IPU logoLe Journal de l'Union interparlementaire
MENSUEL PUBLIÉ SUR LE WEB 26 janvier 2001, Numéro 17
  L'événement du mois

Des représentants de la Knesset et du Conseil législatif palestinien se sont réunis à Paris sous l'égide de l'UIP

Middle East meeting

Des représentants de la Knesset et du Conseil législatif palestinien (de gauche à droite : Zeev Boïm, Ofir Pines et Ziad Abu Amr)se sont réunis le 15 janvier 2001 à Paris, sous l'égide du Comité sur les Questions relatives au Moyen-Orient de l'Union interparlementaire (UIP), présidé par le député français Yves Tavernier. Le Président du Groupe travailliste à la Knesset, Ofir Pines, le représentant du Likoud, Zeev Boïm et le Président de la Commission politique du Conseil législatif palestinien, Ziad Abu Amr (voir entretiens ci-dessous), ont participé à la réunion, en présence du Secrétaire général de l'UIP, Anders B. Johnsson.

Dialogue constructif

Cette réunion, qui s'est tenue dans une climat de dialogue constructif, dans les locaux de l'Assemblée nationale française et à l'invitation du Groupe français de l'UIP, a porté sur le processus de paix israélo-palestinien et notamment sur les principaux points du compromis proposé aux parties par l'ex-Président des Etats Unis, Bill Clinton. Ces propositions portaient sur les questions du territoire, de la sécurité, du problème des réfugiés palestiniens et du statut de Jérusalem et des Lieux Saints.

"Trouver une issue"

Les participants ont exprimé des positions différentes sur ces questions, mais le Président du Comité s'est dit "encouragé par la volonté des participants de poursuivre le dialogue entre les deux institutions". M. Yves Tavernier a estimé que les problèmes de territoire pourraient "trouver une issue". S'agissant du problème des réfugiés, le Président du Comité a appelé à concilier le droit imprescriptible du retour des Palestiniens avec la nécessité de préserver l'intégrité et la spécificité d'Israël. Enfin, le Comité a exprimé le souhait que le Conseil législatif palestinien puisse à nouveau se réunir sans difficulté à Ramallah.

Prochaine réunion dans la région

Les participants ont également souligné l'importance de promouvoir un contact direct et régulier entre la Knesset et le Conseil législatif palestinien. Ils ont aussi invité le Comité à tenir une prochaine réunion dans la région.

Entretiens :

Ofir Pines, Président du Groupe parlementaire du Parti travailliste à la Knesset

Q : Quel a été le résultat de la réunion de Paris ?

O. P.: Je pense que la réunion du Comité Moyen-Orient qui a eu lieu à Paris, à l'initiative du Président du Comité M. Yves Tavernier, a été très importante et utile. Nous avons beaucoup apprécié les efforts des membres du Comité, venus des différentes régions du monde, pour y assister. La réunion a été une excellente occasion d'aborder, en profondeur, les vraies questions et qui vont bien au-delà des informations que l'on peut trouver dans la presse. Outre la réunion formelle, nous avons également fait bon accueil à la proposition de rencontrer plus souvent les membres du Comité et les représentants de l'Autorité palestinienne.

Q: Quel rôle envisagez-vous pour le Comité et plus généralement pour l'UIP dans le processus de paix ?

O.P.: L'UIP et le Comité sur les Questions relatives au Moyen-Orient ont un rôle important à jouer dans la promotion du dialogue entre les parties. Des rencontres telles que celle que nous avons eue sont une bonne occasion pour les parties de présenter leurs positions et de répondre aux questions des membres du Comité venant de différentes régions du monde. Cette initiative est un bon moyen d'analyser ces points.

Q: Les parlementaires peuvent-ils contribuer au processus de paix ?

O.P.: Les parlementaires peuvent apporter une contribution unique au processus de paix. S'ils ne sont pas actuellement formellement engagés dans les négociations, ils ont la possibilité d'exercer une influence sur l'opinion publique et sur les décideurs de leur pays. En général, je peux dire que ces dialogues, rencontres et échanges d'informations, tant formels qu'informels, ont une grande valeur. L'UIP joue un rôle important pour faciliter des rencontres entre les différentes parties et pour créer des réseaux qui peuvent faciliter un rapprochement entre les différentes positions et faire avancer le processus de paix.

Zeev Boim, parlementaire israélien, membre du Likoud

Q : Quel a été selon vous le résultat de la réunion de Paris ?

Z.B.: Le fait que nous nous soyons rencontrés est important. Nous avons discuté et échangé nos points

Q : Quels rôle peuvent jouer les parlementaires dans le processus de paix ?

Z.B : A Paris, nous n'avons pas négocié. Nous n'étions pas en position de le faire, car nous ne représentons que nos partis au parlement. Nous ne sommes pas des décideurs, puisque nous n'avons pas été mandatés par des gouvernements. Mais je le répète, le fait même que nous nous soyons rencontrés est important. Si une telle rencontre n'a pas une influence directe sur le processus de négociation, elle aide à créer un climat favorable à la poursuite du dialogue. A notre retour, nous pourrons en parler à nos collègues de parti qui sont proches du gouvernement. C'était la première fois que je rencontrais le Prof. Abu Amr. C'est un homme très intelligent, éduqué et modéré. C'est une bonne chose que de rencontrer des gens comme lui. Tôt ou tard nous devrons arriver à un accord. Actuellement, nous faisons face à un problème très difficile, vu la situation qui prévaut. Je ne pense donc pas que nous arriverons à un accord pour l'instant.

Q : Pensez-vous que si Ariel Sharon devient Premier Ministre les choses vont changer ?

Z.B.: Je suis sûr qu'il va changer le cours de la paix et qu'il va essayer de faire avancer des initiatives pour le processus de paix. Mais M. Sharon va aussi dire à Mr. Arafat : si vous voulez négocier, vous devez d'abord cesser de tirer sur Israël.

Ziad Abu Amr, Président de la Commission politique du Conseil législatif palestinien

Q: Quels ont été pour vous les résultats de la réunion de Paris ?

Z.A.A. : Le Comité et l'UIP doivent continuer d'être engagés dans les questions relatives au Moyen-Orient, et notamment en ce qui concerne le processus de paix. Le Comité peut présenter les faits et les différents points de vues à l'Union interparlementaire et peut ainsi énoncer des positions pouvant aider à trouver une solution pacifique au conflit israélo-arabe. L'UIP devrait user de son poids politique et moral pour atteindre cet objectif. L'UIP, de par sa nature et sa composition a toutes les qualités requises pour jouer ce rôle.

Q : Quel peut être le rôle du Comité Moyen-Orient et de l'UIP en général dans le processus de paix ?

Z.A.A. : Le Comité et l'UIP doivent continuer d'être engagés dans les questions relatives au Moyen-Orient, et notamment en ce qui concerne le processus de paix. Le Comité peut présenter les faits et les différents points de vues à l'Union interparlementaire et peut ainsi énoncer des positions pouvant aider à trouver une solution pacifique au conflit israélo-arabe. L'UIP devrait user de son poids politique et moral pour atteindre cet objectif. L'UIP, de par sa nature et sa composition, a toutes les qualités requises pour jouer ce rôle.

Q : Les parlementaires peuvent-ils contribuer au processus de paix ?

Z.A.A. : Les parlementaires peuvent contribuer au processus de paix à plus d'un titre. Premièrement, ils devraient continuer à s'intéresser au processus de paix et à s'y engager. Ils peuvent travailler ensemble pour parvenir à une vision commune qui aide à la paix. Les parlementaires peuvent travailler avec leurs gouvernements respectifs et éduquer leurs peuples, afin d'assurer un soutien au processus.

Le Comité en bref :

Le Comité se réunira à La Havane du 1er au 7 avril 2001, lors de la 105ème Conférence interparlementaire et continuera d'examiner la situation. Créé en 1987, le Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient a pour but de favoriser les contacts directs entre les délégations arabes et israélienne et de promouvoir une action parlementaire à l'appui du processus de paix. Le Comité se réunit pendant les Conférences statutaires de l'UIP et lors de sessions extraordinaires, pour entendre les délégations arabes et israélienne. Il est composé de douze parlementaires venus de toutes les régions du monde. Etaient notamment présents à Paris : M. Raymond Ahouandjinou (Bénin), Mme Pensak Chagsuchinda (Thaïlande), M. Andrea Philippou (Chypre) et Mme Oddbjorg Ausdal Starrfelt (Norvège).

  Les priorités de l'UIP en 2001

Par Mme Najma Heptulla
Présidente du Conseil de l'UIP

L'Union interparlementaire entre dans un nouveau millénaire avec l'objectif de rendre la démocratie plus participative, plus inclusive et plus interactive. Le premier sommet mondial des Présidents des parlements nationaux, organisé par l'UIP au Siège de l'ONU l'année dernière, a marqué un moment historique pour l'organisation. Cet événement a jeté les bases d'un renforcement des relations avec les Nations Unies et ses institutions spécialisées, relations grâce auxquelles l'UIP apportera une dimension parlementaire à la coopération internationale.

Atteindre ces objectifs demandera des efforts concertés de la part de tous les membres de l'Union. Cela impliquera le renforcement de l'organisation mondiale des parlements à travers le processus de réforme lancé cette année. Cela inclura également l'établissement d'une relation nouvelle et renforcée entre l'UIP, les Nations Unies et ses organes subsidiaires. Plus important encore, l'UIP doit être en mesure de relayer le point de vue des peuples, à travers les représentants qu'ils ont élus - les parlementaires - dans l'enceinte de la famille onusienne, les institutions de Bretton Woods ou l'Organisation mondiale du commerce.

L'UIP continuera de réfléchir aux grands enjeux de l'époque lors de ses deux prochaines conférences statutaires, la première au début du mois d'avril à la Havane (Cuba) et la seconde à Ouagadougou (Burkina Faso), au deuxième semestre. L'UIP compte également organiser des rencontres interparlementaires importantes, comme celle sur le commerce international, en collaboration avec l'OMC à Genève, au début du mois de juin. L'UIP entend en outre faciliter une présence et une contribution parlementaires à la Conférence de l'ONU sur les pays les moins avancés (Bruxelles, en mai 2001) et à l'occasion de la Conférence sur le racisme (en Afrique du Sud, au début du mois de septembre 2001).

Ainsi, l'UIP entend amplifier ses activités de protection de la démocratie. L'organisation mondiale des parlements est toute désignée pour apporter une contribution majeure au développement économique et social.

  L'invitée

 

Mme Françoise Saudan
Présidente du Conseil des Etats suisse

Françoise Saudan

Q : Vous avez été élue à la Présidence du Conseil des Etats de la Suisse. Quelles sont vos priorités ?

F.S.: La Présidence du Conseil des Etats comporte plusieurs obligations : diriger les débats pendant les sessions du Conseil des Etats, représenter ce dernier lors des manifestations officielles et assumer au sein de la délégation administrative, conjointement avec les représentants du Conseil national, la gestion et le contrôle des services du Parlement. La première de mes priorités est de mériter la confiance que mes collègues m'ont accordée. Tout aussi essentiel à mes yeux est le renforcement de notre cohésion nationale qui est parfois mis à mal par les divergences qui apparaissent lors des votations fédérales.

Q : Comment envisagez-vous le rôle des parlements au XXIème siècle, à l'heure de la mondialisation ?

F.S.:Avec un nouveau défi à relever, celui de mettre en place une collaboration efficace entre les Parlements afin d'intégrer cette nouvelle dimension. Je suis frappée de constater que les grands problèmes de notre temps tels que le respect des droits de l'homme, la protection de l'environnement ou la lutte contre la criminalité, exigent des solutions globales. Les contacts que j'ai pu nouer en tant que vice-présidente avec des représentants d'autres parlements ont été à la fois enrichissants et fructueux.

Q : Vous êtes la deuxième femme à être élue à ce poste. Pensez-vous que les femmes ont une influence dans la gestion du pouvoir politique ?

F.S.: Nous n'avons pas une influence qui soit conforme à notre poids politique qui est parfois supérieur à la moitié du corps électoral. Mais je ne crois pas à la politique "féminine" car d'une part toute politique est au service de toute la population et non d'une partie de cette dernière et que la quasi totalité des problèmes auxquels nous sommes confrontés, hormis le cas de la maternité, touchent les hommes et les femmes, que ce soit le chômage, la formation, la vieillesse ou la maladie. Cela dit, il est généralement reconnu aux femmes une qualité d'écoute et un plus grand sérieux dans leur travail politique.

NOTE

Mme Françoise Saudan et M. Anders B. Johnsson, le Secrétaire général de l'UIP seront les invités du Club suisse de la Presse de Genève, le mardi 30 janvier à 11h30.

  Point de mire

Le parlementaire chilien Juan Pablo Letelier élu Président du Comité des droits de l'homme des parlementaires

J.P. Letelier

Le parlementaire chilien, Juan Pablo Letelier, a été élu Président du Comité des droits de l'homme des parlementaires. "En tant que Chilien, c'est un honneur de présider le Comité à un moment particulièrement important de notre histoire. Je connais l'engagement du Comité en faveur des parlementaires dont les droits de l'homme sont bafoués et mon objectif est que ce travail soit encore plus visible", a déclaré Juan Pablo Letelier.

"C'est le devoir de tout parlementaire d'être en première ligne pour garantir le respect total et inconditionnel des droits de l'homme. L'engagement du Comité est de soutenir les droits de l'homme des parlementaires partout dans le monde, en rendant la défense de ces droits encore plus visible, en prévenant et en condamnant tous ceux qui les responsables de violations de ces droits et de l'impunité. Le visage d'un monde global plus humain dépend de la construction de cohabitations au niveau local basées sur la tolérance et le respect de la dignité humaine.

Né en 1961, Juan Pablo Letelier, fils de l'ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Salvador Allende (assassiné à Washington en 1976) est économiste de formation et membre du Comité central du parti socialiste chilien.

Le député sri-lankais Mahinda Samarasinghe élu Vice-Président

Lors de sa 92ème session, le Comité a également élu le député sri-lankais Mahinda Samarasinghe, à sa Vice-Présidence. Né en 1956, M. Samarasinghe qui est également économiste, est le Chef de file adjoint du groupe parlementaire du Parti UNP d'opposition. "Je souhaite oeuvrer au renforcement de l'action du Comité, qui comprend également des missions sur le terrain. Et j'espère que nous pourrons nous rendre dans plusieurs pays et notamment au Myanmar", a affirmé M. Samarasinghe.

  Brèves

Mission de l'UIP à Cuba dans le cadre de l'arrestation d'un parlementaire tchèque

Le Président du Comité des droits de l'homme des parlementaires, Juan Pablo Letelier et le Secrétaire général de l'UIP, Anders B. Johnsson, effectueront une mission à Cuba, dans le cadre de l'arrestation du parlementaire tchèque, Ivan Pilip.

L'UIP débat la possible création d'uneAssemblée des Etats méditerranéens

Le Comité Ad Hoc de la CSCM (Sécurité et Coopération en Méditerranée) établi par l'UIP, a siégé à La Valette (Malte), les 19 et 20 janvier, à l'invitation de la Chambre des Représentants de Malte. Tous les membres du Comité - formé des parlementaires de l'Algérie, de l'Egypte, de l'Espagne, de la France, de l'Italie, de Malte, du Maroc, de la République arabe syrienne, de la Slovénie, et d'une représentante du Groupe de concertation des femmes parlementaires de la Méditerranée - ont été unanimes à réitérer leur engagement envers l'idée d'établir, à terme, un espace régional de dialogue parlementaire et ont débattu les possibles caractéristiques de la future assemblée.

Le Comité a relevé que pour qu'un tel espace parlementaire régional puisse prospérer, l'instauration d'une paix juste et durable dans la région, et notamment au Moyen-Orient, est fondamentale. Il a encouragé à cet égard toutes les parties concernées à n'épargner aucun effort pour parvenir à une paix juste et équitable et une sécurité durable dans la région.

Citoyenneté de Saint-Marin

Le Parlement de la République de Saint Marin a adopté, le 30 novembre dernier, une loi qui permet aux enfants nés de mères citoyennes de la République de Saint Marin, de devenir citoyens de cette République, à leur naissance et non à l'âge de 18 ans comme c'était le cas auparavant. Jusqu'à présent, seuls les enfants nés de père ayant la citoyenneté de Saint-Marin bénéficiaient de celle-ci dès la naissance.

 Vous trouverez sur ce site
Page d'accueil
L'Union en bref
Documents de l'Union

Domaines d'activités
Quoi de neuf ?
Recherche rapide

  Comment contacter l'Union

  Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter la Responsable de l'information à l'adresse suivante:

Responsable de l'information
Union Interparlementaire
B.P. 438, 1211 Genève 19, Suisse
Téléphone : (4122) 919 41 50
Fax: (4122) 919 41 60
Télex : 414217 IPU CH
E-mail: lb@mail.ipu.org

  Bases de données

  Base de données PARLINE : information sur la structure et le fonctionnement des Parlements nationaux

Base de données PARLIT : références bibliographiques sur les ouvrages et articles traitant le droit et la pratique parlementaires

Les femmes en politique: références bibliographiques à des ouvrages et articles sur le sujet des femmes en politique

Left arrowListe chronologique des numéros parus du JournalRight arrow
Copyright © 2000 Union interparlementaire