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AFGHANISTAN
Wolesi Jirga (Chambre du peuple)
ELECTION EN 2010

Comparer les données du module Dernières élections des chambres parlementaires

Un historique des élections antérieures pour cette chambre peut être trouvé sur une page séparée

Nom du parlement (générique / traduit) Jirga / Assemblée nationale
Structure du parlement Bicaméral
Nom de la chambre (générique / traduit) Wolesi Jirga / Chambre du peuple
Autre chambre (pour les parlements bicaméraux) Meshrano Jirga / Conseil des anciens
CONTEXTE
Dernières élections / renouvellement (de/à) 18 septembre 2010
But des élections Renouvellement de l'ensemble des membres de la Chambre du peuple à l'échéance normale de leur mandat.
En 2010, le peuple afghan était appelé pour la deuxième fois depuis la chute du régime des Talibans en 2001 à élire les membres de la Chambre du peuple (Wolesi Jirga).

Lors des élections précédentes, en septembre 2005, la plupart des candidats s'étaient présentés sans étiquette. Les partis politiques pouvaient présenter des candidatures mais leur nom ne pouvait apparaître à côté de celui des candidats sur les bulletins de vote. D'après plusieurs sources, les alliés du Président Hamid Karzaï avaient remporté entre 65 et 118 sièges, contre 60 à 80 pour la force d'opposition : le Front d'entente nationale. Il y avait parmi les candidats élus 20 anciens communistes, des chefs tribaux et religieux, des entrepreneurs et 68 femmes.

Lors des élections présidentielles d'août 2009 - entourées de nombreuses allégations de fraudes -, le Président Karzaï l'avait emporté sur son Ministre des affaires étrangères, Abdullah Abdullah, qui s'était retiré du second tour, programmé pour le mois de novembre suivant. M. Abdullah avait demandé en vain que la commission électorale opère des modifications en vue d'assurer des élections " régulières et transparentes ".

Les élections législatives de 2010 étaient initialement prévues pour le 22 mai, mais la Commission électorale indépendante a annoncé en janvier 2010 qu'elles seraient reportées à l'automne, évoquant des problèmes budgétaires, sécuritaires et logistiques.

Le 17 février 2010, le Président Karzaï a pris un décret présidentiel en vertu de l'article 79 de la Constitution, portant modification de la loi électorale afghane (voir note). Entre autres grands changements, ce décret confère au Président l'autorité de nommer les cinq commissaires de la Commission des contentieux électoraux. Ce décret ne peut être déclaré nul que si les deux Chambres y consentent. Ainsi, alors que la Chambre du peuple (Wolesi Jirga) a rejeté le décret le 31 mars, le Conseil des anciens (Meshrano Jirga) a pris position contre la décision de la première, au motif que la Constitution interdisait au Parlement de débattre d'amendements à la loi électorale durant la dernière année de la législature.

L'insécurité croissante dans la guerre livrée aux insurgés talibans a terni les élections de 2010, les morts de militaires et de civils atteignant des chiffres records. Le nombre de civils tués dans cette guerre a augmenté de 31 % au premier semestre de 2010, atteignant 1 271 morts. Par ailleurs, 500 soldats étrangers ont été tués sur cette même période, contre 521 en 2009. Le Gouvernement américain prévoit de retirer progressivement ses troupes à compter de juillet 2011. La tenue d'un scrutin crédible était considérée comme une étape capitale pour les forces afghanes censées reprendre le contrôle de la sécurité nationale à l'horizon 2014.

La campagne électorale a démarré officiellement le 23 juin. En tout, 2 447 candidats, dont 386 femmes, étaient en lice pour les 249 sièges de la Chambre du peuple qui compte 68 sièges réservés aux femmes et 10 aux Koutchis.

Bien qu'ils aient désormais le droit d'être présentés par des partis, les candidats se sont, pour la plupart, présentés une nouvelle fois sans étiquette. Seuls 9 % d'entre eux étaient officiellement affiliés à un parti politique. En tout, 194 des membres sortants (78 %) de la Chambre du peuple se représentaient. L'appartenance ethnique demeure le principal élément influant sur les alliances politiques. Sur une population de 30 millions d'Afghans, 42 % sont pachtounes et 27 % tadjiks, tandis que les Hazâras et les Ouzbeks représentent 9 % de la population, le reste étant partagé entre Aimaks (4 %), Turkmènes (3 %), Baloutches (2 %) et d'autres ethnies (4 %).

La campagne a été animée dans les grandes villes sûres comme Kaboul, Mazar-el-Sharif et Hérât. Elle a été moins visible dans le sud du pays, où l'influence des Talibans est forte. Dans les zones urbaines, les candidats jeunes ont eu recours à divers moyens de faire campagne tels les textos, Facebook ou encore Twitter.

Nombre de candidats prônaient la justice sociale et le respect des droits de l'homme. Les femmes promettaient, quant à elles, de combattre les préjugés sexistes et les obstacles culturels rencontrés par leurs semblables, pour offrir une vie meilleure aux générations futures.

Les Talibans ont appelé au boycott des élections, annonçant qu'ils perturberaient le scrutin. Le 5 septembre, ils ont annoncé que toute personne associée au scrutin constituerait une cible légitime. Dans la période pré-électorale, au moins 23 personnes, dont quatre candidats, ont été tués dans le cadre de violences politiques.

Le Conseil des ministres a déclaré férié le jour du scrutin de manière à faciliter le vote. Des bulletins munis de photos et de pictogrammes ont été utilisés pour permettre aux électeurs analphabètes de voter. Il faut rappeler que 72 % de la population est illettrée. Les Talibans ont revendiqué au moins 200 attaques le jour du scrutin, qui ont fait au moins 11 morts. Près de 15 % des 6 835 bureaux de vote n'ont pas ouvert pour des raisons de sécurité et environ 45 % des 9,2 millions d'électeurs inscrits se sont rendus aux urnes.

Le National Democratic Institute (NDI) a rapporté que ses observateurs avaient assisté à un certain nombre d'incidents graves en rapport avec les élections, notamment des attaques contre des bureaux de vote et des électeurs. Le NDI a néanmoins nuancé son propos lors de sa déclaration préliminaire, concluant qu'il était trop tôt pour être sûr de l'impact de ces évènements sur l'ensemble du processus électoral.

La proclamation des résultats préliminaires qui devaient normalement sortir le 9 octobre a ensuite été reportée au 1er décembre. Ceux-ci montrent un fort taux de renouvellement avec seulement 88 des membres sortants de la Chambre réélus. En tout, 69 femmes ont été élues.

La plupart des candidats s'étant présentés sans étiquette, il n'est pas possible de donner une répartition des sièges par parti politique. Les Pachtounes, qui conduisent traditionnellement les affaires du pays, ont remporté environ 90 sièges, contre 112 lors des élections de 2005. Dans la mesure où ils sont les alliés traditionnels du Président Karzaï (lui-même pachtoune), il faut croire que la nouvelle législature lui est moins favorable. Ce recul est dû en partie au fait que le scrutin n'a pas eu lieu dans certaines zones pachtounes.

Les Hazâras, minorité chiite représentant 9 % de la population, sont apparus comme une force majeure avec 59 sur 249 sièges (soit 23,7 %). Ils ont remporté les 11 sièges de la province de Ghazni, haut lieu de tension durant les neuf années d'insurrection talibane.

Le candidat malheureux de l'élection présidentielle, M. Abdullah, a déclaré que plus de 90 de ses partisans avaient remporté des sièges. M. Abdullah est associé avec les Tadjiks dans la vallée du Panjshir, au Nord de Kaboul, bastion de feu le commandant Ahmed Chah Massoud, qui dirigeait la lutte contre les Talibans. Plusieurs sources ont indiqué que le Jamiat-e-Islami - parti djihadiste dirigé par l'ancien Président Burhanuddin Rabbani - aurait pris de l'ampleur au sein de la nouvelle Chambre du peuple.

Avant la publication des résultats définitifs, la Commission électorale a annulé plus de 1,3 million de bulletins - soit près d'un quart de la totalité - pour fraude et irrégularités et invalidé l'élection de 19 candidats. Une centaine de recours ont été déposés auprès de la Commission des contentieux électoraux, pour fraude. Plusieurs parlementaires en exercice ont contesté les résultats. Le Président de la Chambre des anciens, M. Hazrat Sebghatollah Mojaddedi, a jugé illégitime la proclamation des résultats définitifs de l'élection législative. Le 20 décembre, le porte-parole de M. Karzaï a annoncé que la nouvelle Chambre du peuple tiendrait sa première séance le 20 janvier 2011.

Le 27 décembre, le Président Karzaï a créé un Tribunal spécial des élections pour connaître des plaintes de fraude, lequel a ensuite été approuvé par la Cour suprême. Les cinq membres du Tribunal ont été nommés par le Président. Le 3 janvier 2011, son Président, M. Sediqullah Haqiq, a dit que le Tribunal rendrait des arrêts sous deux semaines, de façon que la séance inaugurale de la Chambre du peuple puisse avoir lieu à la date prévue.

Le 11 janvier, la Commission de contrôle de la Constitution - fondée par le Président Karzaï en mai 2010, pour s'assurer du respect de la légalité dans l'administration publique, ainsi que dans les instances législatives et judiciaires - a déclaré illégale la création du Tribunal spécial. Tandis que certains candidats élus étaient favorables à la création de ce tribunal, d'autres estimaient que les contentieux électoraux devaient être examinés par la Commission électorale déjà en place et par la Commission des contentieux électoraux.

Le Tribunal a engagé le Président Karzaï à reporter d'un mois la convocation de la Chambre du peuple, afin de lui laisser le temps de régler les différends électoraux. De nouveaux élus ont quant à eux insisté pour que la Chambre du peuple tienne sa première session. Compte tenu de la pression croissante, le Président Karzaï a annoncé l'inauguration de la Chambre du peuple, à condition que le Tribunal poursuive ses investigations.

Le 26 janvier, le Président Karzaï a inauguré la nouvelle Chambre du peuple. Celle-ci n'est cependant pas parvenue à élire son nouveau président après plusieurs tours de scrutin.

Le 10 février, le Président par intérim de la Chambre du peuple, M. Sarwar Osmani, a annoncé que le Tribunal avait décidé d'annuler l'élection de 83 nouveaux membres de la Chambre. Le 12 février, la Chambre du peuple a adopté une résolution demandant au Président Karzaï de dissoudre le Tribunal. Toutefois, le Procureur général a abondé dans le sens du Tribunal et pris un mandat autorisant le recomptage des voix par la Commission électorale.

Le 27 février, la Chambre a élu M. Abdul Raouf Ibrahimi à sa présidence.

Le 23 juin, le Tribunal a statué que 62 membres de la Chambre du peuple devraient être remplacés, pour fraude électorale. Deux jours plus tard, la Chambre a voté la révocation de cinq membres de la Cour suprême, auxquels elle a reproché de ne pas avoir bloqué la décision du Tribunal.

Note:
La loi modifiée établit de nouvelles conditions pour pouvoir se présenter à la présidence de la République. Les candidats doivent avoir un diplôme universitaire et verser une caution de 2,5 millions d'afghanis (soit environ 57 000 dollars E.-U.), qui leur est remboursée en cas de victoire ou s'ils recueillent au moins 10 % des suffrages valables exprimés au premier tour de scrutin. Pour les candidats à la Chambre du peuple, la caution a été fixée à 30 000 afghanis (soit un peu moins de 700 dollars), remboursables à partir de 3 % des suffrages valables exprimés dans la circonscription. Auparavant, la caution de 10 000 afghanis (environ 230 dollars) était remboursable à partir de 2 % des suffrages.
RESULTATS DES ELECTIONS
Tours de votes
Tour no 118 septembre 2010
Nombre d'électeurs inscrits
Votants
Bulletins blancs ou nuls
Suffrages valables
9'200'000
4'216'594 (45.83%)
186'367
4'030'227
Notes
Répartition des votes
Tour no 1
Répartition des sièges
Tour no 1
Répartition des sièges entre hommes et femmes
Hommes
Femmes
Pourcentage de femmes
180
69
27.71%
Répartition des sièges selon l'âge
Répartition des sièges selon la profession
Commentaires
Sources:
- Chambre des peuple (02.12.2010)
- http://www.iec.org.af/eng/
- http://www.afghan2010.com/resource/2010-wolesi-jirga-candidate-list

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