ZAMBIE
  
CAS N° ZM/01 - MICHAEL KAINGU 
CAS N° ZM/02 - JACK MWIIMBU 
CAS N° ZM/03 - GARRY NKOMBO 
CAS N° ZM/04 - REQUEST MUTANGA 
CAS N° ZM/05 - BOYD HAMUSONDE 
CAS N° ZM/06 - MOONO LUBEZHI (MME) 
CAS N° ZM/07 - DORA SILIYA (MME) 
CAS N° ZM/08 - MWALIMU SIMFUKWE 
CAS N° ZM/09 - SARAH SAYIFWANDA (MME)
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CAS N° ZM/10 - LT. GEN. RONNIE SHIKAPWASHA 
CAS N° ZM/11 - MAXWELL MWALE 
CAS N° ZM/12 - KENNETH KONGA 
CAS N° ZM/13 - ANNIE MUNSHYA CHUNGU (MME) 
CAS N° ZM/14 - HOWARD KUNDA 
CAS N° ZM/15 - MICHAEL KATAMBO 
CAS N° ZM/16 - JAMES CHISHIBA 
CAS N° ZM/17 - HASTINGS SILILO 
CAS N° ZM/18 - LUCKY MULUSA
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Résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil directeur  
à sa 194ème session (Genève, 20 mars 2014)
 
Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,
se  référant au cas des personnes ci-dessus, élues aux élections législatives de  septembre 2011 comme membre de partis politiques actuellement dans  l'opposition, qui a été examiné par le Comité des droits de l’homme des  parlementaires en application de la Procédure d’examen et de traitement, par  l’Union interparlementaire, de communications relatives à des violations des  droits de l’homme dont sont victimes des parlementaires,
 
tenant compte des informations fournies par le Président de l’Assemblée nationale à  l'occasion de son audition devant le Comité le 18 mars 2014; tenant également compte des lettres de  la Secrétaire générale de l’Assemblée nationale datées des 25 septembre 2013 et  7 janvier et 24 février 2014, ainsi que de la documentation qui y  était jointe; tenant compte aussi des  informations régulièrement fournies par les sources, y compris durant  l'audition par le Comité de l’une d'entre elles le 16 mars 2014,
 
considérant que, selon cette source, le  gouvernement du Front patriotique a commencé immédiatement après les élections  législatives et présidentielles de septembre 2011 à s’en prendre aux membres de  l’ancien gouvernement en faisant un usage abusif des dispositions de la loi  relative à l’ordre public pour désorganiser les activités de l’opposition et en  prétextant la "lutte contre la corruption" pour éliminer des  concurrents politiques,
 
considérant aussi que, selon l'une des sources,  hormis quelques cas isolés qui sont allés devant les tribunaux, les accusations  portées contre des parlementaires de l’opposition se sont avérées sans  fondement et que, dans certains cas, les poursuites ont été abandonnées,  notamment pour Mme Sarah Sayifwanda et MM. Mwalimu Simfukwe, Garry Nkombo  et Request Muntanga, faute d’éléments pour les étayer, mais que dans d’autres,  concernant notamment M. Maxwell Mwale, Mme Dora Siliya et M. Ronnie  Shikapwasha, le gouvernement les maintient, malgré l’absence de preuves; considérant que, selon les autorités,  dans ces derniers cas qui portent essentiellement sur des inculpations d'abus  de pouvoir lorsque les intéressés étaient ministres dans le gouvernement  précédent, les procédures suivent leur cours normal devant les tribunaux,
 
tenant compte des observations suivantes  faites par les sources et les autorités parlementaires à propos de la Loi  relative à l'ordre public :
 
- selon les sources, le gouvernement du Front patriotique n’a cessé depuis  son élection de compter sur la police et de se servir de la Loi relative à  l’ordre public pour disperser par la violence des réunions publiques organisées  par l’opposition; la source a fait référence à des incidents concrets concernant  les parlementaires de l'opposition ayant eu lieu en juin, septembre, octobre et  décembre 2012, dont certains ont conduit à l'arrestation arbitraire de  parlementaires de l'opposition, comme lorsque, le 10 décembre 2012,  Mme Annie Chungu et MM. Michael Katambo, Howard Kunda et James Chishiba  ont été détenus pendant deux jours selon un régime sévère, sans être informés  des motifs, puis inculpés de rassemblement illégal, accusations qui ont été  abandonnées le 11 mars 2014;
  - comme suite à l’arrêt de la Cour suprême (Christine Mumundika et sept autres c. le peuple –1995), la loi  relative à l'ordre public a été modifiée afin qu'il ne soit plus nécessaire  d'obtenir un permis de la police pour organiser des rassemblements; il  suffisait aux organisateurs d'en aviser la police 14 jours à l'avance; dans sa  lettre datée du 24 février 2014, l’Assemblée nationale a  confirmé que les parlementaires avaient le droit de se réunir et de s'associer  librement, comme le notait une circulaire envoyée à tous les parlementaires par  le Ministre de l'intérieur, après une rencontre tenue en décembre 2013  avec le Président de l’Assemblée nationale et les Whips des partis pour  répondre aux préoccupations des parlementaires; il était écrit dans la  circulaire que les parlementaires n'avaient pas besoin d'une autorisation de la  police pour aller dans leur circonscription, que ce soit pour exercer leurs  fonctions ou simplement en qualité de visiteurs, mais qu'ils étaient encouragés  à informer la police de leurs déplacements pour qu'elle puisse leur rendre des  services;
  - l’Assemblée nationale a observé que, malgré les décisions judiciaires  sur l'application de la loi relative à l'ordre public, les contestations  persistaient et que, bien que les gouvernements successifs aient affirmé que  cette loi était appliquée de manière impartiale, l'opposition considérait  toujours que l'administration faisait preuve de partialité en faveur du  gouvernement et que cette question était parfois soulevée, y compris devant le  parlement;
  - répondant aux affirmations répétées des autorités, selon lesquelles, si  elles empêchaient l'organisation de certaines réunions de l'opposition, c’était  en raison d’informations selon lesquelles les membres d'un autre parti  envisageaient d’attaquer la réunion autorisée, l'une des sources s’est demandé  pourquoi la police interrompait la réunion, plutôt que d'arrêter ceux qui  envisageaient d'attaquer un rassemblement légitime. La source a noté à ce  propos que les membres de partis politiques qui se préparaient à attaquer les  manifestants appartenaient au parti au pouvoir, ce qui expliquait pourquoi la  police ne les arrêtait pas,
  
considérant que, dans une lettre datée du 13 janvier 2014, la source a indiqué que les  parlementaires de l'opposition avaient toujours de la peine à tenir des  réunions avec leurs électeurs,
considérant aussi que, selon la source, les  deux parlementaires ci-après ont été maltraités par des agents de l'Etat :
 
- le 30 mai 2012, M. Konga a perdu connaissance après avoir été interrogé  de longues heures d’affilée par une équipe mixte de plus de neuf enquêteurs de  la police zambienne, de la Commission de répression du trafic de drogues, de la  Commission anticorruption et des services de sécurité et de renseignement  zambiens à Lusaka; M. Konga a été emmené en urgence à l’Hôpital Saint  John, puis transféré à l’Hôpital universitaire, où le diagnostic d’accident  vasculaire cérébral (AVC) a été confirmé. En date du 4 septembre 2013,  M. Konga était toujours en traitement et il ne pouvait pas se servir de sa  main directrice; selon la lettre de l’Assemblée nationale du 25 septembre 2013,  et malgré les articles de presse parus concernant la perquisition au domicile  de M. Konga et son interrogatoire, l’Assemblée nationale n’a pas pu  confirmer si l’accident vasculaire cérébral était ou non le résultat des  longues heures d’interrogatoire. A la connaissance de l’Assemblée nationale,  M. Konga n’avait jamais été arrêté ni poursuivi pour aucune infraction en  rapport avec la plainte. Cependant, il a comparu au tribunal en qualité de témoin  à charge dans une action pénale engagée contre l’ancien Chef de l’Etat,  M. Banda. La source affirme que la réponse de l’Assemblée nationale à ce  sujet n’est pas honnête car tous les journaux avaient relaté l’accident  vasculaire cérébral qui avait frappé M. Konga alors qu’il subissait un long  interrogatoire. Dans sa lettre de février, l’Assemblée nationale a répété  qu'elle ne pouvait pas confirmer l'information concernant l'AVC de  M. Konga mais a expliqué que, comme les interrogatoires étaient du ressort  de l'Exécutif, elle n'était pas en mesure d'y mettre un terme. La source  souligne que ses contacts en Zambie avaient accompagné M. Konga et assisté  personnellement à plusieurs perquisitions à son domicile et ailleurs, qui  avaient duré jusqu’à 10 heures;
  - le 26 février 2013, pendant la campagne pour les élections partielles  dans la circonscription de Livingstone, M. Nkombo, parlementaire de  l’opposition, a eu le bras cassé et des ecchymoses dans la région des côtes  après avoir, semble-t-il, été agressé par M. Obvious Mwaliteta, ministre  dans le gouvernement du Front patriotique, sous les yeux d'agents du  commissariat central de Livingstone. M. Nkombo, qui était en compagnie  d’un autre parlementaire, M. Request Mutanga, serait allé au commissariat  pour signaler un incident causé par des membres du parti au pouvoir au QG de  campagne de l’UPND. Selon la source, après avoir agressé M. Nkombo, le  ministre a donné l’ordre à la police d’arrêter immédiatement les deux  parlementaires de l’opposition. M. Nkombo se serait vu refuser tout soin  pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que les tribunaux ordonnent son transfert à  l’hôpital où il a été confirmé qu’il avait un bras cassé et des côtes fêlées.  La source a transmis copie de la décision du tribunal, ainsi que du rapport  médical de l'hôpital de Livingstone. Selon la lettre de l’Assemblée nationale  datée du 24 février 2014, M. Nkombo ne s'est jamais prévalu de son  droit de porter plainte au pénal ou au civil contre ses agresseurs présumés.  Faute de plainte, il ne pouvait pas y avoir d'enquête sur l'agression,
  
notant que, le 28 juillet 2013, la Cour suprême a révoqué le mandat de Mme  Siliya et de MM. Mwale et Sililo; selon la source, cette révocation était sans  fondement; ces parlementaires auraient dû conserver leur siège ou, du moins,  être autorisés à se représenter lors d'élections partielles; le Président de  l’Assemblée nationale a déclaré, comme l'avait fait l’Assemblée nationale dans  sa lettre du 24 février 2014, que cette question était complexe car elle  exigeait que la Cour suprême décide si une personne est autorisée à briguer à  nouveau son ancien siège lorsque son élection de parlementaire a été confirmée  par la High Court, mais infirmée par  la Cour suprême aux motifs de corruption ou de pratiques illégales; le 5 mars  2014, l'une des sources a fourni des informations indiquant que l'arrêt de la  Cour suprême avait été reporté et qu'elle n'avait pas encore pris de décision  sur cette affaire,
considérant en outre que, selon la source, la  révocation des mandats parlementaires doit être replacée dans le contexte des  mesures prises par le parti au pouvoir à la suite des élections de septembre  2011 qui ont abouti à un parlement sans majorité; lors des élections pour les  141 sièges du parlement, les trois plus importants partis étaient le Front  patriotique avec 66 sièges, puis le MDP et l'UPND avec 54 et 28 sièges  respectivement; selon la source, afin d'obtenir une majorité au parlement, le  Front patriotique a incité des membres de l'opposition à changer de camp et a  présenté de nombreuses requêtes en annulation de mandats détenus par  l'opposition; depuis, les mandats de six membres de l'opposition ont été  annulés, notamment ceux des trois personnes susmentionnées; lors de son  audition, le Président de l’Assemblée nationale a déclaré que, comme suite aux  élections législatives de 2011, plusieurs membres de l'opposition avaient été  invités à participer au gouvernement en tant que ministres adjoints et  plusieurs parlementaires avaient été révoqués en raison de leur casier judiciaire;  il a déclaré que, de ce fait, le Front patriotique détenait actuellement une  majorité de 78 sièges sur les 141 que compte le parlement,
 
considérant qu'en réponse à une  suggestion du Comité, le Président de l’Assemblée nationale a déclaré qu'une mission  en Zambie serait plus que bienvenue,
 
- remercie le Président de l’Assemblée nationale de sa coopération et des informations  détaillées et précieuses que lui-même et l’Assemblée nationale ont fournies en  l'espèce;
  - se  félicite des mesures qu'il a prises pour promouvoir le respect du droit à  la liberté de réunion des parlementaires; est  néanmoins préoccupé par le fait que, dans le passé, comme il l’a lui-même  reconnu, la police a, en plusieurs cas, outrepassé ses pouvoirs lorsque des  parlementaires organisaient des réunions; est  profondément préoccupé à cet égard par les comptes rendus d'incidents  concrets faisant état de harcèlement policier, y compris de détention  arbitraire de parlementaires, et par les allégations selon lesquelles, malgré  les dernières mesures prises par les autorités exécutives et législatives, les  parlementaires ne peuvent toujours pas exercer pleinement leur droit à la  liberté de réunion; souhaiterait  comprendre à ce propos quand une notification préalable est requise et quelles  sont les conséquences judiciaires d'un défaut de notification;
  - se  déclare préoccupé par les allégations selon lesquelles M. Konga aurait  perdu connaissance durant des interrogatoires prolongés et aurait de ce fait  été victime d'un accident vasculaire cérébral; souhaiterait vivement savoir si les autorités ont enquêté sur ces  allégations et, dans l'affirmative, quels ont été les résultats de cette  enquête; souhaite aussi savoir pourquoi M. Konga avait subi un interrogatoire et s'il faisait ou non l'objet  de poursuites; est également préoccupé par les mauvais traitements qu'aurait subis M. Nkombo des mains d'un  ministre; souhaite apprendre de  M. Nkombo pourquoi il n’a pas déposé plainte; considère que, quoi qu’il en soit, une absence de plainte n’exempte  pas les autorités de prendre très au sérieux ces allégations de mauvais  traitements;
  - note des contradictions entre les informations fournies par la source et celles  fournies par les autorités concernant les fondements juridiques et les faits  sur lesquels s'appuient les procédures judiciaires intentées contre plusieurs  parlementaires et anciens parlementaires;
  - note qu'au moins trois parlementaires d'opposition ont été révoqués; souhaiterait obtenir des  éclaircissements sur la justification précise de ces révocations et sur les  dispositions juridiques applicables;
  - compte que la mission qu'il a été convenu d'organiser, aura bientôt lieu, afin que la  délégation du Comité puisse acquérir, par le biais de réunions avec les  autorités parlementaires, exécutives et judiciaires compétentes et avec les  parlementaires directement intéressés, une meilleure compréhension des  questions complexes susmentionnées; prie le Secrétaire général de prendre les dispositions requises à cette fin;
  - prie le Secrétaire général de communiquer la présente résolution aux autorités et  aux sources;
  - prie le Comité de poursuivre l'examen de  ce cas et de lui faire rapport en temps utile.
  
 
| Note : vous pouvez télécharger une version électronique du texte intégral de la brochure "Résultats de la 130ème Assemblée et réunions connexes de l'Union interparlementaire" au format PDF (taille du fichier 881 Ko). Cette version nécessite Adobe Acrobat Reader que vous pouvez télécharger gratuitement. |   |   
 
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