Quelque 200 législatrices venues de plus de 120 pays ont participé à la réunion des femmes parlementaires qui s’est tenue aujourd’hui alors que s’ouvrait, à Bangkok, la 122ème Assemblée de l’Union interparlementaire (UIP). Elles ont appelé les parlements et les parlementaires du monde entier à ne ménager aucun effort pour venir à bout de la violence faite aux femmes et aux filles, sous toutes ses formes et à tous les niveaux. Leur appel a été lancé en présence de son altesse royale la princesse Bajrakitiyabha, qui est aussi Ambassadrice de bonne volonté pour l’UNIFEM.
Sur le thème de la violence faite aux femmes, la princesse Bajrakitiyabha a dit que, depuis quelques années, le nombre de détenues ne cessait d’augmenter, et ce dans le monde entier. « On commence seulement à parler des abus dont sont victimes les détenues. C’est bien sûr un problème pour les intéressées elles-mêmes mais aussi pour les systèmes de justice pénale ».
Les détenues, dont presque personne ne se soucie, sont parmi les femmes les plus exposées à la violence, puisqu’elles sont à la merci de ceux qui sont censés les protéger. Il ne s’agit pas toujours de violence physique, le stress psychologique dû à la double peine - la discrimination s’ajoutant à la détentiono - constitue une violence en soi. Le fait d’être séparées de leurs enfants peut aggraver leur traumatisme et leur souffrance », a dit la Princesse.
Son intérêt pour cette cause remonte à 2008, année où la Princesse a été nommée Ambassadrice de bonne volonté d’UNIFEM pour la Thaïlande. Depuis lors, la campagne Dites Non à la Violence à l’Egard des Femmes a permis de recueillir plus de 3 millions de signatures dans son pays. Selon la princesse, la Thaïlande a ainsi clamé haut et fort qu’elle ne tolérera pas la violence contre les femmes». Elle a jouté que l’éducation était la meilleure arme pour en venir à bout.
« Dans le monde entier, vous pouvez être un puissant vecteur de changement », a-t-elle encouragé les femmes parlementaires, avant de leur suggérer plusieurs manières dont elles pourraient se faire les championnes de cette cause : plaidez pour le renforcement des normes et réglementations internationales, élaborez des lois en faveur des femmes, votez des budgets et favorisez le financement de programmes notamment pour venir en aide aux victimes et mettre l’urbanisme au service de la sécurité de toutes. Vous êtes particulièrement bien placées, leur a-t-elle dit, pour sensibiliser le public à la violence faite aux femmes et au sort des détenues.
« Il vous faut instaurer un dialogue avec vos électeurs, les médias et d’autres interlocuteurs et créer des synergies avec les gouvernements, les organisations non-gouvernementales et la société civile ; pour combattre la violence faite aux femmes, y compris dans les prisons, une forte volonté politique est indispensable de la part des Etats », a conclu la princesse.
Le Président de l’Assemblée nationale thaïlandaise, M. Chai Chidchob, s’est engagé à éliminer toute forme de violence et de discrimination contre les femmes au sein du Parlement de son pays. Il s’est dit prêt à appuyer toutes mesures que proposeraient les femmes parlementaires à l’issue de cette réunion.
Le Secrétaire général de l’UIP, M. Anders B. Johnsson, s’est félicité de voir à la Réunion des hommes aux côtés des femmes, faisant observer que, tout comme eux, les femmes parlementaires de l’Assemblée se consacreraient à la lutte contre la criminalité organisée, notamment le trafic de drogue, la vente illégales d’armes, la traite des êtres humains et le terrorisme transfrontières, autant de crimes dont les femmes ont à souffrir.