Nom du parlement (générique / traduit) |
Legislature / Parlement |
Structure du parlement |
Bicaméral |
Nom de la chambre (générique / traduit) |
The Liberian Senate / Sénat libérien |
Autre chambre (pour les parlements bicaméraux) |
House of Representatives / Chambre des Représentants
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CONTEXTE |
Dernières élections / renouvellement (de/à) |
11 octobre 2011 |
But des élections |
Renouvellement de la moitié des membres du Sénat (15) à l'échéance normale de leur mandat. |
Aux élections de 2011, les 73 sièges (contre 64 précédemment, voir note 1) de la Chambre des Représentants et 15 sièges du Sénat (voir note 2) étaient à pourvoir. Les élections se sont tenues en parallèle des élections présidentielles.
Lors des précédentes élections législatives, en octobre 2005, aucun parti n'avait remporté la majorité des suffrages. Le Congrès pour le changement démocratique (CDC) était devenu le parti le plus largement représenté à la Chambre des Représentants, avec 15 sièges sur 64. Il avait aussi remporté trois des 30 sièges du Sénat. La Coalition pour la transformation du Libéria (COTOL) était arrivée en tête au Sénat, avec sept sièges, et en avait obtenu huit à la Chambre des Représentants. Le Parti de la liberté (LP) avait obtenu neuf sièges à la Chambre et trois au Sénat. Le Parti de l'unité (UP), huit et quatre. Aux élections présidentielles, Mme Ellen Johnson-Sirleaf (UP) l'avait emporté sur M. George Weah (CDC) - ancienne star du football - au deuxième tour des élections, en novembre, devenant ainsi la première femme chef d'Etat en Afrique. Elle a été officiellement investie dans ses fonctions en janvier 2006.
Le scrutin de 2005 était le premier depuis l'Accord général de paix conclu, en avril 2003, entre le Gouvernement du Libéria et le mouvement des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD), le Mouvement pour la démocratie au Libéria (MODEL) et d'autres partis politiques. Le LURD et le MODEL s'étaient battus pour écarter le Président de l'époque, Charles Taylor, du pouvoir.
L'ombre de la guerre civile planait toujours sur le pays. En février 2006, la Présidente Sirleaf a fondé la Commission vérité et réconciliation (TRC) pour enquêter sur les violations des droits de l'homme commises entre 1979 et 2003. En avril 2006, un tribunal de l'ONU en Sierra Leone a ouvert un procès contre le Président déchu du Libéria, Charles Taylor, accusé d'avoir commis des crimes contre l'humanité en Sierra Leone. En juin, la Cour pénale internationale, dont le siège se trouve à La Haye, a accepté de juger elle-même M. Taylor, dont le procès a débuté en juin 2007.
En février 2009, la Présidente Sirleaf a déclaré devant la Commission vérité et réconciliation qu'elle avait soutenu l'ancien Président Taylor lorsqu'il avait déclenché la guerre en 1989. En juillet 2009, la Commission vérité et réconciliation a soumis un rapport au Parlement qui recommandait de poursuivre près de 200 personnes. Ce rapport mettait en cause une cinquantaine de dignitaires du gouvernement, dont la Présidente, qui, selon le Parlement, aurait dû être sous le coup d'une interdiction d'exercer une charge publique pendant 30 ans. Bien que la Présidente n'ait pas introduit de recours contre la décision de la Commission, un autre des intéressés à saisi la justice. En janvier 2011, la Cour suprême a statué qu'il était inconstitutionnel d'exclure une personne sans lui avoir permis de bénéficier d'une procédure régulière, comme le prévoit la loi. L'arrêt de la Cour a incité la Présidente à briguer un nouveau mandat en 2011.
Dans l'intervalle, en août 2010, les deux Chambres du Parlement ont voté quatre amendements à la Constitution (voir note 3). Les amendements, prévoyant notamment de reporter d'octobre à novembre les élections législatives et présidentielles, ont été soumis à référendum en août 2011. Toutefois, aucun des quatre amendements n'a obtenu la majorité requise de deux-tiers, de sorte que les élections ont eu lieu le 11 octobre, comme prévu.
En tout, 793 candidats étaient en lice pour les élections législatives et 99 pour les sénatoriales. Seize candidats se présentaient à la présidentielle.Le principal adversaire de la Présidente Sirleaf était M. Winston Tubman (CDC), avocat formé à Harvard et ancien diplomate de l'ONU. Son colistier était M. Weah, légende locale du football. Parmi les autres candidats, figuraient le Prince Yormie Johnson de l'Union nationale pour le progrès démocratique (NUDP) et M. Charles Walker Brumskine (LP).
Les médias se sont concentrés sur les élections présidentielles, reléguant les élections législatives au second plan. Le Parti de l'unité (UP) de la Présidente Sirleaf a fait campagne en mettant en avant le bilan du gouvernement, citant le développement social du pays et l'engagement du parti en faveur des droits des femmes. Celle-ci s'est présentée aux électeurs sous le slogan " Nous avons fait beaucoup. Il reste tellement à faire ", espérant ainsi obtenir un deuxième mandat. Malgré l'abondance de ressources naturelles, comme le caoutchouc et le minerai de fer, de nombreuses personnes vivent dans la pauvreté au Libéria, où le taux de chômage a atteint les 80 %.
Le CDC de M. Tubman a présenté son "Programme pour la prospérité". Il promettait de travailler à l'instauration d'une paix durable et à la réconciliation nationale et s'engageait à lutter contre la corruption. Le CDC avait formé une alliance électorale avec plusieurs partis, dont le Parti patriotique national (NPP) de l'ancien président Taylor, dirigé par son ex-femme Jewel Taylor, également sénatrice.
Pour Mme Taylor (NPP), les Libériens avaient souffert durant les six dernières années et les élections de 2011 leur donnaient la possibilité de faire changer les choses dans le respect de la Constitution. Elle a invité les électeurs à soutenir le candidat du CDC, déclarant que les rêves et les aspirations du peuple ne pourraient se concrétiser que si le pays était administré par une équipe composée de Tubman et Weah.
De son côté, l'Union nationale pour le progrès démocratique (NUDP) de M. Johnson s'engageait à travailler au développement de l'économie, de l'infrastructure et des ressources humaines. Le NUDP a également promis de se mobiliser en faveur de l'éducation, de la santé, de l'action sociale et des droits de l'homme afin de transformer le " pays sous-développé et frappé par la pauvreté " qu'est le Libéria en une " nation développée, saine, instruite et rayonnante ".
Le Parti de la liberté (LP) de M. Brumskine reprochait au gouvernement dirigé par le Parti de l'unité (UP) de ne pas avoir pris suffisamment de mesures pour enrayer la pauvreté et d'avoir bradé les ressources naturelles du Libéria - avec guère de retombées positives pour le peuple libérien. Il s'est engagé à promouvoir l'intérêt général des Libériens en créant de l'emploi pour renforcer leur dignité.
Peu avant le jour du scrutin, le 7 octobre 2011, la Présidente a reçu le Prix Nobel de la paix, aux côtés de deux autres femmes, en hommage à son action pour la paix au Libéria au terme d'une guerre d'usure. Winston Tubman, candidat du CDC, y a vu une conspiration de la communauté internationale visant à faire réélire la Présidente Sirleaf. Selon lui, Ellen Johnson-Sirleaf avait au contraire contribué à la guerre au Libéria, allusion aux conclusions de la Commission vérité et réconciliation.
Sur les quelque 1,8 million d'électeurs inscrits, au total 71,55 % se sont rendus aux urnes.
Comme lors du scrutin de 2005, aucun parti n'a recueilli la majorité aux élections législatives. Le Parti de l'Unité (UP) de la Présidente Sirleaf est arrivé en tête des suffrages aux élections à la Chambre, remportant 24 sièges. Venaient ensuite le CDC avec 11 sièges, puis le LP, le NUDP et la Coalition démocratique nationale (NDC) avec sept, six et cinq sièges, respectivement. Six autres partis ont obtenu moins de trois sièges chacun et les sièges restants sont allés à neuf candidats indépendants. Au Sénat, l'UP et le NPP sont arrivés en tête, remportant chacun quatre sièges. Le CDC en a obtenu deux, et cinq autres partis en ont eu un chacun.
Aux élections présidentielles, aucun candidat n'a recueilli la majorité lui permettant d'être élu au premier tour. Après l'annonce de la Commission électorale que la Présidente Sirleaf avait remporté le plus grand nombre de voix au premier tour, les partis de l'opposition, notamment le CDC, ont exigé un nouveau décompte des voix, estimant qu'il y avait eu fraude. Le Centre Carter a fait savoir qu'en dépit de " grandes difficultés ", le scrutin avait été " calme, ordonné et remarquablement transparent ", ajoutant que la vérification et le dépouillement s'était déroulé de manière " très transparente et qu'il n'y avait eu aucune fraude ni manipulation systématiques des résultats ". Le CDC a par la suite retiré sa requête, suite à quoi un deuxième tour opposant la Présidente Sirleaf (UP) et M. Tubman (CDC) a eu lieu le 8 novembre.
Le 8 novembre, Mme Sirleaf (UP) a remporté le deuxième tour du scrutin.
Le Parlement nouvellement élu a tenu sa première séance le 9 janvier 2012. M. J. Alex Tyler (UP) a été réélu à la présidence de la Chambre des Représentants et M. Gbezhongar Findley (UP) a été élu président du Sénat pro tempore.
Note 1 :
L'article 80 c) de la Constitution prévoit qu'après un recensement national, la Commission électorale nationale (NEC) rééquilibre les circonscriptions avant les élections suivantes en fonction du nouveau nombre d'habitants recensés, afin que la population soit aussi équivalente que possible dans toutes les circonscriptions. La résolution relative au seuil prévoit que les provinces conservent le même nombre de sièges à la Chambre des Représentants. Toutefois, suite au recensement de 2008, le 20 juillet 2010, le Parlement réuni en congrès a voté une résolution recommandant d'ajouter neuf sièges à la Chambre des Représentants, portant leur nombre total à 73. La Commission électorale nationale a ensuite revu le découpage des 73 circonscriptions. En mai 2011, le Parti libéral (LP) a fait recours, faisant valoir que seules les circonscriptions dont relevaient les neuf sièges supplémentaires auraient dû faire l'objet d'un nouveau découpage. Le 14 juin, la Cour suprême a rejeté le recours du LP, confirmant ainsi le découpage proposé par la Commission.
Note 2 :
Les candidats qui ont obtenu le deuxième plus grand nombre de suffrages valables exprimés au scrutin de 2005 ont accompli un mandat de six ans, au lieu de neuf. Le scrutin de 2011 portait sur un siège pour chacune des 15 provinces du pays. Tous les sénateurs élus en 2011 effectueront un mandat de neuf ans.
Note 3 :
Les autres amendements visaient à établir un scrutin présidentiel à un tour au lieu de deux, à réduire à cinq ans - au lieu de 10 - le nombre d'années durant lesquelles un candidat à la présidence doit avoir vécu au Libéria et à repousser l'âge de la retraite des juges de la Cour suprême de 70 à 75ans. |
RESULTATS DES ELECTIONS |
Tours de votes |
Tour no 1 | 11 octobre 2011 |
Nombre d'électeurs inscrits Votants Bulletins blancs ou nuls Suffrages valables |
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Notes
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Répartition des sièges |
Tour no 1
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Parti / Formation politique |
Total
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Parti patriotique national (NPP) |
4
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Parti de l'Unité (UP) |
4
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Congrès pour le changement démocratique (CDC) |
2
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Alliance pour la paix et la démocratie (APD) |
1
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Parti du destin libérien (LDP) |
1
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Union nationale pour le progrès démocratique (NUDP) |
1
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Coalition démocratique nationale (NDC) |
1
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Indépendants |
1
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Répartition des sièges entre hommes et femmes |
Hommes Femmes Pourcentage de femmes |
14 1 6.67%
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Répartition des sièges selon l'âge |
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Répartition des sièges selon la profession |
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Commentaires |
Note sur le nombre de femmes :
Une femme a été élue en 2011, ce qui porte donc à quatre le nombre total de sénatrices.
Sources:
Sénat libérien (28.12.2011)
http://www.necliberia.org/ |
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