Le 25 septembre 2011, la Commission des élections au Conseil consultatif a annoncé que le scrutin se tiendrait le 15 octobre.
Les précédentes élections au Conseil consultatif, tenues en octobre 2007, étaient les deuxièmes élections où les citoyens d'au moins 21 ans étaient autorisés à voter. Avant 2002, seul un citoyen sur quatre (choisi par les dirigeants communautaires et les chefs tribaux) pouvait voter. Les partis politiques étant interdits à Oman, les 632 candidats - dont 21 femmes - se sont présentés sans étiquette. Pour la première fois en treize ans, aucune femme n'avait été élue. En novembre, l'unique femme du Conseil consultatif sortant a été nommée au Conseil de l'Etat - chambre haute du Parlement composée de 70 membres - aux côtés de 13 autres femmes.
Le Sultan Qaboos bin Saïd - arrivé au pouvoir le 23 juillet 1970 - est Premier ministre de fait. Il détient également les ministères des affaires étrangères et de la défense. Le Conseil consultatif, institué en 1991, est chargé de conseiller le gouvernement sur les affaires économiques et sociales. Trois ans plus tard, Oman devenait le premier pays du Golfe à donner aux femmes le droit de voter et de briguer des mandats publics.
Suite aux mouvements de contestation qui ont conduit, début 2011, au renversement des présidents tunisien et égyptien en place depuis des décennies, Oman a été le théâtre de plusieurs manifestations populaires visant à obtenir des créations d'emplois et une réforme de la vie politique. A Sohar, ville portuaire industrielle, les manifestants ont bloqué la route principale reliant la capitale, Mascate, aux Emirats arabes unis. Cinq personnes ont été tuées dans des heurts avec les forces de l'ordre. Les manifestants revendiquaient entre autres des augmentations de salaire et le limogeage de ministres " corrompus ".
Suite à ces manifestations, le gouvernement a porté le salaire minimum à 200 rials omanais (soit environ 500 dollars E.-U.) par mois. Le Sultan a en outre annoncé des dépenses publiques d'un montant total de 2,6 millards de dollars, la création de 50 000 postes dans la fonction publique (principalement dans l'armée) et il a promis d'accroître les pouvoirs législatifs du Parlement. Au mois d'avril, il avait pris 40 décrets royaux amenant des réformes politiques, notamment l'indépendance du parquet et l'élargissement des prérogatives de l'instance nationale de vérification des comptes publics.
Plus de 1 300 candidats - dont plusieurs acteurs des manifestations de février - se sont présentés aux suffrages. Il y avait parmi eux 76 femmes, soit un net progrès par rapport à 2007, où elles n'étaient que 21. Comme lors des élections précédentes, tous les candidats se présentaient sans étiquette.
Les candidats étaient libres de mener de faire campagne mais les réunions publiques n'ont pas été autorisées. Nombre de candidats ont eu recours à la publicité dans la presse, à l'affichage public et aux médias électroniques pour promouvoir leur candidature. Plusieurs des candidats qui avaient manifesté en février ont promis d'améliorer le niveau de vie et de créer des emplois.
Un peu plus de 60 % des 860 000 électeurs potentiels se sont inscrits sur les listes. Sur les 522 000 qui l'ont fait, 76 % sont allés voter, contre 62 % des 388 000 électeurs inscrits en 2007.
Malgré une augmentation notable du nombre de candidates, une seule femme a été élue. Ont également été élus trois des militants des manifestations du mois de février.
Peu après le jour du scrutin, le 19 octobre, le Sultan a pris un décret royal portant modification de plusieurs dispositions de la Constitution, dont il a remplacé l'intégralité du chapitre relatif au Parlement (Majlis). Les membres des deux chambres sont désormais habilités à proposer des lois et à soumettre des questions aux ministres. Le Président du Conseil consultatif et -[les] deux Vice-Présidents des deux chambres seront dorénavant élus parmi les membres de ces deux chambres, alors qu'ils étaient jusque là nommés par le Sultan. Le Sultan conserve toutefois le pouvoir de dissoudre le Parlement et de prendre des décrets royaux qui ont force de loi lorsque le Parlement ne siège pas (durant l'intersession et en cas de dissolution).
Le 18 octobre, le Sultan a pris un décret royal portant nomination des 83 membres du Conseil de l'Etat, dont 15 femmes.
Le 29 octobre, le Conseil consultatif nouvellement élu a tenu une session extraordinaire. M. Khalid bin Hilal Al Mawali en est devenu le premier Président élu.
Le 31 octobre, le Conseil de l'Etat s'est réuni pour la première fois avec M. Yehya Bin Mahfooz Al-Manthari à sa tête. Le 2 novembre, M. Sayyid Saïd bin Hilal Al Busaidi a été élu Premier Vice-Président et le Cheikh Khalid bin Sultan bin Saif Al Hosani, Deuxième Vice-Président. |