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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Berlin, le 10 octobre 1999
N° 3


LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FEDERALE ALLEMANDE DECLARE OUVERTE LA 102EME CONFERENCE INTERPARLEMENTAIRE

Le Président de la République fédérale d'Allemagne, M. Johannes Rau, a ouvert la 102ème Conférence parlementaire. La cérémonie inaugurale a eu lieu dans le bâtiment du Reichstag de la capitale allemande, en présence du Président du Bundestag, M. Wolfgang Thierse, du représentant du Secrétaire général de l'ONU, M. Vladimir Petrovsky et de la Présidente par intérim du Conseil de l'Union interparlementaire (UIP), Mme Najma Heptulla.

Dans son discours, le Président du Bundestag, M. Wolfgang Thierse, a déclaré que "en cette fin de siècle, l'UIP doit se préparer à assumer à l'avenir des missions plus importantes et de plus grande ampleur. Car, avec la fin de l'opposition entre l'Est et l'Ouest, nous ne sommes pas du tout parvenus à la paix éternelle dont le philosophe allemand Emmanuel Kant faisait un devoir essentiel à tous ceux qui se consacrent à "l'usage public de la raison". Au contraire, avec la fin du communisme, notre devoir commun reste avant tout de créer et de préserver la paix."

"Pour nous, parlementaires, cela signifie ne pas accepter le règlement des conflits par la violence. L'exemple très récent du conflit au Kosovo vient de le montrer encore très clairement. Tout comme les violations brutales des droits de l'homme que nous avons été contraints d'observer au cours des dernières semaines au Timor oriental, les démocraties parlementaires de ce monde n'ont pas le droit de rester des spectateurs passifs lorsque les droits fondamentaux de l'homme sont foulés au pied. L'envoi d'une force de protection des Nations Unies au Timor oriental constitue à cet égard un signal important et encourageant", a ajouté M. Thierse, qui estime que "l'UIP, organisation mondiale, devra à l'avenir s'investir davantage dans la recherche de solutions à ce genre de conflits, en relation étroite avec les Nations Unies - qui sont la représentation des gouvernements. L'UIP, bras parlementaire des Nations Unies, va devoir assumer de nouvelles tâches, de plus en plus nombreuses. Il faut la préparer à cette responsabilité croissante au plan international, et il faut qu'elle l'accepte. C'est pourquoi il faut développer davantage et approfondir la coopération entre l'ONU et l'UIP".

Pour sa part, le représentant du Secrétaire Général de l'ONU et Directeur de l'Office des Nations Unies à Genève, M. Vladimir Petrovsky, a affirmé: "Notre réunion a lieu au Reichstag, une institution qui est un symbole des traditions démocratiques. Pourtant, l'histoire de ce bâtiment nous rappelle aussi que la démocratie parlementaire et l'état de droit ne devraient jamais être considérés comme acquis. Je souhaite vous faire part du message que le Secrétaire Général de l'ONU, M. Kofi Annan, adresse à tous les participants à cette conférence et je le cite : "La relation de travail entre les Nations Unies et l'Union interparlementaire est relativement jeune, puisque l'Accord de coopération date seulement de 1996, mais cette relation abonde déjà de nombreuses initiatives et elle est très prometteuse pour les deux parties. ... En traitant de sujets aux niveaux global, régional et local , l'UIP et l'ONU trouvent leurs propres avantages comparatifs. Les parlementaires ont une profonde connaissance des nécessités de leurs peuples, de leurs désirs et de leurs chagrins. Ensemble, elles représentent un réseau extraordinaire à l'échelle planétaire et apportent à leurs activités un haut degré de légitimité".

Quant à la Présidente par intérim du Conseil de l'Union interparlementaire, Mme Najma Heptulla, elle a rappelé que "l'histoire est riche en coïncidences symboliques. En 1928, la 25ème Conférence interparlementaire s'est tenue en Allemagne. A cette occasion, le Professeur Schuking qui conduisait les débats a dit que la mission future de l'Union était non seulement d'éliminer la guerre et son existence en droit, mais aussi d'en combattre les causes sociologiques en contribuant à instaurer la coexistence pacifique entre les peuples du monde entier et en assurant le respect de leurs droits inhérents."

"Une importante déclaration a été adoptée à cette occasion, la " Déclaration des droits et des devoirs des Etats. " Elle marquait un pas important dans le développement de la doctrine d'un nouvel ordre juridique international. De fait, dans les années qui ont suivi, l'Union a contribué grandement à l'élaboration du droit international."

"Soixante ans plus tard, nous sommes de retour en Allemagne et, de nouveau, la question de l'ordre juridique international et, plus précisément, des lois relatives à la guerre et aux conflits armés, est au premier rang des préoccupations de la communauté internationale. Nous vivons à une époque où bien des régions du monde sont en proie à des conflits armés".

La Présidente par intérim du Conseil de l'UIP a mentionné l'inscription à l'ordre du jour de cette conférence du thème intitulé "la nécessité de promouvoir le droit international humanitaire à l'occasion du 50ème anniversaire des Conventions de Genève. A n'en pas douter, ce débat sera fructueux. Je suis heureuse d'annoncer que nous lancerons demain un guide pratique à l'usage des parlementaires sur le respect des Conventions de Genève, qui a été établi en coopération avec le Comité international de la Croix-Rouge".

Elle a également insisté sur le fait que "la crise financière et économique qui a touché l'Amérique latine d'abord, l'Asie de l'Est ensuite, a mis en lumière la fragilité de l'infrastructure financière internationale. Cette crise a eu des répercussions directes sur les économies les plus ouvertes du monde en développement qui avaient accès aux capitaux étrangers. Mais une autre crise, plus silencieuse, continue de sévir dans un grand nombre de pays en développement plus pauvres qui sont aux prises avec des dettes de plus en plus importantes, n'ont pratiquement pas accès aux capitaux étrangers, voient stagner l'aide au développement et sont les laissés pour compte du système commercial international. Bien que ces questions aient été débattues par le passé, les nouvelles crises ont créé un nouveau sentiment d'urgence. De fait, on a de plus en plus conscience aujourd'hui de la nécessité de réviser l'actuel modèle financier et économique mondial. Bien des instances discutent de cette question, qui figure aussi à l'ordre du jour de la Conférence de Berlin".

En conclusion, Mme Heptulla a invité les quelque 1470 délégués à la 102ème Conférence interparlementaire de Berlin à ne pas oublier qu'"une démocratie est artificielle si elle ne reflète pas les aspirations de la moitié de la population, les femmes. Les deux sexes ont été des partenaires égaux dans l'histoire de l'évolution. Dans une société démocratique, les femmes ne sauraient être vouées à une condition économique et sociale inférieure".

En déclarant ouverte la 102ème Conférence interparlementaire, le Président de la République fédérale allemande, M. Johannes Rau a souligné que "la démocratie n'est pas une culture de l'Occident. Elle est universelle car les racines de la démocratie, le souhait de participation dans les affaires publiques se trouvent dans toutes les cultures politiques: en Asie, en Afrique, en Amérique du Nord et en Amérique latine et en Europe. Dans les années à venir, il sera important d'utiliser les chances d'une coopération dans le secteur économique, politique et social pour une globalisation de la démocratie".

Les quelque 716 parlementaires réunis dès demain lundi au Centre international de Conférences de Berlin (dont 53 Présidents de Parlements) débattront, entre autres thèmes, de la "Contribution des parlements au respect et à la promotion du droit international humanitaire, à l'occasion du cinquantième anniversaire des Conventions de Genève", ainsi que de "la nécessité de réviser l'actuel modèle financier et économique mondial".

Les trois hôtes d'honneur de la 102ème Conférence interparlementaire sont le Chancelier allemand, M. Gerhard Schröder, le Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), M. Cornelio Sommaruga et le Haut Commissaire de l'ONU aux Droits de l'Homme, Mme Mary Robinson, qui prendront la parole le lundi 11 octobre dès 16h30.


Contact : Mme Luisa Ballin, Chargée de l'Information à l'UIP à Genève. Tél. : (41.22) 919.41.16 ou 919 41 27, fax : (41.22) 733 31 41 ou 919 41 60, e-mail : lb@mail.ipu.org ou cd@mail.ipu.org ou à (à Berlin du 6 au 16 octobre) : tél. (49 30) 3038 6203/04 ou (0049)0172 326 77 01, fax (49 30) 3038 6067.

L'UIP dispose également d'un bureau de liaison avec l'ONU à New York, tél. : (1.212) 55 75 880, fax : (1.212) 557 39 54, e-mail : ny-office@mail.ipu.org


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