| PALESTINE / ISRAEL 
| CAS N° PAL/17 - NAYEF AL-ROJOUB CAS N° PAL/18 - YASER MANSOUR
 CAS N° PAL/20 - FATHI QARAWI
 CAS N° PAL/21 - EMAD NOFAL
 CAS N° PAL/28 - MUHAMMAD ABU-TEIR
 CAS N° PAL/29 - AHMAD ATTOUN
 CAS N° PAL/30 - MUHAMMAD TOTAH
 CAS N° PAL/32 - BASIM AL-ZARRER
 CAS N° PAL/35 - MOHAMED ISMAIL AL-TAL
 CAS N° PAL/47 - HATEM QFEISHEH
 CAS N° PAL/48 - MAHMOUD AL-RAMAHI
 CAS N° PAL/57 - HASAN YOUSEF
 CAS N° PAL/60 - AHMAD MUBARAK
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Résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil directeurà sa 193ème session (Genève, 9 octobre 2013)
 
Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,
se référant au cas des parlementaires  susmentionnés, tous élus au Conseil législatif palestinien (CLP) en janvier 2006,  et à la résolution qu’il a adoptée à sa 192ème session  (mars 2013), 
 
rappelant ce qui  suit : les parlementaires concernés ont été élus au Conseil législatif  palestinien sur la liste "Changement et réforme", puis arrêtés suite  à l’enlèvement d’un soldat israélien le 25 juin 2006; ils ont été  poursuivis et reconnus coupables d'être membres d'une organisation terroriste  (Hamas), de détenir un siège au Parlement au nom de cette organisation, de lui  rendre des services en siégeant dans des commissions parlementaires et de  soutenir une organisation illégale; ils ont été condamnés à des peines de  prison allant jusqu’à 40 mois, 
 
notantque,  si la plupart des intéressés ont été libérés après avoir purgé leur peine,  nombre d’entre eux ont été à nouveau arrêtés, parfois plusieurs fois, et placés  en détention administrative,
 
rappelant en outre que, dans sa lettre du 6 janvier 2013, le conseiller diplomatique  de la Knesset indiquait que les cinq membres suivants du CLP étaient en  détention administrative et fournissait à leur sujet les renseignements  suivants :
 
considérant que la détention administrative de MM. Basim Al-Zarrer, Mahmoud al‑Ramahi  et Yaser Mansour aurait été prolongée en mai 2013 pour une durée de six mois,  et que MM. Fathi Qarawi et Nayef Al-Rojoub ont été libérés le 23 mai  et le 27 mars 2013, respectivement,M. Basim Al-Zarrer a  été arrêté le 22 novembre 2012; le commandement militaire a rendu contre  lui une ordonnance de détention administrative d'une durée de six mois allant  jusqu’au 22 mai 2013; l’ordonnance a été soumise au contrôle judiciaire  les 28 novembre et 5 décembre 2012; à cette date, l’avocat de  M. Al-Zarrer, M. Fadi Kawasme, a demandé au tribunal de surseoir au  contrôle car il entendait proposer aux autorités compétentes une autre solution  que la détention; 
M. Fathi Qarawi a été  arrêté le 23 novembre 2012; le commandement militaire a rendu contre lui  une ordonnance de détention administrative pour une période de trois mois, du  3 décembre 2012 au 23 février 2013; selon les autorités israéliennes,  M. Qarawi est membre du parti Changement et réforme, qui est une faction  du Hamas; l’ordonnance a été soumise pour contrôle à un juge militaire le  10 décembre 2012 et approuvée pour toute la période; M. Qarawi a fait  appel de la décision;
M. Nayef Al-Rojoub a  été arrêté le 5 décembre 2010; depuis lors, plusieurs ordonnances de  détention administrative ont été rendues contre lui et ultérieurement  approuvées par les juges; selon les autorités israéliennes, la dernière  ordonnance porte sur une période de six mois, jusqu’au 27 mai 2013, parce  que, selon de nouvelles informations reçues, M. Al‑Rojoub, qui est un  dirigeant du Hamas, continue à organiser et à faire exécuter, depuis sa  cellule, des activités terroristes qui portent atteinte à la sécurité publique;  l’ordonnance administrative a été soumise à un contrôle judiciaire le  4 décembre 2012; ce jour-là, le juge a décidé d’abréger la période  couverte par l’ordonnance qui court maintenant jusqu'au 27 mars 2013;
M. Mahmoud Al-Ramahi  a été arrêté le 22 novembre 2012; le commandement militaire a rendu contre  lui une ordonnance de détention administrative pour une durée de six mois  allant du 25 novembre 2012 au 22 mai 2013; selon les autorités  israéliennes, M. Al-Ramahi est un dirigeant du Hamas impliqué récemment  encore dans des activités de premier plan qui constituent manifestement une  menace immédiate pour le public et la sécurité régionale; l’ordonnance de  détention administrative a été soumise au contrôle judiciaire le  28 novembre 2012 et approuvée pour toute la période;
M. Yaser Mansour a  été arrêté le 24 novembre 2012; le commandement militaire a rendu contre  lui une ordonnance de détention administrative pour une durée de six mois  allant du 26 novembre 2012 au 24 mai 2013; les autorités israéliennes  affirment que M. Mansour est un dirigeant du Hamas qui est actuellement  impliqué dans des activités du Hamas et qui, de ce fait, met en danger la  sécurité du public et de la région; l’ordonnance de détention administrative a  été soumise au contrôle judiciaire le 29 novembre 2012 et approuvée pour  toute la période,
 
considérant que MM. Ahmad Attoun, Mohamed Ismail Al-Tal et Hatem Qafisheh seraient  également en détention administrative après avoir été arrêtés de nouveau par  les forces israéliennes début février 2013,
 
notant que, dans sa lettre, le conseiller diplomatique de la Knesset indique que les  trois membres suivants du CLP sont poursuivis au pénal et fournit à leur sujet  les renseignements suivants :
 
notant en  outre que, s’agissantdu recours  à la détention administrative :M. Hasan Yousef a été  arrêté en juillet 2012 et accusé du délit d’appartenance à l’organisation du  Hamas et d’activités dans cette organisation; dès septembre 2011,  M. Yousef aurait tenté de mettre en place dans la région de Ramallah un  sous-comité composé de dirigeants du Hamas afin de relancer et de renforcer les  activités de cette organisation en Cisjordanie;
M. Ahmad Mubarak a  été arrêté en juillet 2012 et accusé de faire partie du sous‑comité  susmentionné, d'avoir mené des activités dans ce sous-comité et d’avoir rendu  des services au Hamas;
M. Emad Nofal a été  arrêté le 22 novembre 2012; le commandement militaire a rendu contre lui  une ordonnance de détention administrative pour une durée de six mois allant du  26 novembre 2012 au 22 mai 2013; M. Nofal serait un dirigeant  actif du Hamas et membre du parti Atslah WaTa’ir, qui fait partie du Hamas et  qui a été déclaré hors-la-loi; l’ordonnance de détention administrative a été  soumise pour contrôle à un juge le 3 décembre 2012; cependant, il a été  alors décidé d’engager des poursuites pénales contre lui, car des informations  non confidentielles permettaient d’opter pour cette voie; le 6 décembre  2012, M. Nofal a été accusé de participation en 2011 à un rassemblement  d’une association illicite, soit à un défilé illégal du Hamas dans la région de  Qalqilia; il est actuellement en détention provisoire jusqu’à la fin du procès  pénal,
 
considérant qu’à l’occasion de la mission en Israël et en Palestine de la délégation du  Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient, effectuée en mars 2013, le  Comité des droits de l’homme des parlementaires a été invité à observer  directement les audiences dans un ou plusieurs cas de membres du CLP en  détention administrative,la  Cour suprême israélienne a jugé que pour recourir à la mesure exceptionnelle de  placement en détention administrative, qui porte généralement sur une période  de six mois mais qui peut en fait être prolongée indéfiniment, il fallait que  la personne concernée représente une menace précise et concrète, étayée par des  informations fiables et récentes, ou que la confidentialité des renseignements  et la protection des sources interdisent de produire les preuves dans une  procédure pénale ordinaire; selon les autorités israéliennes, le contrôle  judiciaire peut être exercé de deux manières, soit par les tribunaux  militaires, indépendants et impartiaux, qui sont investis du pouvoir de  vérifier les éléments pesant contre l’intéressé, afin de déterminer si la  décision de le placer en détention était raisonnable, compte dûment tenu de ses  droits à une procédure équitable et à la liberté de mouvement, soit par le  Parquet militaire qui recourt "de manière prudente et mesurée" à la détention administrative et dont la politique a permis de réduire le  nombre des placements en détention administrative;
des  organisations de défense des droits de l’homme à l’intérieur et à l’extérieur  d’Israël ont souligné à maintes reprises que la détention administrative était  généralement motivée par "une menace pour la sécurité",  mais que ni la portée ni la nature de la menace n’étaient indiquées, et que les  éléments à charge n’étaient pas rendus publics; bien que les détenus  administratifs aient un droit de recours, celui-ci est inefficace, puisque les  détenus et leurs conseils n’ont pas accès aux informations sur lesquelles  reposent les ordonnances de placement en détention et ne peuvent donc pas  présenter une défense utile,
 
rappelant les informations suivantes versées au dossier concernant le retrait des permis  de séjour de trois membres du CLP : en  mai 2006, le Ministre israélien de  l'intérieur en exercice a annulé le permis de séjour à Jérusalem-Est de  MM. Muhammad Abu-Teir, Muhammad Totah et Ahmad Attoun, au motif qu’ils  s’étaient montrés déloyaux envers Israël en siégeant au CLP;  l’arrêté n’a pas été exécuté du fait de leur arrestation en juin 2006;  après leur libération en mai-juin 2010, ils se sont vu immédiatement notifier  leur expulsion de Jérusalem-Est; M. Abu-Teir a reçu l’ordre de partir  avant le 19 juin 2010 et, comme il s’y refusait, il a été arrêté le  30 juin 2010 et par la suite expulsé en Cisjordanie; les deux autres  parlementaires ont reçu l’ordre de partir avant le 3 juillet 2010 et,  comme eux aussi refusaient d’obtempérer, ils ont cherché refuge dans les locaux  du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Jérusalem dont ils ont été  extraits par les autorités israéliennes le 26 septembre 2011 et le  23 janvier 2012 respectivement; il appert que M. Totah est en détention  provisoire; en réponse à un recours formé contre l’annulation de leur permis de  séjour et l’arrêté d'expulsion, la Cour suprême a, le 23 octobre 2011, demandé  au gouvernement de répondre dans les 30 jours à l'allégation selon laquelle le  Ministre de l'intérieur n'avait pas le pouvoir légal d'annuler un permis de  séjour; considérant que, selon la  lettre du conseiller diplomatique de la Knesset, le gouvernement israélien a  remis sa réponse, après plusieurs retards, en juillet 2012 et que la prochaine  audience était fixée au 16 janvier 2013,
 
sachant enfin que, dans ses observations finales relatives  au troisième rapport périodique d’Israël au titre du Pacte international  relatif aux droits civils et politiques*, le Comité des droits de  l’homme de l'ONU a recommandé notamment que toutes les personnes relevant  de la compétence d’Israël ou se trouvant sous son contrôle effectif puissent jouir pleinement  des droits consacrés par le Pacte,
 
est vivement préoccupé d’apprendre  que six membres du CLP seraient toujours en détention administrative; souhaite recevoir des informations  officielles sur ce point et obtenir confirmation de la libération de deux  autres membres du CLP, MM. Fathi Qarawi et Nayef Al‑Rojoub;
déplore que, comme le montrent des  exemples récents, même lorsqu’ils sont libérés, les membres du CLP puissent  être arrêtés et placés de nouveau en détention administrative à n’importe quel  moment, ce qui corrobore le caractère arbitraire du recours à ce type de  détention;
en conséquence se déclare à nouveau soucieux de comprendre comment, dans des cas  de détention administrative qui reposent souvent sur des éléments classés  secrets, les personnes détenues peuvent, en pratique, bénéficier pleinement des  garanties d’une procédure équitable et contester utilement leur privation de  liberté, comme l’affirment les autorités; est  donc sensible à l’invitation à assister à une ou plusieurs audiences où la  détention administrative de membres du CLP sera soumise au contrôle judiciaire; prie le Secrétaire général de prendre  les dispositions nécessaires pour qu’un membre du Comité assiste à une ou  plusieurs audiences de contrôle;
réitère sa demande de recevoir copie des actes  d’accusation établis dans les cas des trois membres du CLP qui, selon les  autorités israéliennes, sont poursuivis au pénal, afin de comprendre les faits  sur lesquels reposent les accusations portées contre eux et de contrôler sielles ont surtout trait à  l’appartenance au Hamas et aux activités menées au sein de cette organisation; rappelle à ce sujet ses préoccupations  antérieures selon lesquelles les membres du CLP qui ont été condamnés peu après  les élections de 2006 l’ont été moins en raison d’activités criminelles  spécifiques que de leur affiliation politique;
souhaite savoir si, comme l’indiquent les sources,  M. Totah est lui aussi actuellement poursuivi et, dans l’affirmative, pour  quels motifs;
réitère ses préoccupations quant à la  décision d’annuler les permis de séjour de trois membres du CLP et à la manière  dont elle a été exécutée; estime que  cette annulation est contraire à la Convention (IV) de La Haye  d'octobre 1907, qui est considérée comme consacrant les règles du droit  international coutumier et dont l’article 45 dispose que les habitants  d'un territoire occupé, tel que Jérusalem-Est, ne sont pas tenus de prêter  serment à la puissance occupante; compte que la Cour suprême statuera rapidement sur le recours, en tenant pleinement  compte des obligations internationales d’Israël, et demande à être tenu informé à ce sujet;
prie le  Secrétaire général de porter la présente résolution à l’attention des autorités  parlementaires israéliennes et des sources en les invitant à fournir les  informations demandées;
prie le Comité de poursuivre l’examen de ce  cas.
 
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