ZIMBABWE

ELECTIONS EN 2005

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Chambre :
  House of Assembly
 
Dernières élections / renouvellement (de/à) :
  31 Mars 2005
  31 Mars 2005
 
But des élections :
  Renouvellement de tous les membres de l'Assemblée élus au scrutin direct à l'échéance normale de leur mandat.
 
Contexte et déroulement des élections :
  Lors des dernières législatives, tenues en juin 2000, la principale formation d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), avait remporté presque autant de mandats que l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF) au pouvoir (57 contre 62). Pourtant, les sièges soumis au suffrage indirect étant sous le contrôle du Président Robert Mugabe, le pouvoir est resté fermement entre les mains de la ZANU-PF.

Près de 5,7 millions de Zimbabwéens sur les 12 millions d'habitants que compte le pays étaient inscrits sur les listes électorales. La Constitution n'autorise pas les Zimbabwéens vivant à l'étranger à voter, à l'exception des diplomates et des membres des forces armées. Une requête visant à autoriser les quelque 3,4 millions de Zimbabwéens vivant à l'étranger à prendre part au scrutin a été rejetée par la Cour suprême du Zimbabwe le 17 mars.

Cette consultation devait servir de test aux réformes électorales adoptées par ce pays en 2004 afin de se conformer au code électoral de la Communauté pour le développement en Afrique australe (SADC), sous le titre 'Principes et directives régissant des élections démocratiques'. Ce code vise à faire respecter les normes internationalement admises, telles que la tolérance politique, la liberté d'association, l'égalité d'accès aux médias de l'Etat ou l'indépendance des institutions judiciaires et électorales.

La Commission électorale nationale et la nouvelle Cour électorale, mises en place dans le cadre des préparatifs du scrutin, avaient pour but d'assurer l'indépendance des institutions électorales et judiciaires, telle que prescrite par le code de la SADC. Or, le seul quotidien opposé au gouvernement a été suspendu à la veille des élections. Le nombre de sièges détenus par le MDC dans ses fiefs de Harare et Bulawayo a été réduit alors que de nouveaux sièges étaient créés dans les zones rurales, traditionnellement favorables à la ZANU-PF.

Avant les élections, la ZANU-PF avait proposé des modifications à la constitution, nécessitant une majorité des deux tiers au nouveau parlement pour être adoptées, modifications qui portaient entre autres création d'une chambre haute et d'un poste de premier ministre aux pouvoirs renforcés. Le MDC, après avoir menacé de boycotter les élections, y participait à contre cœur dans le but de bloquer les amendements à la constitution.
La campagne électorale a été dominée par le programme controversé visant à confisquer les terres des propriétaires blancs pour les redistribuer aux Noirs pauvres et relancer l'économie. Le Président Mugabe a accusé le MDC de 'rouler pour' les puissances occidentales, appelant de ses vœux une "élection anti-Blair" en référence au Premier ministre britannique. De son côté, le chef du MDC, M. Morgan Tsvangirai, promettait que son parti mettrait en œuvre une réforme agraire de façon plus systématique que la ZANU-PF dans le but, là encore, de relancer l'économie.

Nombre d'observateurs internationaux se demandaient si ces élections seraient libres et justes, mais seuls ceux de pays et institutions qui n'avaient trouvé rien à redire aux élections précédentes furent autorisés à suivre la consultation de 2005, à savoir ceux de onze pays africains, du Mouvement des Non-Alignés, de la communauté des Caraïbes (CARICOM), d'Iran et de la Fédération de Russie. L'Afrique du Sud a envoyé le plus fort contingent d'observateurs venant s'ajouter à ceux de la SADC, mais à l'exclusion de représentants du Forum parlementaire de cette même organisation, de l'Union européenne et du Commonwealth. Le nombre des observateurs locaux a lui aussi été réduit par rapport aux élections précédentes. Néanmoins, ils étaient en tout plus de 7 000 à suivre cette consultation.

Les élections se sont déroulées sans heurt majeur. Les partis au pouvoir et de l'opposition admettent que les incidents violents ont été moins nombreux qu'en 2000. Le chef de la mission sud-africaine reconnaît lui aussi que les élections se sont déroulées dans le calme, ajoutant toutefois que ses observateurs ont dû s'interposer parfois pour empêcher des affrontements politiques.

La mission d'observateurs de la SADC concluait que ces élections "reflétaient la volonté du peuple". Le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, avait, quant à lui, un point de vue plus nuancé. Tout en admettant que le scrutin s'est déroulé dans le calme, M. Annan s'est posé des questions sur la sincérité du vote, invitant les partis au pouvoir et de l'opposition à engager un dialogue constructif afin d'"instaurer un climat de confiance" dans le pays. Enfin, les observateurs de l'Union africaine ont préconisé une enquête sur les résultats contestés.

La participation, à 47,66%, est en léger recul par rapport aux 49,32% constatés en 2000. Sur les 120 sièges mis en jeu, la ZANU-PF du Président Mugabe remporte 78 contre 62 en 2000. Avec les 30 sièges indirectement pourvus, la ZANU-PF dispose donc des deux tiers nécessaires à une modification de la constitution. Quant au MDC, il n'a obtenu que 41 sièges contre 57 précédemment.

M. Jonathan Moyo, ancien ministre de l'Information, limogé par le Président Mugabe, a été élu sans étiquette alors que l'Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU-Ndonga) n'obtenait aucun siège. Le président du parlement sortant, M. Emmerson Mnangagwa, considéré comme un poids lourd de la ZANU-PF, battu, a néanmoins été désigné au parlement par le Président.

Le porte-parole du MDC, Paul Themba Nyathi, dénonce, pour sa part, une fraude électorale massive concernant au moins 30 sièges remportés par le parti au pouvoir. Le ministre de la Justice du cabinet fantôme du MDC, David Coltart, a déclaré à la presse que dans 76 circonscriptions, le total des voix exprimées selon la Commission électorale ne correspondrait pas au nombre total de bulletins décomptés par cette même commission. Pour le MDC, les résultats officiels donnent 183 000 voix de plus que le nombre de bulletins enregistrés par la Commission électorale. Le chef du MDC, Morgan Tsvangirai, laisse entendre que son parti recourra à d'autres moyens que les tribunaux pour obtenir une révision des résultats des élections. Selon lui, la Cour suprême du pays est monopolisée par des juges sympathisants de la ZANU-PF, qui n'ont jamais voulu donner suite aux plaintes de son parti concernant les élections de 2000.

Le nouveau parlement a prêté serment le 12 avril, M. John Nkomo étant élu président de cette institution.
 
RESULTATS DES ELECTIONS
 
Tour no 1 (31 March 2005) : Résultat du scrutin
Nombre d'électeurs inscrits 5'658'624
Votants 2'696'670 (47.66%)
Bulletins blancs ou nuls 62'025
Suffrages valables 2'634'645
 
 
Tour no 1 : Répartition des votes
 
Parti / Formation politique Candidats Votes %  
ZANU-PF 1'569'867 59.59  
Mouvement pour un changement démocratique (MDC) 1'041'292 39.52  
Indépendants 16'878 0.64  
ZANU (Ndonga) 6'608 0.25  
 
Tour no 1 : Répartition des sièges
 
Parti / Formation politique Total Progrès/recul
ZANU-PF 78 16
Mouvement pour un changement démocratique (MDC) 41 -16
Indépendants 1 0
ZANU (Ndonga) 0
 
Commentaires :
Les statistiques ci-dessus conernent les 120 sièges élus au scrutin direct. (12.04.2005)

Au total, il y a 25 femmes (UIP Group, 25.07.2005) dont 20 ont été élues au scrutin direct et cinq ont été nommées.
Mme Edna Madzongwe a été nommée Président du Sénat le 30 novembre 2005.
Le nombre de femmes à l'Assemblée a ainsi été réduit à 24 (Public Relations Office of the Parliament, 08.12.2005).
 
Répartition des sièges entre hommes et femmes :
Hommes : 125
Femmes : 25
Pourcentage de femmes : 16.67
 
Répartition des sièges selon l'âge :
 
Répartition des sièges selon la profession :


 

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