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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
L'Union interparlementaire (UIP) publie aujourd'hui les résultats d'une enquête démontrant que, cinq ans après la Conférence mondiale sur les femmes de Beijing, la moyenne des femmes dans les parlements est de 12,9%. A fin août 1999, les 179 parlements du monde comptaient 13,3% de femmes députées et 10,7% de femmes sénateurs. Cette étude comporte également des statistiques qui prouvent que la présence des femmes Chefs d'Etat et de Gouvernement stagne et qu'elle n'augmente pas même dans les pays où le pourcentage de femmes parlementaires est le plus élevé. Publiée aujourd'hui à Berlin lors de la IIème Réunion des femmes parlementaires qui a lieu dans le cadre de la 102ème Conférence interparlementaire (du 10 au 16 octobre au Centre international de conférence de la capitale allemande), l'étude de l'UIP intitulée "Beijing plus cinq : 1995 - 2000. Premier bilan" est le résultat d'une enquête menée auprès des parlements nationaux, des partis politiques et de tous les gouvernements. Analysées par Mme Geneviève Pascaud-Bécane (ancienne fonctionnaire du Sénat français), les données statistiques recueillies auprès de quelque 65 pays démontrent que ce sont toujours les pays nordiques qui placent le plus de femmes au Parlement avec 38,9% de représentantes à la Chambre basse. Les Amériques arrivent en seconde position avec 15,9% de femmes siégeant à la Chambre basse et 13,9% au Sénat (15,1% toutes Chambres confondues). L'Europe et les pays membres de l'OSCE (pays nordiques inclus) comptent 15,4% de femmes à la Chambre basse et 10% au Sénat (14,1% en tout), alors que, sans les pays nordiques, l'Europe et les pays de l'OSCE revoient leurs chiffres à la baisse avec 13,1% de femmes à la Chambre haute (10% au Sénat et 12,3% en tout). L'Asie fait mieux puisqu'elle compte 14,4% de femmes à la Chambre haute et 10,8% au Sénat (total : 14%). Viennent ensuite la région du Pacifique avec 12,2% de femmes à la Chambre haute et 22,1% au Sénat (13,7% au total), l'Afrique Subsaharienne : 11,5% de femmes à la Chambre haute, 14% au Sénat (11,7% au total) et, fermant la marche, les Etats arabes avec 3,6% de femmes à la Chambre haute et 2,5% au Sénat (total 3,4%). PEU DE FEMMES CHEFS D'ETAT ET DE GOUVERNEMENT Toujours à fin août 1999, 7 pays pouvaient vanter une femme Chef De l'Etat (Guyane, Irlande, Lettonie, Panama, Saint-Marin, Sri Lanka et Suisse) et 5 autres avaient une Vice-Présidente (ou une femme ayant une fonction équivalente : Ex-République yougoslave de Macédoine, Honduras, République islamique d'Iran, Ouganda et Viet Nam). Trois Etats seulement peuvent se targuer d'avoir une femme à la tête de leur gouvernement : Bangladesh, Nouvelle Zélande et Sri Lanka. Nouvelle plus réjouissante, 142 gouvernements comprenaient des femmes (74,7%), la Suède restant le seul pays à avoir un Cabinet à composition paritaire avec 10 personnes de chaque sexe. La moyenne des femmes ne dépasse pas 9,8% dans les gouvernements et la tendance de placer une représentante de la gent féminine dans les ministères qui leur sont habituellement concédés se confirme. Ainsi, la Condition féminine reste une affaire de femmes dans 24 Etats (12,6%), tout comme les Affaires sociales (23 Etats, 12,1%), la Santé (22 Etats, 11,6%) et l'Environnement (mêmes chiffres). Fait intéressant à noter, les femmes ministre de la Justice sont plus nombreuses que leurs consoeurs de l'Education (20 Etats, 10,5% contre 19 Etats, 10%). Le Travail et la Culture continuent d'être des domaines dirigés par des femmes dans respectivement 17 (9,%) et 16 Etats (8,4%). Seize pays estiment désormais que les femmes sont de fins diplomates puisqu'ils ont confié à une dame la conduite des Affaires étrangères (8,4%). Certains bastions continuent d'être l'apanage des hommes, comme par exemple l'Economie puisque seuls 9 Etats ont un Grand Argentier femme (4,75), ou encore les Finances et le Budget (8 Etats, 4,2%). Enfin, on constate une légère percée du sexe dit faible au portefeuille de la Défense, puisque ce ministère hautement sensible a été confié à une femme dans 4 Etats (Bangladesh, Nigeria, Norvège et Sri Lanka, 2,1%). L'étude de l'Union interparlementaire dresse un premier bilan des actions entreprises par les parlements nationaux, les Gouvernements et les partis politiques concernant le Programme d'action adopté à Beijing en 1995, et ce avant la tenue à New York, pendant la session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU, d'une réunion tripartite sur le thème "La démocratie par le partenariat entre hommes et femmes" les 1er et 2 juin 2000. Pour compléter le bilan réalisé auprès des institutions et des partis politiques, l'Union interparlementaire a mené une série d'interviews écrites de quelque 200 femmes politiques dans le monde. Marilyn Waring, ancienne parlementaire néo-zélandaise, ancienne membre du gouvernement et économiste, a produit un document analytique concis présentant l'expérience des femmes en politique : leurs réussites, leurs difficultés, leurs attentes... Cette étude sera un document de travail majeur pour le Forum de Paris, "Regards sur la démocratie : l'apport des femmes", qui se tiendra à l'UNESCO du 1er au 3 décembre 1999.
Contact : Mme Luisa Ballin, Chargée de l'Information à l'UIP à Genève. Tél. : (41.22) 919.41.16 ou 919 41 27, fax : (41.22) 733 31 41 ou 919 41 60, e-mail : lb@mail.ipu.org ou cd@mail.ipu.org ou à (à Berlin du 6 au 16 octobre) : tél. (49 30) 3038 6203/04 ou (0049)0172 326 77 01, fax (49 30) 3038 6067.
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