que les deux agresseurs avaient utilisé deux pistolets; six douilles de  calibre 9 mm  ont été trouvées sur les lieux; ces pièces à conviction ont été envoyées aux  experts du gouvernement pour qu'ils recherchent des indices susceptibles  d'aboutir à l'identification du groupe responsable de l'assassinat;
en juillet  2006, la police a placé en garde à vue deux individus soupçonnés d'avoir  participé à l'assassinat; une confrontation a eu lieu le 16 août 2006 pour  identification, mais les témoins n'ont pas pu les identifier de manière  certaine et les deux personnes ont été relâchées faute de preuves;
la région  dans laquelle le meurtre a eu lieu a été à une certaine époque le fief de la faction Karuna,  groupe dissident des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) et le  contrôle de la région a donné lieu à des combats; craignant les représailles,  la population était peu encline à coopérer et, comme elle n'a pas communiqué  d'éléments de preuve concluants, le CID a abouti à une impasse bien qu'il n'ait  pas abandonné son enquête; le tribunal de première instance de Batticaloa  entendra l'affaire le 3 novembre 2006,
 
notant que, dans le langage des autorités, l'expression « quartier de haute  sécurité »,  désigne une zone  délimitée par le gouvernement où des mesures de sécurité renforcées sont  appliquées parce que des établissements sensibles s'y trouvent;  que, dans le passé, les LTTE ont pu parfois  commettre des délits dans des zones ou quartiers de haute sécurité, comme  l'assassinat de l'ancien Ministre des affaires étrangères,
 
sachant  enfin que le Président Rajapakse a décidé de créer une commission nationale  d'enquête pour examiner les cas de violations graves des droits de l'homme,  notamment le cas de M. Pararajasingham, et que l'UIP a été invitée à  proposer des noms de personnes susceptibles de faire partie d'un groupe de  personnalités éminentes qui aurait pour mission d'observer les travaux de la  commission nationale d'enquête,
 
demeure consterné par le meurtre de M.  Joseph Pararajasingham et préoccupé par le peu de progrès accomplis dans  l'enquête;
rend hommage au Président de Sri Lanka pour les mesures  qu'il envisage de prendre afin de combattre l'impunité et estime qu'une  commission nationale d'enquête peut effectivement apporter une contribution  essentielle à cette lutte et faire la lumière sur l'assassinat de  M. Pararajasingham, à condition que son mandat soit de nature à lui  permettre de travailler de manière indépendante et impartiale et d'être  reconnue comme indépendante par tous les partis et qu'elle soit dotée des moyens  nécessaires, financiers et autres;
remercie aussi le Ministre de la gestion des  catastrophes et des droits de l'homme de sa coopération en l'espèce et de  l'attention particulière que la Commission interministérielle des droits de  l'homme accorde à cette affaire;
affirme que les autorités ont toutefois le devoir de  poursuivre fermement l'enquête et d'étudier toutes les pistes   susceptibles d'aboutir à l'identification des assassins – y compris l'hypothèse  d'une participation des forces de sécurité, et compte que la Commission  interministérielle des droits de l'homme suivra de près l'enquête et veillera à  ce que les enquêteurs aient l'appui ou les moyens supplémentaires nécessaires  pour obtenir des résultats;
charge le Secrétaire général d'en informer les  autorités et de prendre toutes les dispositions
charge le Comité de poursuivre l'examen de ce cas et de lui faire rapport à sa  prochaine session, qui se tiendra lors de la 116ème Assemblée  (avril-mai 2007).
 
 
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