Les élections de septembre 2008 étaient les premières depuis l'adoption de la Constitution du pays, ratifiée par le Roi Mswati III le 26 juillet 2005 et entrée en vigueur le 8 février 2006. Auparavant, le Swaziland était gouverné par décret royal depuis 1973, date à laquelle le père du Roi Mswati, le Roi Sobhuza II, avait interdit les partis politiques. Bien que la nouvelle Constitution garantisse la liberté d'association, l'activité des partis politiques continue à être soumise à restrictions. Le Roi Mswati III, au pouvoir depuis 1986, conserve le pouvoir de dissoudre le Parlement et le Gouvernement.
L'économie du pays avait enregistré une croissance de 3,5 % en 2007, mais était apparemment en repli du fait de la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires. Selon les estimations, 69 % des Swazis vivraient en dessous du seuil de pauvreté et 38 % seraient contaminés par le VIH.
Le Mouvement démocratique uni du peuple du Swaziland (PUDEMO), parti politique interdit, qui s'est volontairement exilé au Mozambique dans les années 80, opère désormais depuis l'Afrique du Sud. Son leader, M. Mario Masuku, avait lancé une campagne promettant la " libération totale " du Swaziland. En avril 2008, le second du PUDEMO, M. Gabriel Mkhumane, avait été tué par balle et M. Masuku clamait qu'il avait été assassiné par des agents du Gouvernement.
Faute de partis politiques, les syndicats avaient pris la tête des revendications en vue d'une réforme démocratique. Durant la campagne électorale, ils ont organisé plusieurs manifestations. Ils ont participé à des actions visant à installer des barrages à la frontière avec l'Afrique du Sud, arguant que l'objectif était de protester contre le processus électoral qu'ils jugeaient non inclusif et " antidémocratique ". Nombre de leurs membres ont été arrêtés et empêchés de participer aux barrages.
Le 23 août, des désignations concernant 350 candidats ont été organisées dans les conseils locaux (chefferies). Les trois candidats arrivés en tête dans chaque circonscription, avec au moins 10 voix, étaient autorisés à se présenter aux élections.
Il y avait 55 sièges à pourvoir à l'Assemblée (les dix autres revenant à des membres nommés par le Roi). Nombre de candidats ont mis l'accent sur les préoccupations locales, telles que les transports.
Environ 350 000 électeurs, sur les quelque 400 000 électeurs potentiels que compterait le pays, s'étaient inscrits sur les listes électorales.
Le Parlement panafricain a observé le scrutin. Il en a conclu que les élections avaient été " pacifiques, transparentes et crédibles ". Cependant, il a mis en cause l'interdiction visant les partis politiques, dont il a estimé qu'elle était contraire au droit des citoyens de participer aux élections et allait à l'encontre des principes régissant des élections démocratiques.
Le 21 septembre, la Commission des élections et des circonscriptions a annoncé les résultats définitifs. Seuls 15 des 55 parlementaires sortants avaient été réélus. Sept femmes avaient été élues.
Le 7 octobre, la Commission des élections et des circonscriptions a publié la liste des 10 membres nommés par le roi. Malgré les dispositions de la Constitution qui prévoient que la moitié des parlementaires nommés doivent être des femmes, seules deux femmes figuraient sur la liste.
Le 10 octobre, l'Assemblée a tenu sa première session et réélu le Prince Guduza Dlamini à sa présidence. Elle a nommé 10 membres au Sénat le même jour et le Roi a nommé les 20 autres le 17 octobre. Le 21 octobre, le Sénat a réélu Mme Gelane Zwane à sa présidence.
Le 16 octobre, le Roi a nommé M. Barnabas Sibusiso Dlamini Premier ministre. Celui-ci a reçu l'investiture le 23 octobre. |