ELECTIONS TENUES EN 2000
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Chambre : | |
Vece Gradjana | |
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24 septembre 2000 | |
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Renouvellement de l'ensemble des membres de la Chambre des citoyens à l'échéance normale de leur mandat. | |
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Le 27 juillet 2000, le Président Slobodan Milosevic a annoncé à Belgrade des élections législatives et présidentielles à l'échelle fédérale pour le 24 septembre de la même année, lesquelles devaient se tenir en même temps que les élections municipales et locales en Serbie.
Les autorités du Monténégro ont alors déclaré et réitéré à plusieurs reprises qu'elles boycotteraient tout scrutin fédéral ttenu aux termes de la nouvelle loi électorale approuvée en juillet 2000. Ce texte prévoit que le Président est désormais élu au suffrage direct - non par le Parlement - pour un maximum de deux mandats de quatre ans chacun et que les membres de la Chambre haute sont élus de même au suffrages universel direct, et non moitié par le Parlement de la Serbie, moitié par le Parlement du Monténégro. Le Président monténégrin, M. Miko Djukanovic, a qualifié le scrutin de farce électorale. Durant la campagne, le Président Milosevic a accusé à plusieurs reprises la communauté internationale de vouloir détruire le pays et de faire tomber le gouvernement. Le 18 septembre 2000, s'est ouvert à Belgrade un procès de dirigeants occidentaux accusés de crimes de guerre, dont le Président Bill Clinton, le Premier Ministre Tony blair et le Chancelier Gerhard Schröder. L'opposition était divisée sur la question de savoir s'il fallait ou non participer à la consultation fédérale et locale. Les Etats-Unis lui ont alors lancé un appel pour faire bloc contre le Président Milosevic, soulignant qu'il importait de soutenir un seul candidat à la présidence. L'opposition n'en était pas moins partagée entre deux candidats : M. Vojislav Kostunica présenté par le bloc d'opposition démocratique de Serbie (DOS) composé de 18 partis et le maire de Belgrade, M. Vojislav Mihajlovi, favori du Mouvement du renouveau serbe, parti d'opposition dominant. Quelques jours avant le scrutin, l'Union européenne a annoncé que l'éviction du Président Milosevic mettrait fin aux sanctions économiques. Elle avait imposé en 1999 à Belgrade un vaste éventail de sanctions, dont un embargo pétrolier et des restrictions aux voyages à l'étranger pour avoir persécuté les Albanais du Kosovo. Seuls les pays qui s'étaient élevés contre le bombardement de la Yougoslavie par l'OTAN en 1999 ont été invités à envoyer des observateurs aux élections. Quant à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, elle n'était pas la bienvenue. Deux jours avant les élections, le Premier Ministre, M. Momir Bulatovic, a annoncé que le Président Milosevic resterait au pouvoir jusqu'à la fin du premier semestre 2001 (date d'expiration de son mandat) et qu'il proposerait également le nouveau Premier Ministre, indépendamment de l'issue du scrutin. Les militants de l'opposition s'attendaient au truquage des élections au vu de la mise en circulation d'un bulletin de vote déjà rempli, portant le nom du Président Milosevic entouré d'un cercle. A l'issue du scrutin, les observateurs ont fait état de nombreuses irrégularités, dont un contrôle superficiel et l'absence d'isoloirs dans certains bureaux de vote. Selon un porte-parole d'une équipe d'observateurs indépendants locaux - Centre pour des élections libres et la démocratie - des membres du DOS se sont vus refuser l'accès à certains bureaux de vote et l'inscription sur les listes. La Commission électorale yougoslave a néanmoins déclaré le scrutin libre et régulier. Deux jours après les élections, l'opposition, alléguant des fraudes électorales, a rejeté la décision de la Commission électorale fédérale d'organiser un second tour de l'élection présidentielle. Selon la Commission, ni M. Milosevic, ni M. Kostunica n'avaient obtenu la majorité requise de 50% des suffrages. Dès le lendemain du scrutin, une foule de plus de 100.000 personnes s'est massée pendant plusieurs nuits dans les rues des agglomérations urbaines de la Serbie pour exiger que le Président Milosevic reconnaisse sa défaite face au candidat de l'opposition. Ce dernier s'estimait vainqueur car, selon le décompte établi par son parti sur une base de plus de 97,5% des suffrages, il devait l'emporter sur M. Milosevic par 55% contre 35%. Au Parlement fédéral, le DOS a remporté 58 sièges au Conseil des Citoyens et 10 au Conseil des Républiques, contre 44 et 7 respectivement, pour le Parti socialiste de Serbie - gauche yougoslave (SPS - JUL). Le Parti national socialiste (SNP) est arrivé en troisième position avec 28 et 19 sièges. A l'annonce, par la Commission électorale yougoslave, d'un second tour pour le 8 octobre 2000, l'opposition a menacé d'organiser une grève générale, à moins d'avoir la preuve qu'un scrutin de ballottage était nécessaire. La grève a été déclenchée au cours du premier week-end d'octobre et la police est restée impuissante face à ce déferlement. Dans la soirée du 5 octobre 2000, les militants de l'opposition ont saccagé les locaux du Parlement et pris le contrôle de la télévision d'Etat et de l'organe de presse officiel, Tanjung, avant d'entamer des négociations avec les forces de sécurité. Le 6 octobre 2000, M. Milosevic a renoncé au pouvoir par une déclaration à la télévision au cours de laquelle il a félicité M. Kostunica. Le lendemain, ce dernier a été officiellement investi en qualité de Président de la République et, le 4 novembre 2000, un nouveau gouvernement a été mis en place. |
RESULTATS DES ELECTIONS
Tour no 1 (24 septembre 2000) : Résultat du scrutin | |
Nombre d'électeurs inscrits | 7 848 818 |
Votants | 5 036 478 (64 %) |
Tour no 1 : Répartition des sièges | |||
Parti / Formation politique | Total | ||
Opposition démocratique de la Serbie (DOS) | 58 | ||
Parti socialiste de Serbie - Gauche unie (SPS-JUL) | 44 | ||
Parti socialiste national (SNP) | 28 | ||
Parti radical serbe (SRS) | 5 | ||
Parti populaire serbe (SNS) | 2 | ||
Autres | 1 |
Répartition des sièges entre hommes et femmes : | |
Hommes : | 128 |
Femmes : | 10 |
Pourcentage de femmes : | 7.25% |
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