IPU logoLe Journal de l'Union interparlementaire
MENSUEL PUBLIÉ SUR LE WEB22 septembre 2000, Numéro 13
  L'événement du mois

Renforcer encore la coopération entre
l'ONU et l'UIP par le biais d'un
système de coopération multilatérale

Group photo
Photo de groupe des Présidents de parlement prise à l'occasion de la COP

Le Sommet du millénaire des Nations Unies a eu lieu à New York du 6 au 8 septembre 2000. Il s'est conclu avec l'adoption par les chefs d'Etat et de gouvernement de la Déclaration du millénaire où ils décident "de renforcer encore la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et les parlements nationaux, représentés par leur organisation mondiale, l'Union interparlementaire, dans divers domaines, notamment la paix et la sécurité, le développement économique et social, le droit international et les droits de l'homme, la démocratie et la parité entre les sexes".

La Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire, Mme Najma Heptulla, a prononcé un discours à l'occasion du Sommet au nom de la Conférence des Présidents des Parlements nationaux qui s'est tenue au Siège de l'ONU du 30 août au 1er septembre 2000.

S'agissant de "La vision parlementaire pour la coopération internationale", Mme Heptulla a déclaré :

"C'est pour moi un honneur insigne de prendre la parole ici en ma qualité de présidente de la Conférence des Présidents des Parlements nationaux (COP) et au nom de la plus ancienne des organisations internationales, l'Union interparlementaire, pour vous présenter les résultats d'un événement exceptionnel et historique tenu dans cette même salle du 30 août au 1er septembre en coopération avec l'Organisation des Nations Unies auquel ont pris part quelque 150 Présidents d'Assemblées venus de 140 pays. Cette toute première conférence des Présidents des Parlements nationaux traduit indubitablement l'engagement des représentants des peuples que sont les parlements à travailler toujours plus étroitement avec l'Organisation des Nations Unies pour faire en sorte que le XXIème siècle soit un siècle sans peur, sans dénuement, sans misère, le siècle de l'épanouissement de tous les êtres humains. C'est à cette mondialisation que nous aspirons.

Monsieur le Secrétaire général, nous vous remercions de l'allocution très éloquente que vous avez prononcée à cette occasion. Vos exhortations trouveront un prolongement concret dans nos actions. Après un débat nourri, nous avons adopté à l'unanimité une déclaration résumant notre vision parlementaire de la coopération internationale à l'aube du troisième millénaire. Cette déclaration énonce les grands défis que doivent relever nos sociétés et exprime notre volonté politique de les résoudre par la coopération internationale. Y figurent en outre des recommandations sur le rôle des parlements dans un système réformé de coopération multilatérale.

Les parlements apportent un soutien indéfectible à l'Organisation des Nations Unies, soutien à la fois politique et concret. Que nous appartenions à la majorité ou à l'opposition dans nos parlements, nous sommes résolus à apporter le soutien politique nécessaire à l'ONU, qui demeure la pierre angulaire du système de coopération internationale. Nous sommes non moins résolus à allouer à l'ONU et aux autres institutions intergouvernementales les moyens dont elles ont besoin pour accomplir leur noble mission. Nous avons, à l'unanimité, identifié un déficit démocratique à l'ONU et dans l'ensemble du système intergouvernemental. Pour que les décisions de l'ONU reflètent les préoccupations et aspirations des peuples et que les accords internationaux soient effectivement inscrits dans nos réalités nationales, le parlement, institution représentant légitimement la société dans sa diversité et comptable devant elle, doit avoir une place plus grande dans la coopération internationale.

S'exprimant sur le droit des participants à prendre part à la Conférence, Mme Heptulla a ajouté "… nous avons été troublés par le fait que deux de nos pairs, Présidents d'Assemblée, ont été empêchés de participer à notre sommet parlementaire. Le refus de visa est contraire à l'esprit qui anime l'Union interparlementaire et l'Organisation des Nations Unies et aux principes de la démocratie qui sous-tendent le fonctionnement des parlements. En outre, ce refus porte atteinte à notre capacité à nous réunir ici à l'Organisation des Nations Unies à New York pour y exprimer l'appui que nous entendons lui apporter. Je fais donc appel à vous tous et au pays hôte pour qu'une solution soit apportée de toute urgence à ces problèmes."

  Elles et ils ont dit à la faveur de la première COP

M. Kofi Annan, Secrétaire général de l'ONU

Nous avons besoin d'une vision parlementaire des relations internationales
"Dans le courant de la semaine prochaine, les chefs d'État de plus de 150 pays se réuniront dans ces salles pour fixer un nouveau cap à l'Organisation et au monde. Pour réussir dans leur entreprise, ils devront chercher résolument des moyens novateurs de servir les intérêts de leurs concitoyens à l'ère de la mondialisation. Aucun groupe de dirigeants n'est mieux placé pour faire valoir ces intérêts que les présidents de parlement.
Vous représentez les peuples du monde, au nom desquels notre Charte a été rédigée. Vous comprenez mieux que personne leurs besoins, leurs aspirations et leurs attentes par rapport à l'Organisation en ce nouveau millénaire. Vous savez comment susciter un dialogue constructif entre différentes parties - entre ceux qui sont au pouvoir et ceux qui sont dans l'opposition. Vous n'ignorez donc pas combien il importe de se montrer tolérant face à ses adversaires et de défendre les droits des minorités aussi bien que ceux de la majorité. Et vous savez aussi combien il importe de savoir parfois s'élever au- dessus des querelles de partis et de s'unir pour défendre une grande cause nationale.
… De fait, nous avons plus que jamais besoin que vous nous disiez comment vous concevez les relations internationales. À l'heure de la mondialisation, il ne suffit plus que des gouvernements fassent front commun pour résoudre les sempiternels problèmes que constituent la pauvreté et les conflits. Des sociétés tout entières sont directement concernées par les relations internationales et elles ont un rôle à y jouer. Il faut qu'elles soient représentées de manières très diverses.
… Ensemble, nous, les fonctionnaires de l'Organisation et vous, les parlementaires, nous pouvons faire beaucoup pour vaincre cette méfiance - en expliquant aux populations les changements qui se produisent dans le monde et, surtout, en veillant à ce que ces changements servent leurs intérêts".

M. Tamisuke Watanuki, Président de la Chambre des Représentants du Japon

UIP : un potentiel encore inexploité
"Les parlements nationaux sont l'instrument le plus efficace pour relayer les préoccupations et les aspirations de la société auprès des gouvernements. En tant que rassemblement des parlementaires du monde entier, l'Union interparlementaire occupe une place privilégiée qui lui permet d'être l'expression de l'opinion publique de tous les pays. C'est pourquoi je considère qu'il est tout à fait possible de développer des relations complémentaires entre l'Union interparlementaire et l'ONU. C'est en 1996 qu'un accord de coopération a été conclu entre les deux organisations mais tout le potentiel que recèle l'Union n'a pas encore été exploité en ce qui concerne ses relations avec l'ONU."

Mr Li Peng, Président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale de la République populaire de Chine

Instaurer un nouvel ordre plus juste
"Pour intensifier la coopération nationale, il importe avant tout d'instaurer un nouvel ordre politique et économique national plus juste, propice à la paix et à la stabilité. Les hégémonies sont la principale source de perturbation de la situation internationale. L'ancien ordre économique international inéquitable est l'un des principaux facteurs de la grande disparité qui existe entre riches et pauvres dans le monde.
L'indépendance, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la dignité nationale des pays en développement doivent être pleinement respectées.
L'Union interparlementaire est la plus grande organisation interparlementaire du monde. Au fil des années, la coopération qu'elle a nouée avec l'ONU a produit des résultats utiles. L'Assemblée populaire nationale chinoise a pris une part active aux travaux de l'Union interparlementaire. Nous formons le vœu que cette coopération se renforce encore."

M. Gildas Molgat, Président du Sénat canadien

Les parlements peuvent jouer un rôle de médiateur
"La Déclaration a en outre le mérite de placer les parlements et les parlementaires au centre d'une dynamique nationale et mondiale qui permet de relever les défis contemporains. Elle affirme le rôle crucial des parlements dans l'adoption et l'application des traités et autres instruments internationaux. Elle souligne l'importance croissante de la diplomatie parlementaire et réaffirme la place incontournable que doivent occuper aujourd'hui les parlements dans les relations internationales. Les parlements, comme la Déclaration l'indique sans ambiguïté, sont le reflet et les instruments de la société civile.
A ce titre, ils jouent au plan national un rôle de médiateur et sont un outil d'expression des aspirations de tous les citoyens à un monde plus juste, plus pacifique et plus égalitaire.
Enfin, la Déclaration est une profession de foi sans équivoque en faveur de l'ONU en tant que principal instrument du nouvel ordre mondial tant attendu.
Pour toutes ces raisons, je suis convaincu que la Déclaration ne doit pas simplement être soumise aux chefs d'Etats et de gouvernements qui prendront part au Sommet du millénaire dans quelques jours. En effet, elle a aussi une valeur pédagogique pour le monde entier."

Mme Birgitta Dahl , Présidente du Parlement suédois

La démocratie, c'est le gouvernement par le peuple
"La démocratie, c'est le gouvernement par le peuple. Dans le monde qui est le nôtre aujourd'hui, la démocratie, ce sont aussi des décisions politiques qui transcendent les frontières nationales. Pour des raisons pratiques, pareilles décisions politiques doivent être prises par les gouvernements et leurs agents diplomatiques agissant de bonne foi et avec de bonnes intentions. Mais, bien souvent, ces décisions sont prises de manière telle - et dans des délais si courts - que les citoyens n'ont pas le sentiment d'y être associés ou de pouvoir influer sur leur cours. En pareil cas, nous pouvons difficilement attendre des citoyens qu'ils assument leurs responsabilités dans la mise en œuvre de ces décisions."

M. Raymond Forni, Président de l'Assemblée nationale française

Il nous faut aller plus loin
"L'accord de coopération conclu en 1996 entre l'Union interparlementaire et l'ONU a constitué un premier pas très positif en vue d'associer nos Parlements aux Nations Unies. Mais il faut aller plus loin. L'Union interparlementaire pourrait à terme devenir une véritable Assemblée parlementaire des Nations Unies, susceptible d'être consultée par l'Assemblée générale, le Conseil de Sécurité, le Conseil économique et social, et de leur faire des propositions.
Le moment est en effet venu de donner sa pleine dimension politique à l'organisation mondiale en créant sa seconde composante, indispensable à son équilibre, celle qui est au plus près de la voix des peuples.
C'est dans une telle perspective que les échanges que nous nous attachons à approfondir entre Parlements nationaux au sein de l'UIP pourraient trouver leur pleine signification. La reconnaissance que l'institution parlementaire recevrait ainsi au niveau planétaire serait un authentique progrès démocratique.
Mesdames et Messieurs, il ne s'agit pas là d'une utopie, mais d'une orientation qui découle des tendances que nous pouvons déjà constater, et qui est commandée par la volonté d'améliorer le fonctionnement concret du système international."

M. Mosé Tjitendero , Président de l'Assemblée nationale de la République de Namibie

L'Union interparlementaire à un tournant décisif
"L'Union interparlementaire est aujourd'hui à un tournant décisif de son histoire et de son évolution. Cette Conférence historique l'atteste puisqu'elle est l'aboutissement de la volonté très ancienne de l'Union interparlementaire d'appuyer vigoureusement les efforts de l'ONU en faveur de la paix et de la coopération entre les nations. L'Union interparlementaire n'a eu de cesse de promouvoir la démocratie, de défendre les droits de l'homme et de favoriser un véritable partenariat entre hommes et femmes dans la vie politique. Cela constitue en soi un bilan respectable et cela souligne le rôle que nous pouvons jouer en tant qu'élus pour faire mieux comprendre les programmes des Nations Unies par nos citoyens et les inciter à les soutenir. L'Union interparlementaire, en tant qu'instance mondiale des parlements nationaux, pourrait être particulièrement utile en familiarisant la société civile avec les programmes et les objectifs des Nations Unies dans ce nouveau millénaire afin que les peuples et les nations réunis proposent un terrain propice à une coopération mondiale utile à travers les efforts des Nations Unies et des parlementaires du monde entier."

M. Antonio De Almeida Santos , Président de l'Assemblée de la République du Portugal

Nous avons besoin d'une autre ONU
"L'ONU a été conçue comme une 'organisation d'Etats' qui, entre-temps, ont cessé d'être ce qu'ils étaient. La Charte qui l'a constituée, demeure un document remarquable. Mais historique. Les principes qui la régissent sont toujours valables. Néanmoins, elle se révèle incapable d'exercer le rôle de Gouvernement du monde dont le nouveau monde a besoin. Le défi de sa réforme est à l'ordre du jour. Mais toute tentative de nouveau dessin, tombe dans le fatalisme du "statu quo". Ce dont nous avons besoin est d'une autre ONU et non de la même ONU retouchée.
Si les nations sont représentées par les Parlements nationaux, c'est-à-dire par l'ensemble des citoyens, ne faudrait-il pas aller dans le sens d'un renforcement de leur représentation dans les futurs organes mondiaux de décision?"

Mme Violet Neilson, Présidente de la Chambre des Représentants de la Jamaïque

Le peuple peut influer sur les négociations gouvernementales
"Le peuple doit avoir le sentiment qu'il peut influer sur le cours de l'action du gouvernement. Nous avons besoin d'un système où les peuples peuvent élire leurs représentants sans crainte et sans interférence d'aucune sorte.
… Au niveau international, la coopération entre pays ayant des systèmes similaires et des problèmes semblables est un objectif très souhaitable si l'on veut trouver des solutions efficaces aux problèmes posés. Cette coopération peut être économique, politique ou intellectuelle au travers de conférences et d'échanges divers.
… Quelle doit donc être pour nous, communauté de démocraties, la vision parlementaire du nouveau millénaire? Les buts doivent en être l'élimination de la pauvreté, l'amélioration de l'éducation et l'élimination de toutes les formes d'injustice pour créer ainsi les conditions nécessaires à l'épanouissement de l'être humain."

M. Abdulhadi Majali, Président de la Chambre des Représentants jordanienne

Le dialogue entre les parlements doit être amplifié
"La révolution des technologies de l'information rapproche les nations les unes des autres et renforce les relations internationales dans notre village planétaire en favorisant un concept plus large de la coopération internationale qui obligera nos parlements à jouer un rôle plus grand dans les problèmes complexes qu'affrontent nos populations à travers le monde. En effet, le parlement est un élément de premier plan de l'Etat contemporain, qui incarne la souveraineté et contribue à en forger la volonté. Aussi croyons-nous que le dialogue entre parlements doit être développé et amplifié à tous les niveaux pour relever les défis qu'affronte la communauté internationale."

M. Jack Fritz, Président du onzième Congrès des Etats fédérés de Micronésie

Un défi pour les parlementaires
"Nous, parlementaires, pouvons apporter une contribution utile et j'aimerais lancer un défi à tous les parlementaires ici présents, en m'inspirant en partie de ce que le Secrétaire général, Kofi Annan, nous a dit mercredi. Faisons tout ce que nous pouvons, collectivement et individuellement, et en fonction de ce que notre système institutionnel permet, pour nous engager activement aux côtés de l'ONU. Si je dis que nous, parlementaires, sommes ce qui se rapproche le plus de la voix de nos peuples, alors nous ne serons pas à la hauteur de notre mission si nous ne jouons pas un rôle plus actif."

M. Theo Ben Gurirab, Président de l'Assemblée générale des Nations Unies

L'UIP est arrivée sur la scène onusienne
"Je tiens à souligner l'importance de cette conférence des Présidents des Parlements nationaux. L'Union interparlementaire (UIP) est une organisation mondiale et, de ce fait, un allié naturel de l'ONU. Malheureusement, cette réalité est restée trop longtemps ignorée. L'UIP est enfin arrivée, en frappant un grand coup, sur la scène onusienne, et il n'y aura pas de retour en arrière. Saluons cette grande victoire. Faisons en sorte de rendre cette nouvelle relation entre l'ONU et l'UIP longue et fructueuse."

M. Mike Moore, Directeur général de l'OMC

Nous pouvons coopérer
"Je crois que les parlementaires, les représentants des peuples, peuvent être plus étroitement impliqués en ce qui concerne l'OMC. ... L'UIP peut jouer un rôle important. Par définition, les thème traités par l'OMC transcendent les frontières nationales. Il est donc logique que les parlementaires du monde entier qui ont des intérêts similaires se rassemblent pour développer des liens avec nous. Les parlements, comme les gouvernements ont de plus en plus besoin d'une coopération internationale. Tout comme ceux adoptés par les autres organisations, nos accords doivent être approuvés par les parlements. De ce fait, plus ils sont compris, mieux cela vaudra pour les ministres et les gouvernements, nombre d'entre eux souhaitant d'ailleurs approfondir nos relations.
… Je félicite l'UIP et j'espère que vos Membres seront d'accord sur le fait que nous pouvons coopérer. Je pense qu'un séminaire ou un symposium concernant nos activités serait une bonne chose. Vous êtes tous les bienvenus à Genève."

M. March Malloch Brown, Administrateur du PNUD

Les parlements peuvent contribuer à relever les défis du nouveau millénaire
"Il n'y a pas si longtemps, le fait de parler d'une vison parlementaire de la coopération internationale était en soi contradictoire. En premier lieu, les instances législatives étaient trop peu nombreuses dans le monde et deuxièmement, l'action internationale était perçue comme une chasse gardée de l'Exécutif...
Mais le vent de la mondialisation qui a balayé le monde, a transformé le paysage politique, social et économique. Et, alors que nombre d'institutions nationales et internationales ont été affaiblies - et quelques fois anéanties - par ces forces, les systèmes parlementaires ont connu une croissance et se sont renforcés. Quatre-vingt dix pour cent des pays ont désormais, sous une forme ou une autre, un corps législatif représentatif, plus de 60% sont des démocraties connaissant le multipartisme et la proportion de pays dits libres a plus que doublé en moins d'une décennie. Cela représente incontestablement un énorme progrès. Nous devons maintenant nous efforcer de faire en sorte que ces parlements puissent relever les défis les plus urgents du nouveau millénaire afin de trouver des moyens de mettre fin à la marginalisation des pauvres, qu'il s'agisse de la pauvreté au sein des pays ou des écarts entre pays.
... Du Gabon au Cambodge, nous travaillons déjà avec différents partenaires de valeur - et plus particulièrement l'UIP, avec laquelle nous avons une relation fructueuse - dans des domaines qui vont du travail législatif au contrôle de l'action du gouvernement en passant par le dialogue avec les électeurs et les défis que posent une meilleure représentation des femmes et l'intégration des préoccupations en matière de défense des droits de l'homme ou de l'environnement dans le travail parlementaire."

M. Juan Somavía, Directeur général de l'OIT

Aux parlements d'agir
"... L'OIT réunit gouvernements, employeurs et travailleurs afin de mettre en place une meilleure architecte sociale dans le monde. Les parlements construisent l'édifice de la démocratie à travers le débat national et l'action politique. Inévitablement, nos pas se rejoignent.
... Aujourd'hui, je suis devant vous avant tout pour une cause : la cause des enfants forcés de travailler et privés de leur enfance. Je suis venu pour vous demander à tous d'adhérer à la campagne de l'OIT pour supprimer le travail des enfants sur la terre. Je vous demande de ratifier la Convention n°182 de l'OIT sur les pires formes de travail des enfants.
... A vous d'agir. Les parlements de chaque pays membre doivent ratifier cette convention et l'incorporer dans leur législation nationale. Jusqu'à présent, 36 Etats sur les 175 membres de l'OIT ont ratifié la Convention n°182 dans sa première année d'existence. C'est un record. Elle entrera en vigueur le 19 novembre 2000. Pour les parlements qui ne l'ont pas encore fait, je vous prie de bien vouloir lui donner la priorité".

  Point de mire

 

Déclaration :
Remarques de M. Melegué Traoré Président de l'Assemblée nationale du Burkina Faso,
Rapporteur à la Conférence

Associer plus étroitement les citoyens aux rouages de la coopération multilatérale

"Ce texte traduit une vision politique des grands défis auxquels le monde est confronté en cette année hautement symbolique. Il fait la synthèse des préoccupations et des aspirations les plus pressantes des peuples telles que nous les percevons dans nos contacts directs et quotidiens avec les citoyens qui nous ont élus pour les représenter, et avec les réalités nationales et locales que nous vivons avec eux. La Déclaration est aussi l'expression d'une nouvelle conception de la coopération internationale. L'évolution spectaculaire des relations internationales dont nous sommes témoins nous impose d'associer plus étroitement les citoyens aux rouages de la coopération multilatérale et aux forums de négociation internationaux.

… J'aimerais faire deux observations sur cette première partie de la Déclaration. La première porte sur la question de la souveraineté nationale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats que vous avez été nombreux à évoquer dans vos discours. Chacun sait que le débat sur ces concepts s'est intensifié ces dernières années. Soyez donc assurés que ces questions ont fait l'objet d'un débat très dense au Comité préparatoire.

… Permettez-moi à présent d'aborder la deuxième section de la Déclaration, consacrée au rôle de l'Organisation des Nations Unies. L'ONU doit demeurer la pierre angulaire d'une coopération forte et fructueuse à l'échelle mondiale; elle doit aussi être renforcée et nous engageons instamment ses membres à lui donner les moyens humains et financiers nécessaires. Il faut en outre poursuivre et faire aboutir le processus de réforme de l'ONU. Comme vous le savez, les vues divergent sur cette réforme, en particulier sur une éventuelle refonte du Conseil de sécurité.

… La troisième section de la Déclaration analyse l'évolution des relations internationales et en conclut que les parlements doivent être plus étroitement associés à la coopération internationale. Les relations internationales ne se bornent plus à la diplomatie traditionnelle. La coopération internationale exige aujourd'hui des méthodes de travail différentes et la participation de nouveaux acteurs. L'un d'entre eux est le Parlement. La participation des parlements est d'autant plus nécessaire que la mondialisation et les révolutions technologiques ont rétréci le monde, aujourd'hui plus interdépendant que jamais. La complexité qui en découle exige des parlements et de leurs membres qu'ils s'affirment davantage dans leur rôle d'intermédiaires entre les citoyens et les structures de décision internationales."

  Evénements

Séminaire sur les droits de l'homme en Asie du nord-est

Du 9 au 11 août, le Parlement de la Mongolie - le Grand Khoural de l'Etat - a accueilli le séminaire régional pour l'Asie du nord-est sur le thème intitulé "Les parlements et les droits de l'homme", organisé conjointement par l'Union interparlementaire et le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. Des parlementaires de la République de Corée, de la République populaire démocratique de Corée, du Japon, de la République populaire de Chine et de la Mongolie ont pris part à cette rencontre, ainsi que des experts.

Cette réunion, la première du genre, a permis à des parlementaires de cinq pays de la région de partager leurs expériences et de débattre des stratégies à mettre en œuvre pour mieux promouvoir et préserver les droits de l'homme à l'échelle nationale. Ce débat a également permis de déterminer l'essence et le contenu d'un Guide pratique pour parlementaires sur les droits de l'homme que l'Union et le Haut Commissariat aux droits de l'homme entendent mettre au point dans les mois à venir.

  Lu dans la Presse

The New York Times

Nombre de démocraties nouvelles et certaines démocraties plus anciennes étant aujourd'hui en difficulté pour cause d'échec économique, d'instabilité ou d'incurie des dirigeants politiques, des législateurs venus du monde entier, siégeant ces trois derniers jours à l'ONU, se sont mutuellement exhortés à renforcer, à tous les niveaux, les institutions législatives.

Ils ont participé au premier "Sommet parlementaire" jamais organisé; auquel ont pris part plus de 150 Présidents d'Assemblée - un événement auquel les dirigeants du Congrès américain ont préféré ne pas participer. Au cours de cette conférence, les présidents, qui, pour la plupart, sont des élus du peuple, se sont à plusieurs reprises posé la question de savoir comment donner à leurs électeurs le sentiment d'être plus directement associés à la conduite des affaires publiques.

Les Présidents des chambres basses et hautes présents à cette conférence organisée par l'Union interparlementaire, organisation sise à Genève, ont déclaré qu'à l'heure de la mondialisation, les citoyens ordinaires, même dans les démocraties les plus solidement enracinées, ont souvent l'impression que le pouvoir politique et économique leur échappe".

Agence France Presse (AFP)

Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a appelé mercredi les parlements du monde entier à rejeter une "démocratie en trompe l'œil" consistant à organiser des élections sans liberté de parole ni de presse. A l'occasion de l'ouverture de la première conférence mondiale des présidents de parlements nationaux de 141 pays, il a affirmé que "les droits ne peuvent pas être garantis seulement par la tenue d'élections".

Cette conférence de trois jours a été organisée par l'Union interparlementaire (UIP), qui regroupe les parlements de la quasi-totalité des pays à l'exception de petites îles des Caraïbes et du Pacifique.

Annan a déclaré aux délégués : en "frappant d'ostracisme ceux qui revendiquent une place dans la communauté des démocraties sur la base de fausses prétentions (…) vous pouvez aider à restaurer des gouvernements démocratiques là où ils ont été renversés et à les renforcer là où ils sont en danger".

CNN.com

Plus de 140 pays ont envoyé leurs législateurs, au plus haut niveau, à la première réunion mondiale de dirigeants parlementaires. Les Etats-Unis, eux, n'ont envoyé personne et ils ont empêché le Président du Parlement cubain d'y assister.

Alors que l'Union interparlementaire - organisateur de la Conférence - déclare que ses parlements membres sont démocratiquement élus, des experts en droits de l'homme ont contesté la crédibilité démocratique de certains pays participants - dont l'Iraq, le Congo et la Yougoslavie. Et la participation de certains parlementaires à cette conférence a été contestée.

Reuters

Quelques jours avant un éventuel sommet sur le Moyen-Orient, le Président du Parlement israélien a appelé le dirigeant palestinien Yasser Arafat à penser à l'histoire et aux enfants de la région et à s'engager pour un pacte de paix. "Depuis cette tribune, je l'appelle au nom d'Israël à ne pas dire non !" C'est par ces mots qu'Avraham Burg, Président de la Knesset, s'est adressé à la première réunion des Président des parlements du monde entier.

… Il s'adressait ainsi aux 900 participants venus de 141 pays pour un forum de l'Union interparlementaire. Il a invité les participants "à s'associer à ses prières pour la paix - que les jours de souffrance et de guerre dans notre région cessent et que nos enfants ne périssent plus sur les champs de bataille". Burg a aussi invité le Président du Parlement iranien, Mehdi Kharroubi, à venir à Jérusalem, précisant que ce dernier avant parlé avec beaucoup d'éloquence de l'idée d'un "dialogue entre les civilisations".

Le Monde

Mercredi 30 août, pour la première fois depuis plus de vingt ans, des parlementaires iraniens et leurs homologues américains se sont rencontrés à New York, en marge de la conférence des présidents des parlements nationaux réunie au siège des Nations Unies. Minimisée par les Iraniens et annoncée à la presse par les sénateurs américains, la rencontre a eu lieu au Metropolitan Museum. Elle a porté sur le sort de dix juifs condamnés en Iran à des peines de prison pour espionnage.

 Vous trouverez sur ce site
Page d'accueil
L'Union en bref
Documents de l'Union

Domaines d'activités
Quoi de neuf ?
Recherche rapide

  Comment contacter l'Union

  Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter la Responsable de l'information à l'adresse suivante:

Responsable de l'information
Union Interparlementaire
B.P. 438, 1211 Genève 19, Suisse
Téléphone : (4122) 919 41 50
Fax: (4122) 919 41 60
E-mail: lb@mail.ipu.org

  Bases de données

  Base de données PARLINE : information sur la structure et le fonctionnement des Parlements nationaux

Base de données PARLIT : références bibliographiques sur les ouvrages et articles traitant le droit et la pratique parlementaires

Les femmes en politique: références bibliographiques à des ouvrages et articles sur le sujet des femmes en politique

Left arrowListe chronologique des numéros parus du JournalRight arrow
Copyright © 2000 Union interparlementaire