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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Amman, le 30 avril 2000
N° 3


LE ROI ABDALLAH II DE JORDANIE INAUGURE LA 103ème CONFERENCE INTERPARLEMENTAIRE D'AMMAN

Sa Majesté le Roi Abdallah II de Jordanie a déclaré ouverte aujourd'hui la 103ème Conférence de l'Union interparlementaire. La cérémonie inaugurale s'est déroulée au Palais de la Culture d'Amman, en présence du Président de la Chambre des Représentants jordanienne, M. Abdulhadi Al Majali, du Représentant du Secrétaire général de l'ONU, M. Vladimir Petrovsky, du Président du Sénat jordanien, M. Zaid Al Rifa'i et de la Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire, Mme Najma Heptulla.

Dans son allocution, le Président de la Chambre des Représentants jordanienne, M. Al Majali, a déclaré : " la tenue de cette Conférence, qui vous rassemble en plus grand nombre que jamais auparavant, montre bien à quel point les représentants des nations du monde font confiance au dialogue comme moyen de régler les différends et de relever les défis auxquels l'humanité est confrontée. Les préparatifs qui sont en cours en vue de la Conférence des Présidents des Parlements nationaux devant se tenir au Siège de l'Organisation des Nations Unies à New York, à l'occasion du nouveau millénaire, témoignent indéniablement du souci de la communauté parlementaire internationale de renforcer les liens entre l'Union interparlementaire et l'ONU et de donner à cette dernière une dimension parlementaire afin de réaliser le rêve des nations. Elles rêvent en effet de contribuer davantage à l'instauration de la justice, de la tolérance, de la coopération et de l'égalité par l'intermédiaire de leurs représentants, ainsi qu'en orientant vers ce but les résolutions de l'ONU, de ses organismes et institutions.

En ce début du XXIème siècle, il est indispensable de faire un bilan exhaustif de l'application des principes fondant la légitimité internationale dans un esprit d'équité et de justice. Si nous estimons sincèrement qu'il ne peut y avoir de vie sans justice, il nous faut convenir que l'absence de justice conduit à l'effondrement total de tous les principes et valeurs soustendant notre existence.

La région du Moyen-Orient, qui a ris un tournant radical vers la paix au cours des dix dernières années, attend, patiemment, que de nouveaux efforts internationaux efficaces lui permettent de continuer à suivre le chemin historique sur lequel elle s'est engagée après 50 années de guerre, de destruction et de déplacements. Le problème de la Palestine, qui est au cœur du conflit régional, attend toujours une solution juste et permanente qui garantira le retrait d'Israël des territoires palestiniens occupés et confirmera le droit légitime du peuple palestinien à l'autodétermination, ainsi que la création d'un Etat indépendant sur son territoire national. Des territoires arabes syriens et libanais demeurent occupés par Israël. Le contraste est frappant si l'on considère que l'ONU ne joue aucun rôle véritablement efficace à cet égard, s'agissant en particulier de la prolifération des armes de destruction massive et du sort terrible des réfugiés, alors qu'elle mène sans faillir une action vigoureuse pour maintenir l'Iraq dans un état de siège qui l'étouffe. "

Le représentant du Secrétaire général de l'ONU et Directeur de l'Office des Nations Unies à Genève, M. Vladimir Petrovsky, a donné lecture d'un message au nom du Secrétaire général, M. Kofi Annan : " … L'ONU s'emploie à garantir que tous bénéficient des bienfaits de la mondialisation. C'est dans ce contexte que, le mois dernier, j'ai présenté mon Rapport du millénaire à l'Assemblée générale. Je tente d'y identifier les principaux défis auxquels l'humanité est confrontée et de recommander des moyens de les relever. Plusieurs initiatives nouvelles y sont annoncées, dont bon nombre mettront les ressources des technologies de l'information au service des pays en développement, afin de lutter contre la pauvreté, d'augmenter l'accès aux soins médicaux et d'améliorer les mécanismes de secours en cas de catastrophe.

… J'ai l'espoir que le Rapport aidera les Etats membres à concentrer leur attention sur ces défis de manière à ce qu'ils arrivent à New York pour le Sommet du millénaire en septembre prêts à s'engager concrètement. Mais nous ne ferons les progrès voulus que si les gens, en plus des Etats, nous apportent leur concours. Les parlementaires sont idéalement placés pour aider à ce processus. En votre qualité de représentants du peuple et de la société civile en général, vous pouvez être le trait d'union entre le local et le mondial. Plus important encore peut-être, en votre qualité de législateurs, vous pouvez traduire en lois des idées et des valeurs. Il vous incombe, par exemple, de ratifier des instruments internationaux aussi essentiels que le Protocole de Kyoto et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Cela vous donne donc du pouvoir et des devoirs au même degré. Car en fin de compte, le progrès au niveau international dépendra dans une mesure non négligeable de la manière dont vous traitez ces questions au plan national, par l'intermédiaire de vos parlements. "

Après avoir donné lecture de ce message, M. Petrovsky a ajouté : " les parlements nationaux représentent le peuple et agissent en son nom, que ce soit dans le pays ou sur la scène internationale. Pour l'ONU, qui grâce à la réforme entreprise s'oriente de plus en plus vers l'être humain, votre participation à ses programmes est un gage de démocratie et de transparence accrues. Mieux encore, en participant au processus de ratification des instruments juridiques internationaux, vous prenez une part active au processus diplomatique international.

A Genève, qui est le principal centre où s'élaborent les normes, nous avons ressenti très fortement l'impact durable que le refus de ratifier un instrument international peut avoir sur la vie politique mondiale et le cours de négociations. En tant que Secrétaire général de la Conférence du désarmement, je pense, par exemple, au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, qui a été conclu en 1996 et n'est toujours pas entré en vigueur parce que le nombre nécessaire d'instruments de ratification n'a pas encore été déposé par les Etats membres. "

Le Président du Sénat jordanien, M. Zaid Al-Rifa'i, a déclaré : " … Les efforts de paix de feu Sa Majesté le Roi Hussein, que Dieu ait son âme, ont été couronnés par la signature du Traité de Paix jordano-israélien. Sous la haute direction de Sa Majesté le Roi Abdallah II, la Jordanie continue de s'efforcer aujourd'hui de parvenir à une paix globale dans la région qui permettrait à nos peuples de vivre dans la paix, la sécurité et la prospérité.

… Je suis convaincu que les réunions parlementaires, telles celle-ci, aideront à élargir les horizons du dialogue, contribueront au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, renforceront le processus démocratique, rendront plus profond le respect des droits de l'homme et consolideront les moyens existants de coopération entre tous les Etats du monde. S'il est indéniable que les institutions parlementaires doivent prendre part activement à ce processus, je tiens à souligner le rôle efficace et décisif que l'Union interparlementaire joue en rapprochait les peuples, en aidant à résoudre les conflits et les différends entre les nations, en contribuant au règlement des problèmes liés à la pauvreté, au chômage, à l'environnement, à la santé et à l'éducation, pour combler l'écart qui sépare les pays riches des pays pauvres. Ces objectifs peuvent être atteints en encourageant les contacts entre parlementaires du monde entier, en appuyant les efforts de l'Organisation des Nations Unies et en coopérant avec ses institutions, en étudiant les problèmes de portée internationale et en proposant les initiatives appropriées pour y trouver des solutions. "

La Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire, Mme Najma Heptualla, a ensuite pris la parole. Elle a déclaré que " l'aube de ce nouveau millénaire apporte avec elle de grandes possibilités et de grands défis. La fin de la guerre froide a jeté à bas les murs d'antagonisme et de méfiance qui divisaient le monde. Aujourd'hui que ces murs sont tombés, nous pouvons tout ensemble engager un véritable dialogue sur les objectifs que nous visons tous et les moyens par lesquels nous souhaitons les atteindre.

C'est de notre capacité de parvenir à cette compréhension que dépendent non seulement les perspectives de paix dans le monde pendant le nouveau siècle mais aussi le succès des nouveaux systèmes commerciaux multilatéraux qui visent à transformer le monde en un marché unique. Il sera de plus en plus difficile de rester à l'écart de ce marché mondial, d'autant plus que les nouvelles technologies donnent à tous, hommes ou femmes, la possibilité de s'informer sur ce qui est disponible dans le moindre recoin du monde.

Au cours de la réunion de parlementaires qui s'est tenue récemment parallèlement à la dixième session de la CNUCED, nous sommes convenus que les parlementaires, en leur qualité de représentants du peuple, devaient être associés aux négociations commerciales et s'efforcer de rendre la mondialisation équitable et de l'axer sur l'être humain. L'Union interparlementaire prévoit d'organiser une conférence spécialisée sur ces questions, avec d'autres institutions commerciales multilatérales comme l'OMC. "

Elle a ajouté que l'Union était résolue à " ce que le nouvel ordre mondial repose sur l'égalité des femmes et des hommes, sur la démocratie et l'égalité des chances, mais nous devons tous tenir compte de ceux qui voient peut-être dans ces valeurs une menace à la trame même de leur civilisation.

Que nos délibérations sur ces questions complexes ouvrent la voie pour donner tout sons sens à la Conférence des Présidents des parlements nationaux, au mois d'août prochain, au siège de l'ONU. Cette Conférence sera l'apport des parlementaires à l'Assemblée du illénaire des Nations Unies. Car si l'ONU est l'organisation des parlements nationaux, l'Union interparlementaire est l'organisation des parlements nationaux : les partis majoritaires comme les partis minoritaires y sont représentés, aussi traduit-elle plus fidèlement l'opinion publique.

Nous nous efforçons actuellement de resserrer notre association avec l'ONU, et dans les prochains jours, nous adopterons un canevas de coopération pour le siècle à venir. Nous déciderons aussi d'un calendrier d'action pour relever de nouveaux défis. L'Union a d'ores et déjà signé un Accord de coopération avec l'ONU, et cette année l'Assemblée générale a de nouveau adopté une résolution, à laquelle ont souscrit non moins de 139 pays, un record, préconisant une coopération plus étroite entre l'Organisation et l'Union. "

Sa Majesté le Roi Abdallah II de Jordanie a ensuite déclaré la Conférence ouverte. Voici ce qu'il a dit dans son allocution : " au cours des prochains jours, vous débattrez de problèmes mondiaux importants qui sont liés à une vaste gamme de questions politiques, économiques, sociales et culturelles. En votre qualité de représentants de notre société civile internationale moderne, qui repose sur une participation constructive à la vie politique et économique, la responsabilité que vous assumerez n'est pas des moindres. Les résultats concrets et les recommandations auxquels cette réunion aboutira donneront la mesure de votre succès et renforceront les réalisations que l'Union a déjà à son actif. J'ai la conviction que vous ne décevrez pas l'attente de tous ceux qui vous ont conféré le pouvoir d'aider à transformer leurs rêves en réalité.

… Votre présence sur la plus sainte des terres offre une possibilité historique de parvenir à la paix et à la réconciliation entre les peuples du Moyen-Orient. Le moment est venu de faire la paix à laquelle nous aspirons depuis si longtemps. Le moment est venu d'aller au-delà de nos différences et de réorienter nos ressources pour investir dans l'avenir. Le moment est venu de proclamer que la justice, la sécurité et l'acceptation de nos droits, rêves et croyances dans toute leur diversité sont essentiels pour que le Moyen-Orient ait un avenir. Résolvons nos derniers conflits, qui font souffrir les familles et sont si éprouvants depuis bien trop longtemps. Unissons nos forces pour accroître notre participation à l'économie du savoir, pour devenir un centre d'excellence et pour donner à nos jeunes talents la possibilité de s'épanouir. Offrons un exemple de religions qui coexistent grâce à la compréhension et à la tolérance, de respect des différences dans un modèle pluraliste qui tire sa force de sa diversité. Mais surtout, donnons un sens concret à notre respect de la démocratie et répondons enfin aux vœux de la majorité de nos peuples qui aspirent à la paix, à la stabilité et à la prospérité. "


Contact à Amman pour information et interviews (sur place ou par téléphone) Mme Luisa Ballin, Chargée de l'Information à l'UIP. Tél. : 463 7639, fax 462 8430, courrier électronique : lb@mail.ipu.org ou cd@mail.ipu.org

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