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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Amman, le 5 mai 2000
N° 7


LA 103e CONFERENCE INTERPARLEMENTAIRE DEMANDE QUE LES SANCTIONS SOIENT LEVEES ET QU'UN SOUTIEN SOIT APPORTE AU DROIT AU RETOUR DES REFUGIES PALESTINIENS

Les 648 membres de 124 parlements (dont 139 femmes parlementaires, 42 Présidents et 37 Vice-Présidents) qui assistent à la 103e Conférence interparlementaire réunie à Amman jusqu'à demain, demandent " que soient abolies les formes de sanctions dont sont essentiellement victimes les populations civiles, notamment les enfants ". Sous la Présidence de M. Abdulhadi Al Majali, Président de la Chambre des Représentants jordanienne, la Conférence a adopté trois résolutions.

Dans sa résolution intitulée " parvenir à la paix, à la stabilité et au développement global dans le monde, et établir des liens politiques, économiques et culturels plus étroits entre les peuples ", la Conférence " exhorte les organisations financières internationales à appuyer les programmes de lutte contre la pauvreté et la marginalisation, à limiter les effets négatifs des programmes d'ajust-ement sur les couches les plus vulnérables de la population et à donner la priorité aux objectifs sociaux ".

Dans la même résolution, la Conférence " plaide pour une conversion de la dette extérieure des pays émergents en projets de développement social; déplore l'existence de stocks considérables d'armes de destruction massive et d'armes classiques, ainsi que l'augmentation rapide du trafic illicite d'armes individuelles, qui constituent une menace de plus en plus grande; et exhorte tous les États à limiter strictement leurs forces armées aux besoins de leur sécurité et à mettre les ressources ainsi dégagées au service de la paix et de coopération ".

Dans sa résolution sur le " Dialogue entre les civilisations et les cultures ", la Conférence " invite les parlements à prendre des mesures efficaces pour préserver et promouvoir la diversité culturelle aux plans national et international et, plus particulièrement, à l'épanouissement de toutes les cultures présentes sur leur territoire, notamment par l'adoption et la mise en œuvre d'une législation propre à garantir la liberté d'expression et la création, le pluralisme des médias et la participation de toutes les femmes et de tous les hommes à la vie culturelle et politique, et par la protection des cultures minoritaires. "

Elle demande aux parlements, dans leurs relations avec leurs gouvernements respectifs, " de travailler au libre accès de tous à l'éducation, en particulier l'égalité d'accès à l'éducation des filles et des garçons, notamment dans les domaines des technologies et des moyens de communication. "

La Conférence invite aussi les Etats " à prendre des mesures pour encourager la diversité tout en assurant une communauté de valeurs et le respect des droits de l'homme fondamentaux, et à favoriser des politiques qui protègent les groupes minoritaires ainsi que des lois qui assurent le plein exercice des droits fondamentaux de ces groupes. "

Elle exhorte tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait " à ratifier la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, ou à y adhérer dans les meilleurs délais, et à s'acquitter sans réserves de toutes leurs obligations, ainsi qu'à ratifier le Protocole facultatif. " Elle leur demande " d'éliminer les pratiques traditionnelles qui nuisent aux femmes et aux enfants, ainsi que la violence, les sévices sexuels ou l'exploitation. "

La Conférence " demande aux gouvernements de prendre conscience du fait que les droits humains des enfants sont souvent violés, ce qui en fait les victimes de violences physiques et d'abus sexuels, et de prendre des mesures concrètes pour lutter contre ces abus, et propose la création, sous l'égide de l'Union interparlementaire, d'un réseau interparlementaire pour combattre les sévices à enfant. "

Enfin, la Conférence invite les parlements et les parlementaires " à instaurer un dialogue parlementaire entre les civilisations et les cultures, dans le cadre de l'Union interparlementaire et par des initiatives telles que la création de groupes d'amitié interparlementaires. "

Dans sa résolution intitulée " Soutien des parlements aux droits des réfugiés et des personnes déplacées à cause des guerres et de l'occupation, et aide à leur rapatriement, ainsi qu'à la coopération internationale pour définir et appliquer des stratégies de lutte contre l'activité criminelle que représente la contrebande d'être humains ", la Conférence : " demande à tous les pays de défendre le droit d'asile pour tous ceux qui en ont besoin et de respecter pleinement le principe du non-refoulement; exhorte les Etats à s'attaquer aux causes profondes du conflit armé afin de garantir la protection à long terme des civils, notamment en encourageant la croissance économique, l'élimination définitive de la pauvreté, le développement durable, la réconciliation nationale, la bonne conduite des affaires publiques, la démocratie, la primauté du droit, ainsi que le respect et la protection des droits de l'homme; engage les Etats, toutes les parties à des conflits armés ainsi que les organismes des Nations Unies et autres organisations à accorder d'urgence leur attention à la question de la protection et de l'aide en faveur des plus vulnérables parmi les populations réfugiées et déplacées à l'intérieur de leur pays, en particulier les femmes et les enfants qui risquent de faire l'objet de violences, de sévices ou d'exploitation sexuels, en plus des dangers encourus du fait du conflit armé, notamment l'enrôlement forcé des enfants; souligne l'importance de la solidarité internationale et du partage des charges pour renforcer la protection internationale des réfugiés; exhorte les Etats et les organisations non gouvernementales et autres organisations compétentes, en liaison avec le HCR, à coopérer pour mobiliser des ressources en vue d'alléger le fardeau pesant sur les Etats, en particulier les pays en développement, qui ont accueilli un grand nombre de demandeurs d'asile et de réfugiés, et demande au HCR de continuer à jouer un rôle de catalyseur pour mobiliser une aide permettant de faire face aux conséquences économiques, environnementales et sociales créées par d'importantes populations de réfugiés. "

Le Conférence exprime en outre - sans perdre de vue les problèmes des réfugiés dans d'autres régions du monde - son ferme appui à tous les efforts déployés pour parvenir à une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient, incluant le droit au retour des réfugiés Palestiniens, conformément à la Résolution 194 du Conseil de Sécurité, le principe " la terre contre la paix " énoncé à la Conférence de Madrid, et l'application des Résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ainsi que des Accords d'Oslo.

Ce paragraphe a été ajouté au texte après qu'un amendement israélien proposant que le texte se éfère à " un règlement juste du problème des réfugiés " eut été rejeté par 765 voix contre 64, avec 461 abstentions.

Au sujet d'une question connexe évoquée dans la même résolution, la Conférence " demande aux parlements d'exhorter leurs gouvernements respectifs à adopter et appliquer strictement des sanctions contre les responsables de la contrebande d'êtres humains, et de coopérer entre eux et avec les organismes internationaux pour prévenir cette contrebande et y mettre un terme; invite les parlements et les gouvernements à assurer la réinsertion sociale des rapatriés; exhorte les parlements à continuer d'agir et d'innover en liaison avec le HCR pour trouver rapidement des solutions durables au problème des réfugiés et pour renforcer le cadre de protection internationale, réduisant ainsi et, peut-être même, jugulant le flux des personnes qui risquent d'être exploitées par des contrebandiers. "

En conclusion, le Président de la 103ème Conférence interparlementaire a déclaré que les résolution adoptées reflétaient la volonté des parlementaires du monde entier, en particulier celles qui touchaient au droit sacré et légitime au retour des réfugiés Palestiniens, au refus des colonies et à la nécessité de lever les sanctions qui commençaient à peser lourdement sur le peuple iraqien. Elles soulignaient combien il importait d'exprimer la volonté de l'opinion publique de résoudre les conflits sur un pied d'égalité et dans le respect de la légitimité internationale afin d'instaurer une paix juste fondée sur l'octroi de droits, la suppression de la domination, de l'assujettissement et de l'extrémisme, ainsi que de promouvoir la coopération internationale pour combattre la pauvreté et la faim et mettre en œuvre un développement durable ".

Enfin, la Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire, Mme Najma Heptulla, a réitéré l'attachement de l'Union interparlementaire à la paix, au développement et à l'intégration. " Nos efforts ne faibliront pas tant que nous n'aurons pas atteint nos objectifs et instauré notre dialogue entre les civilisations et les cultures ", a-t-elle dit.


Contact à Amman pour information et interviews (sur place ou par téléphone) Mme Luisa Ballin, Chargée de l'Information à l'UIP. Tél. : 463 7639, fax 462 8430, courrier électronique : lb@mail.ipu.org ou cd@mail.ipu.org

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