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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Berlin, le 10 octobre 1999
N° 4


LA IIème REUNION DES FEMMES PARLEMENTAIRES S'EST TENUE A BERLIN

Les femmes parlementaires ont tenu aujourd'hui leur IIème Réunion dans le cadre de la 102ème Conférence de l'Union interparlementaire (UIP), qui se tient jusqu'au 16 octobre au Centre international de Conférences de Berlin. Présidée par Mme Rita Sussmüth, membre et ex-Présidente du Bundestag (de 1988 à 1998), la Réunion des femmes parlementaires entend relayer la voix des femmes pour que leurs préoccupations soient reflétées dans les résolutions adoptées par l'UIP.

En ouvrant cette IIème Réunion des femmes parlementaires, Mme Rita Sussmüth a déclaré qu'"en ce qui concerne le changement vers une démocratisation des institutions, l'UIP est un bon exemple : la coopération entre femmes de différentes orientations et provenances est un des grands atouts de cette organisation des parlements mondiaux. ... La Conférence de Bruxelles, je le rappelle encore une fois, a prouvé que cette forme d'institutionnalisation dans les Statuts de l'UIP est bénéfique pour nous tous, hommes et femmes."

"... Mais néanmoins le clivage entre femmes et hommes reste grand. En 1997, seulement 12% des députés dans nos parlements étaient des femmes. Beaucoup reste à faire dans les années à venir. Vous permettez que je cite quand même un bon exemple, celui de mon pays : au parlement allemand, nous sommes actuellement presque un tiers de tous les députés, ce qui représente presque le double en comparaison avec les années 1987-1990. L'engagement en faveur des femmes et de leur statut a porté ses fruits...."

Mme Sussmüth a ajouté que "dans plusieurs études internationales, on décrit concrètement le changement dû à la globalisation. Il est vrai que les femmes exercent beaucoup plus de métiers qu'avant, mais si on lit attentivement ces études, on constate que les femmes bénéficient de conditions beaucoup moins avantageuses. La globalisation représente une chance mais aussi des risques non négligeables en ce qui concerne le rôle des femmes dans la vie politique et sociale. Cette polarisation entre hommes et femmes est conçue de plus en plus par la majorité des citoyens comme dépassée. ..."

Pour sa part, le Ministre allemand de la Jeunesse, de la Femme et de la Famille, Mme Christine Bergmann, a affirmé que "pendant les dernières années, les femmes ont fait des progrès en ce qui concerne leur statut dans la société, mais beaucoup de choses restent à faire. Le seul fait de ne plus être défavorisées vis-à-vis des hommes sur le plan juridique ne suffit pas car la participation égale dans les institutions, dans la vie politique, scientifique et dans les autres domaines importants n'est pas encore acquise. L'intervention - même de la part de l'Etat - reste nécessaire quand il s'agit de l'égalité des chances entre les sexes. Sur le plan européen, il existe depuis le Traité d'Amsterdam pour la première fois une affirmation positive d'une politique d'égalité européenne, et des instruments globaux pour la mise en œuvre de cette égalité indispensable."

Et le Ministre Bergmann de souligner qu'à son sens, quatre mesures étaient nécessaires : une égalité des chances sur le plan professionnel et de l'éducation, plus de femmes aux postes de responsabilité dans le domaine de la politique, de l'économie et dans la vie sociale, offrir des possibilités qui permettent aux femmes de concilier vie professionnelle et vie familiale, et un inventaire effectif contre toutes sortes de discriminations et d'agressions contre les femmes."

S'adressant aux quelque 150 femmes parlementaires présentes à Berlin (sur un total de 716 parlementaires, tous sexes confondus et venus de 121 pays), le Président du Bundestag, M. Wolfgang Thierse, a déclaré qu'"un parlement sans femmes ou avec très peu de femmes signifie renoncer à la représentativité d'une moitié de la population. Une telle situation n'est pas conciliable avec notre concept de la démocratie."

Les femmes parlementaires ont principalement débattu de la contribution des femmes à la "nécessité de réviser l'actuel modèle financier et économique mondial". Elles ont dégagé certaines suggestions comme celle d'un nouveau modèle financier mondial, soulignant qu'il était essentiel que les négociations à ce sujet tiennent compte des besoins des femmes et qu'elles aient lieu avec la participation des femmes. Elle ont examiné l'étude de l'UIP intitulée "Beijing plus cinq: 1995-2000. Premier bilan" (voir communiqué de presse n°2). Les législatrices présentes à Berlin ont manifesté leur soutien unanime à la candidature de Mme Najma Heptualla, Vice-Présidente du Rajya Sabha au poste de Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire qui sera soumis à élection le samedi 16 octobre, soulignant que, 110 ans après la création de l'UIP, il était temps qu'une femme occupe enfin le poste le plus élevé de l'Organisation.

Parmi les législatrices présentes à Berlin, la représentante de la République islamique d'Iran, Mme Fatemeh Karroubi, membre de l'Assemblée consultative iranienne, a affirmé que "les femmes iraniennes considèrent comme un droit légitime celui de bénéficier des avantages de la croissance économique". Elle a ajouté que "pour assurer la contribution des femmes à la création de ce nouveau modèle financier, elles devaient avoir une représentation active et effective dans les réunions qui auront lieu concernant cette redéfinition. De plus, il est essentiel d'allouer des crédits supplémentaires pour régler les problèmes des femmes et de bénéficier d'une assistance accrue de la part des institutions financières pour éradiquer la pauvreté et mettre en œuvre des politiques et des programmes consacrés à l'avancement des femmes."

La déléguée iranienne a également rappelé que "si la présence des femmes sur le marché du travail était d'une importance vitale, leur responsabilité au sein de leur famille ne doit pas être diminuée. Un partage inégal des responsabilités dans le domaine de la famille et un manque de soutien ont infligé des pressions psychologiques aux femmes actives qui pourraient conduire éventuellement à la désintégration du noyau familial et au refus de créer des familles. Tout en utilisant le potentiel économique que représentent les femmes, nous devrions adopter des politiques concrètes en vue d'une action constructive en ce qui concerne la famille."


Contact : Mme Luisa Ballin, Chargée de l'Information à l'UIP à Genève. Tél. : (41.22) 919.41.16 ou 919 41 27, fax : (41.22) 733 31 41 ou 919 41 60, e-mail : lb@mail.ipu.org ou cd@mail.ipu.org ou à (à Berlin du 6 au 16 octobre) : tél. (49 30) 3038 6203/04 ou (0049)0172 326 77 01, fax (49 30) 3038 6067.

L'UIP dispose également d'un bureau de liaison avec l'ONU à New York, tél. : (1.212) 55 75 880, fax : (1.212) 557 39 54, e-mail : ny-office@mail.ipu.org


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