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MENSUEL PUBLIÉ SUR LE WEB 16 juillet 1999, Numéro 2
  L'événement du mois

I N T E R V I E W
Miguel Angel Martínez
Le Président du Conseil de l'Union interparlementaire élu au Parlement européen
Par Luisa Ballin

M.A. Martinez Le Président du Conseil de l'Union interparlementaire, M. Miguel Angel Martínez, vient d'être élu au Parlement européen.

M. Martínez a présenté sa démission à la Chambre des Députés espagnole le 15 juillet 1999, date à laquelle son mandat parlementaire national a pris fin.

Conformément aux dispositions de l'Article 20.4 des Statuts de l'Union interparlementaire, les fonctions de Président du Conseil seront exercées à compter du 15 juillet 1999 par la Vice-Présidente du Comité exécutif, Mme Najma Akbarali Heptulla, Vice-Présidente du Rajya Sabha (Chambre Haute) de l'Inde, jusqu'à ce que le Conseil ait procédé à une nouvelle élection.

S'agissant de cette élection, il est stipulé à l'Article 20.3 des Statuts que "l'élection a lieu au cours de la deuxième Conférence de l'année". Conformément à la pratique établie et après consultation avec le Président du Conseil et les membres du Comité exécutif, le Comité exécutif a décidé d'inscrire le point intitulé "Elections du Président du Conseil de l'Union interparlementaire" (pour un mandat de trois ans) à l'ordre du jour de la deuxième séance de la 165ème session du Conseil, qui se tiendra le samedi 16 octobre à Berlin.

Q: Vous connaissez tous les rouages de l'Union interparlementaire. Quel bilan tirez-vous de ces années passées à l'UIP?

Miguel Angel Martínez : Il y a toujours une relation dialectique entre les hommes et le moment où ils sont élus. J'ai été élu parce que la situation était mûre pour une mobilisation visant à faire de l'Union interparlementaire une instance plus politique, un instrument important dans le processus de démocratisation et de globalisation que vit le monde, une institution qui coordonne les activités des parlements du monde pour un ordre mondial démocratique et équilibré où la paix soit sauvegardée. L'ordre mondial basé sur la confrontation des blocs disparu, la démocratie est devenue une nécessité partout et pour tous. Mais la démocratie n'a pas de sens si elle ne touche pas aussi les relations internationales. C'est dans ce contexte que les parlements sont appelés à jouer un rôle sur la scène politique internationale et à agir de façon efficace et coordonnée. Nous avons défini ce qu'est la diplomatie parlementaire et la façon de la rendre efficace, il faut maintenant concrétiser cette démarche.

Q: La diplomatie parlementaire peut-elle aisément se faire une place sur la scène internationale?

MAM : Certainement. Le phénomène que nous constatons ces deux dernières années est justement la revendication d'une action plus résolue des parlements sur la scène internationale. La stratégie pour y parvenir est de convaincre tous les présidents des parlements du monde de s'engager pour que cette action soit plus visible et efficace. Nous pourrions, par exemple, organiser une fois par année ou tous les deux ans, une conférence des présidents de parlement. Nous avons pu faire comprendre aux gens et aux principaux acteurs internationaux, que le rôle des parlements que nous revendiquons ne va pas dans le sens d'un bras de fer pour un partage du pouvoir, mais qu'il s'inscrit dans le cadre d'une action concrète en faveur de la démocratie. Cette action n'est pas menée contre telle ou telle institution, nous devons la mener avec les gouvernements et avec les fonctionnaires internationaux. Le pari est déjà gagné pour ce qui est de l'acceptation de cette idée. Il s'agit maintenant d'avancer dans la concrétisation du projet qui vise à ce que tous reconnaissent que l'Union interparlementaire est l'instance représentant les parlements, notamment auprès des Nations Unies. L'ONU, pour être efficace, doit prévoir dans le cadre de sa réforme la dimension parlementaire qui lui manque. Car la thèse voulant que les instances inter-étatiques soient automatiquement des instances intergrouvernementales ne tient plus.

Q: Que répondez-vous à ceux qui estiment que "la machine onusienne" est déjà assez bureaucratique et lourde et qu'une dimension de plus ne ferait qu'ajouter à son manque d'efficacité?

MAM : Le phénomène d'une dimension parlementaire qui rendra l'ONU plus démocratique est incontournable. Ce n'est pas parce que cette nouvelle dimension va rendre les choses un peu plus complexes qu'il ne faut pas s'y atteler. A l'heure actuelle, la mondialisation fait que, si nous n'arrivons pas à étendre la démocratie au-delà des frontières nationales, c'est le principe même de la démocratie universelle qui serait remis en cause. Une vision aussi simple que possible des exigences de l'heure s'impose.

Q: L'Union interparlementaire donne l'impression ces derniers temps de "coller" plus à la réalité, d'être plus en phase avec les préoccupation des citoyennes et des citoyens. Il est d'ailleurs intéressant de constater que les femmes parlementaires font de plus en plus de propositions concrètes pour que l'UIP soit plus présente "sur le terrain". Tel a notamment été le cas à propos de la crise dans l'ex-Yougoslavie...

MAM : Vous touchez là plusieurs problèmes. Je me suis beaucoup battu pour qu'il y ait une présence accrue des femmes au niveau institutionnel et au sein de l'UIP. J'avoue avoir à ce propos un sentiment aigre-doux. Nous avons certes avancé, puisque plusieurs mesures ont été prises, comme celle qui a fait de la Réunion des femmes parlementaires un organe officiel de l'UIP ou celle qui a permis à la Présidente du Comité de coordination des femmes de devenir membre de plein droit du Comité exécutif de l'Union. J'ai pourtant l'impression d'avoir fait un faux calcul, car nous avons avancé beaucoup plus lentement que ce que j'aurais souhaité au vu de la forte résistance constaté de la part des hommes à cet égard. Je ne suis pas déçu par contre en ce qui concerne l'apport et la participation des femmes au sein de l'institution et cela ne fait que renforcer ma conviction quant à la vocation démocratique de l'UIP et quant à la créativité, au courage et aux nuances que les femmes parlementaires peuvent lui apporter. Nous devons continuer à nous battre pour qu'il y ait une présence des femmes qui assure la parité dans la vie institutionnelle parlementaire et au sein des instances de l'UIP. Pour ce qui est de "coller" plus à la réalité, je crois que les parlementaires qui s'acquittent correctement de leur mandat de représentation de ceux qui les ont élus sont des intérimaires qui se relaient et rendent compte, tous les quatre ans, à leurs électeurs. Pour être élus et réélus, ils doivent être proches de la population. Le privilège et l'obligation d'agir en tant que parlementaire membre de l'Union font que nous sommes non seulement interpellés par ce que nous lisons dans la presse ou par ce que nous voyons, mais aussi par le message du collègue qui, au nom du peuple qui l'a élu, nous demande d'agir.

Q: Quel est le grand défi que l'UIP aura à relever?

MAM : Ne pas être obsédé par le phénomène médiatique. Nous devons certes agir et donner de la publicité à notre action et les médias sont essentiels à ce propos, mais il n'est pas essentiel d'agir en fonction des médias. Parce que nos moyens sont limités, nous n'avons pas suffisamment fait connaître les activités de l'UIP auprès de l'opinion publique. Un effort est entrepris à ce sujet, mais cet effort doit être fait sur la base d'une définition claire des priorités et de la démarche. Je voudrais aussi souligner qu'à l'UIP, comme au sein de la communauté parlementaire en général, nous devons faire face à un problème fondamental : les ressources des parlements et de la démocratie sont très limitées. A l'heure du bilan, je m'indigne de voir le peu de ressources mises à la disposition de l'Union interparlementaire et en faveur de l'action parlementaire internationale, et de voir la facilité avec laquelle des crédits sont débloqués dans d'autres domaines. Il faut dénoncer ce phénomène qui s'apparente à une résistance à la démocratie dans certains de nos pays.

  Brèves

  Signature d'un Mémorandum d'Accord entre l'UIP et le HCDH

L'Union interparlementaire et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) ont signé un Mémorandum d'Accord le 2 juillet dernier, au Palais Wilson de Genève. Comme premier exemple de coopération, l'UIP encourage dès à présent les 138 parlements nationaux qui la composent à inciter leurs gouvernements respectifs à soutenir la Conférence mondiale contre le racisme (prévue à Genève en 2001) et surtout à mettre à la disposition du HCDH les fonds nécessaires afin que cet événement puisse avoir lieu en temps voulu. Le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson et le Secrétaire général de l'UIP, M. Anders B. Johnsson, ont également exprimé leur intention d'organiser conjointement une Conférence des Comités parlementaires des droits de l'homme, au début de l'année 2001 à Genève.

Le Vice-Président du Parlement yéménite salue la mise en oeuvre du programme d'assistance financé par le PNUD

M. Ja'far Basaleh, Vice-Président de la Chambre des Représentants du Yémen, a effectué une visite de travail au Siège de l'UIP à Genève, le 11 juin dernier. Il y a notamment rencontré le Président du Conseil de l'UIP, M. Miguel Angel Martínez, et le Secrétaire Général de l'Union, M. Anders B. Johnsson. Les discussions ont porté sur la mise en oeuvre d'un programme d'assistance au Parlement du Yémen, dispensé dans le cadre du volet 6 du Programme national de gouvernance et de réforme institutionnelle de la République du Yémen, financé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

"Ce volet a été mis au point avec l'UIP après une mission d'évaluation des besoins effectuée en décembre 1996. Cet accord prévoit, entre autres, la fourniture par l'UIP de services et conseils au Parlement du Yémen, portant notamment sur diverses questions constitutionnelles, et plus particulièrement la rationalisation des relations entre l'Exécutif et le Législatif, l'organisation de séminaires, ainsi que la formation et le perfectionnement des parlementaires et du personnel parlementaire", a expliqué M. Basaleh. Le Vice-Président de la Chambre des Représentants du Yémen a réaffirmé l'engagement de son Parlement à poursuivre la coopération avec l'UIP, "l'institution idéale pour la mise en oeuvre de ce programme, puisqu'elle est l'organisation mondiale des parlements", a-t-il conclu.

Parlementaires estoniens, palestiniens et suédois reçus par le Secrétaire général

Le Secrétaire général de l'UIP, M. Anders B. Johnsson a eu l'occasion de s'entretenir avec des parlementaires estoniens et suédois en visite à Genève. La délégation estonienne, présente au Siège le 2 juin dernier, était conduite par M. Ignar Fjuk, Président du Groupe interparlementaire estonien.

L'Union a également reçu, le 9 juin dernier, et ce pour la première fois, une délégation de parlementaires palestiniens emmenée par le Dr Ziad Abu-Amr, Président du Comité politique du Conseil Législatif Palestinien (PLC).

Mme Birgitta Dahl, Présidente du Parlement suédois, a visité le Siège de l'Union le 8 juillet.

Ngarléji Yorongar remercie l'UIP après sa libération

Le député tchadien Ngarléji Yorongar a tenu à remercier le Comité des droits de l'homme des parlementaires de l'UIP pour avoir oeuvré à sa libération. "J'ai été arrêté 11 fois, soit pendant 246 jours. La présence de la mission de l'UIP a N'jamena a été décisive à ma libération. Quand l'UIP s'est penchée sur mon cas, cela m'a donné un grand espoir. Une institution comme l'UIP, qui regroupe les parlements du monde, ne peut qu'être dissuasive. Les Chef d'Etats ou les Présidents d'Assemblées nationales ne peuvent pas ne pas être sensibles à sa démarche", a-t-il déclaré lors de sa visite à Genève.

Co-opération ONU/UIP

En vue de préparer l'Assemblée du Millénaire et le Sommet des Chefs d'Etats et de Gouvernements qui aura lieu à New York en l'an 2000, l'ONU a tenu, les 7 et 8 juillet au Palais des Nations de Genève, une audition (pour la région Europe) sur les "Les Nations Unies au XXIème siècle". La Présidente du Parlement suédois, Mme Birgitta Dahl et le Secrétaire général de l'UIP, M. Anders B. Johnsson y ont notamment pris la parole. L'intervention de la Présidente du Parlement suédois a été centrée sur le développement durable, alors que le Secrétaire général de l'UIP a lui évoqué la question des droits de l'homme. Tous deux ont souligné l'importance de doter l'ONU d'une dimension parlementaire (l'UIP tiendra, du 30 août au 1er septembre 2000 au Siège des Nations Unies à New York, une Conférence des Présidents des Parlements nationaux).

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