Les élections de décembre 2009 étaient les premières à se tenir depuis l'adoption de la nouvelle législation électorale, un an auparavant. Le nombre réglementaire de membres de la Chambre législative avait été porté de 120 à 150, dont 135 élus au scrutin direct. Les candidatures devaient être validées par un parti politique. Auparavant, les candidats indépendants ou issus d'initiatives citoyennes pouvaient également se présenter. Le Président Islam Karimov, au pouvoir depuis 1990, avançait que ce nouveau système renforcerait le rôle des partis politiques. Les 15 sièges restants étaient réservés au Mouvement écologique d'Ouzbékistan (EMU). Celui-ci, considéré par la majorité des observateurs comme un parti pro-gouvernemental, a été fondé en août 2008. Il organise un scrutin indirect indépendant pour l'élection de ses représentants à la Chambre législative.
Lors des élections précédentes, en décembre 2004, le Parti libéral-démocrate (UzLiDeP) - officiellement connu sous le nom de " mouvement des entrepreneurs et hommes d'affaires - Parti libéral-démocrate d'Ouzbékistan " avait remporté 41 des 120 sièges à pourvoir. Le Parti populaire démocrate d'Ouzbékistan (PDPU, ancien parti communiste), était arrivé en deuxième position avec 28 sièges. Le Parti démocrate d'Ouzbékistan, " Milliy tiklanish " (Renouveau national), le Parti social-démocrate d'Ouzbékistan, dit " Adolat " (Justice) et le Parti national démocratique, " Fidorkorlar ", en avaient respectivement obtenu 11, dix et neuf. Les candidats du groupe citoyen avaient remporté les sièges restants. En juin 2008, le Parti populaire démocrate avait absorbé le Fidorkorlar.
Tous les partis de la législature sortante avaient soutenu la candidature du Président Karimov à l'élection présidentielle de 2007. Il n'y a pas de partis d'opposition officiellement reconnus en Ouzbékistan, mais ils sont un petit nombre à opérer depuis l'étranger.
En tout, 517 candidats, dont 165 femmes, étaient en lice aux élections de 2009. Quatre partis de la législature sortante présentaient plus de 120 candidats chacun. Ainsi, le Parti libéral-démocrate soutenait 135 candidats et le Parti populaire, 134, et Renouveau national et Adolat, 125 et 123 candidats respectivement.
Le Parti libéral-démocrate entendait poursuivre les réformes visant à renforcer l'état de droit et l'économie de marché. Le Parti populaire voulait renforcer son rôle dans les réformes du pays, établir une " économie de marché à orientation sociale " et moderniser le pays. Il demeurait le parti le plus puissant du pays en nombre de membres, un nombre qui aurait néanmoins diminué de moitié au cours des dix dernières années.
La Présidente sortante de la Chambre législative, Mme Dilorom Toshmuhammadova, se présentait dans une circonscription de la capitale, Tachkent, avec l'appui d'Adolat. Celui-ci s'était engagé à faire adopter une loi anti-corruption et à créer un organe chargé de la protection des droits de l'enfant. Il promettait également de mettre en place un système d'e-gouvernement afin d'améliorer la communication entre les citoyens et le gouvernement. Le Parti démocrate (Milliy tiklanish) s'engageait à faire du renouveau national une réalité, tout en protégeant les traditions et les valeurs nationales et en améliorant l'éducation spirituelle et morale des citoyens. Enfin, il promettait de renforcer le contrôle public des décisions du gouvernement.
D'après la commission électorale, 87,76 % des 17,2 millions d'électeurs inscrits se sont rendus aux urnes le 27 décembre. L'EMU a tenu un scrutin indirect le même jour.
Plus de 270 observateurs de 36 pays et quatre missions d'observation internationales (menées notamment par le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH) de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Comité exécutif de la Communauté d'Etats indépendants (CEI) ont surveillé le scrutin. Le BIDDH n'avait pas délégué une mission d'observation complète, estimant que le système électoral en place n'offrait pas un véritable choix aux électeurs. La mission de la CEI a jugé les élections " libres et régulières ", estimant qu'elles montraient la " maturité politique " du pays.
Au total, 96 candidats dont 19 femmes ont obtenu les 50 % de voix requis pour être élus au premier tour.
Un deuxième tour de scrutin a été organisé le 10 janvier 2010 pour les 39 sièges restants. Au final, l'UzLiDeP a remporté 53 sièges, le PDPU et le Renouveau national, 32 et 31 et l'Adolat, 19. En tout, 33 femmes ont été élues, dont deux par l'EMU.
La Chambre législative nouvellement élue a tenu sa première session le 22 janvier 2010 et réélu Mme Dilorom Toshmuhammadova, d'Adolat, à sa présidence.
Le Sénat a lui aussi été renouvelé en janvier 2010. Le 26 janvier, il a reconduit M. Sobirov Ilgizar Matyakubovich à sa présidence. |