Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,

se référant au cas des parlementaires susmentionnés (souvent appelés « le G‑11 »), anciens membres de l’Assemblée nationale de l’Erythrée, qui sont détenus au secret depuis le 18 septembre 2001, exposé dans le rapport du Comité des droits de l’homme des parlementaires (CL/188/13b)‑R.1), et à la résolution qu’il a adoptée à sa 187ème session (octobre 2010),

tenant compte des informations fournies par la Commission européenne dans une lettre datée du 17 décembre 2010,

rappelant que les anciens parlementaires concernés ‑ dits le G-11 ‑  sont détenus au secret depuis septembre 2001 et que des préoccupations ont été exprimées à intervalles réguliers sur leur état de santé,

considérant que, selon des sources non gouvernementales, le 3 avril 2010, M. Eyob Bahta Habtemariam, ancien gardien de prison ayant fui l’Erythrée, a déclaré lors d’une interview accordée à Radio Wegahta que seuls deux des 11 anciens parlementaires étaient encore en vie ‑ MM. Petros Solomon et Haile Woldetensae ‑ et que les autres étaient morts depuis 2001 et qu’il a fourni à leur sujet les détails suivants : vers le milieu de l’année 2003, tous les prisonniers politiques ont été déplacés à la prison de haute sécurité d’Era’eRo, nouvellement construite; M. Ogbe Abraha a tenté de se suicider, mais aurait été sauvé grâce à des soins d’urgence qui auraient duré trois mois, à Glass, un hôpital militaire proche de Keren; toutefois, sa santé se serait encore détériorée, car il était déjà asthmatique, de sorte qu’il serait mort peu après son retour à la prison d’Embatkala, en 2002; M. Mahmoud Ahmed Sheriffo serait mort en 2003 faute de soins d’urgence; de même, faute d’assistance médicale, MM. Aster Fissehatsion et Saleh Kekiya sont morts en juin 2003, du fait de la canicule; enfin, M. Germano Nati est mort en juin 2009; quant à M. Haile Woldetensae, il a perdu la vue et s’est émacié,

considérant que ces informations ne sont pas confirmées et que, selon l’une des sources, aucun élément concret ne vient étayer les déclarations du gardien de prison; notant aussi que la Commission européenne aborde régulièrement le cas des anciens parlementaires avec les autorités érythréennes, jusque dans le cadre du dialogue politique; que, cependant, lors de la dernière session de dialogue politique sur les droits de l’homme qui remonte à septembre 2010, la partie érythréenne a refusé de discuter de cas individuels,

1. est vivement préoccupé d’apprendre que deux seulement des 11 anciens parlementaires concernés seraient encore en vie et croit que cette allégation doit être prise au sérieux;

2. est consterné que les autorités érythréennes refusent même d’indiquer si les anciens parlementaires concernés sont encore en vie; exhorte tous les parlements membres à prendre toutes les initiatives possibles pour obtenir de source officielle des informations sur le sort des prisonniers du G-11;

3. prie le Comité et le Secrétaire général de poursuivre leurs efforts dans ce but, y compris par de nouveaux appels aux autorités érythréennes et des échanges avec les autorités compétentes de l’Union européenne et de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE;  

4. engage les autorités érythréennes à libérer immédiatement MM. Petros Solomon et Haile Woldetensae, ainsi que les autres membres du groupe qu’elles peuvent encore détenir;

5. charge le Comité de poursuivre l’examen de ce cas et de lui faire rapport à sa prochaine session, qui se tiendra pendant la 125ème Assemblée de l’UIP (octobre 2011).

Note : vous pouvez télécharger une version électronique du texte intégral de la brochure "Résultats de la 124ème Assemblée de l'UIP et réunions connexes" au format PDF (taille du fichier environ 746 Ko). Cette version nécessite Adobe Acrobat Reader que vous pouvez télécharger gratuitement.

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