| COLOMBIE 
	
	  | CAS N° CO/146 - IVÁN CEPEDA CASTRO CAS N° CO/147 - ALEXANDER LÓPEZ
 CAS N° CO/148 - JORGE ENRIQUE ROBLEDO
 CAS N° CO/149 - GUILLERMO ALFONSO JARAMILLO
 CAS N° CO/150 - WILSON ARIAS CASTILLO
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Résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil directeur à sa 192ème session (Quito, 27 mars 2013)
 
Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,
se référant au cas de MM. Iván  Cepeda Castro, Alexander López, Jorge Enrique Robledo, Guillermo Alfonso  Jaramillo et Wilson Árias Castillo, membres du Congrès colombien où ils  représentent le Pôle démocratique alternatif, parti d’opposition, et à la  résolution qu’il a adoptée à sa 190ème session  (avril 2012), 
 
tenant  compte des informations communiquées par les autorités compétentes au Vice‑Président  du Comité des droits de l’homme des parlementaires, le sénateur Juan Pablo  Letelier, à l’occasion de sa visite en Colombie, les 20 et 21 mars 2013, 
 
rappelant les informations suivantes concernant les menaces de mort que des  parlementaires en exercice membres du Pôle démocratique alternatif ont reçues depuis 2010 :
 
rappelant qu’en octobre 2010, le Procureur par intérim  alors en fonction a indiqué que des enquêtes étaient menées avec la plus grande  diligence sur toutes les menaces dirigées contre des membres du Pôle  démocratique alternatif, mais qu’il était souvent très difficile de mettre la  main sur les responsables parce qu’ils étaient experts  dans l’art de masquer leur identité et de brouiller les pistes; que, dans son  rapport du 12 janvier 2011, le Parquet affirme que les menaces d'Águilas negras adressées à M. Cepeda et celles  de Los Rastrojos - Comandos urbanos envoyées à MM. Alexander López,  Jorge Enrique Robledo et Guillermo Alfonso Jaramillo faisaient l’objet  d’enquêtes criminelles; qu'il ressort du rapport du Parquet daté du  6 juillet 2011 que le sénateur Robledo s'est vu accorder une  protection et que les autorités ont conclu qu'il n'existait aucune organisation  criminelle du nom de Los Rastrojos et ont exclu qu'une organisation criminelle soit à l'origine de cette  menace,dans un communiqué publié le 10 avril 2010, le groupe illégal Los Rastrojos - Comandos urbanos désignait comme ennemis et, partant, comme cibles militaires permanentes, les  sénateurs López, Robledo et Jaramillo; 
dans un communiqué du 4 juin 2010, les Autodefensas Unidas de Colombia (AUC – Forces unies d’autodéfense  de Colombie), Bloc central, déclaraient cibles militaires permanentes  MM. Alexander López et Wilson Árias Castillo,  respectivement sénateur et membre de la Chambre des représentants; 
on a appris début juin 2010 que des  tueurs à gages liés à des groupes paramilitaires se préparaient à attenter à la  vie de M. Iván Cepeda, parlementaire colombien, fils du sénateur Manuel Cepeda,  assassiné en 1994; le 13 août  2010, le groupe illégal Águilas negras a fait circuler un tract menaçant M. Iván Cepeda et d’autres personnes qui  s’occupaient d’organiser pour le 18 août 2010 un débat au Congrès sur le  problème de l’expropriation de terres, qui allait être diffusé en direct dans  tout le pays;
le 2 juin 2011, Los  Rastrojos - Comandos urbanos ont diffusé une déclaration menaçant plusieurs  organisations et défenseurs des droits de l'homme, dont M. Cepeda et son  assistante parlementaire, Mme Ana Jimena Bautista Revelo; vers cette même date, Águilas negras les a également désignés  tous deux dans une proclamation qui leur donnait 20 jours pour quitter Bogota,  faute de quoi ils seraient tués; ces deux menaces ont été portées à l'attention  du Parquet;
dans le cadre de ses visites de centres de détention,  M. Cepeda s'est rendu le 22 mai 2011 à la prison de Valledupar; le  13 juin 2011, il a reçu une lettre d'un détenu de cette prison lui faisant  savoir qu'il avait été incité à le poignarder durant sa visite, affirmant que  les deux agents chargés à cette occasion de la sécurité de M. Cepeda lui  avaient donné un couteau et lui avaient offert d'améliorer ses conditions de  détention s'il assassinait M. Cepeda, ce qu'il avait refusé de faire; il appert  que, depuis, ce détenu a été blessé alors qu'on tentait de l'assassiner et que,  quelques jours après la visite de M. Cepeda, l'enregistrement vidéo de cette  visite a été effacé, le directeur de la prison de Valledupar ayant,  semble-t-il, déclaré que le support vidéo avait été réutilisé; 
le travail parlementaire de M. Cepeda fait l’objet, depuis le  début de 2010, d'une stigmatisation de plus en plus violente de la part des  médias; dans plusieurs cas, il a été présenté comme un ami des Forces armées révolutionnaires  de Colombie (FARC), notamment par l'ancien président Uribe et des personnes de  son entourage; le 10 septembre 2011, un faux compte Twitter a été créé au  nom de M. Cepeda, le présentant comme un ami des FARC à la recherche de  preuves sur les liens entre M. Uribe et les groupes paramilitaires;
le 4 juillet 2012, les efforts déployés par  M. Cepeda et d’autres personnes en faveur de la restitution des terres  leur ont valu de recevoir des menaces d'anonymes qui les accusaient d’expulser  les véritables propriétaires, 
 
considérant que le Procureur général a  indiqué au Vice-Président du Comité pendant la visite de ce dernier en  Colombie, en mars 2013, que ses services faisaient tout ce qui était en  leur pouvoir pour traduire en justice les coupables des menaces dirigées contre  des membres de l’opposition,
 
remercie les autorités colombiennes compétentes de leur coopération et de l’accueil  réservé au Vice-Président du Comité;
demeure  alarmé par les menaces que M. Cepeda ne cesse de  recevoir dans l’exercice de ses fonctions de parlementaire;
considère que  les risques que court M. Cepeda, personnalité connue de longue date en Colombie  pour son esprit critique, doivent être pris extrêmement au  sérieux, comme l'a démontré une nouvelle fois la tentative manquée d'assassinat  il y a moins d'un an;
compte que les autorités ont en conséquence pris immédiatement des mesures pour  faire en sorte qu'une équipe de protection efficace lui soit affectée, ainsi  qu'à ceux qui l’assistent dans son travail parlementaire; souhaite se  voir confirmer que de telles mesures ont effectivement été prises;
prie  instamment les autorités d'établir toutes les responsabilités dans la  tentative manquée d'assassinat de M. Cepeda et dans l'agression que le détenu a  refusé de commettre contre lui; attend toujours avec une impatience particulière de recevoir confirmation que des mesures ont été prises contre les deux  agents de sécurité et de savoir quelles preuves ont été recueillies pour  contribuer à identifier les instigateurs de ces actes criminels; réaffirme à ce propos que la participation présumée à l'attentat contre M. Cepeda de deux  agents, apparemment affectés à sa protection par les autorités, ainsi que les  allégations selon lesquelles ce crime, de même que les représailles subies  ultérieurement par un détenu, se sont produits dans des locaux entièrement sous  le contrôle des autorités compétentes, jettent de sérieux doutes sur l'aptitude  de ces dernières, voire sur leur disposition, à protéger le droit fondamental à  la vie de ces personnes;
se  réjouit que le Procureur général actuellement en exercice soit résolu à  veiller à ce que les menaces dirigées contre les parlementaires du Pôle  démocratique alternatif ne soient pas impunies; reste préoccupé, cependant, qu’il n’y ait aucune information versée au dossier indiquant  que l’un ou l’autre des coupables a été identifié et traduit en justice; souhaite  savoir quelles mesures le Parquet a prises récemment pour qu’ils répondent  de leurs actes;
prie le Secrétaire général de porter la présente résolution à la connaissance des  autorités compétentes et de la source;
prie  le Comité de poursuivre l’examen de ce cas et de lui faire rapport en temps  utile.
 
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