Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Bruxelles, le 10 avril 1999
N° 3

“ Des hommes et des femmes issus de parlements démocratiquement élus se rencontrent aujourd'hui à Bruxelles. Nous examinons des thèmes qui sont universels et nous espérons ainsi promouvoir la démocratie, le respect des droits de l'homme, la paix et la sécurité au niveau mondial ”, a déclaré Mme An Hermans, Présidente de la Réunion des femmes parlementaires qui a eu lieu aujourd'hui à Bruxelles dans le cadre de la 101^ème Conférence de l'Union interparlementaire (UIP).

La Réunion des femmes parlementaires a notamment discuté de la situation au Kosovo. “ Nous ne saurions sortir de cette réunion sans évoquer la situation au Kosovo et en Yougoslavie ”, a dit M. Miguel Angel Martínez, Président du Conseil interparlementaire, lors de la cérémonie inaugurale de la Réunion des femmes parlementaires qui a siégé pour la première fois à Bruxelles en tant qu'organe statutaire de l'UIP. “ Nous faisons le constat terrible qu'une fois de plus, ce sont les femmes et les enfants qui sont les principales victimes des conflits…La communauté internationale ne peut tolérer aujourd'hui que, au nom de la souveraineté nationale, les responsables de crimes tels que la purification ethnique jouissent de l'impunité. Certes, la solution ne peut pas être qu'un pays ou qu'un groupe de pays décide seul d'intervenir, mais nous ne pouvons pas continuer de laisser l'un ou l'autre Etat s'arroger le droit de bloquer l'action menée par la communauté internationale pour empêcher des crimes aussi terribles que ceux que nous voyons actuellement ”.

Selon Mme Francesca Scopelliti du Groupe italien, les femmes parlementaires pourraient envoyer une délégation, “ pour rencontrer les femmes kosovares. Nous pouvons aider les femmes serbes à ouvrir les yeux sur les violences et le génocide qui ont lieu ”, ajoutant “ l'OTAN bombarde ”, mais peu de serbes ont “ connaissance des viols, des massacres d'innocents, des milliers de réfugiés et des enfants tués sans raison ”. Mme Radmila Sekerinska, de l'Ex-République yougoslave de Macédoine, a elle mis l'accent sur le problème des réfugiés. “ Avoir 130 000 réfugiés dans un pays qui compte 2 millions d'habitants revient à en accueillir approximativement 5,2 millions en Allemagne, 24 millions dans le reste de l'Union européenne et 13 millions aux Etats-Unis…L'Ex-République yougoslave de Macédoine et l'Albanie, deux pays de la région qui ont des économies en transition difficile et qui sont les plus frappés par la crise ont subi, et devront probablement encore subir, la plus grande vague de réfugiés ”.

A cette réunion de l'Union interparlementaire, qui se tient pour la première fois au Parlement européen (du 10 au 16 avril) à l'invitation du Parlement belge, 622 parlementaires sont inscrits, dont 139 femmes. “ Le chiffre de 22% de femmes est le plus élevé depuis que les Conférences de l'Union existent ”, a ajouté Mme Hermans, membre de la Chambre des Représentants belge. “ La violence dont les femmes sont victimes, au sein de la famille, au travail et en temps de guerre, est un autre aspect de la politique d'égalité des chances qui, hélas, continue de faire la une de l'actualité ”, a expliqué la Présidente de la Réunion des femmes parlementaires en évoquant les problèmes spécifiques aux femmes dans les grandes villes, point à l'ordre du jour de la 101^ème Conférence.

Pour sa part, Mme Paula Ivãnescu, Vice-Présidente de la Chambre des Députés de Roumanie, a rappelé que dans le cas des femmes habitant dans les grandes villes, “ la discrimination sur le marché du travail est accompagnée de l'insécurité personnelle, qui représente l'un des plus grands défis que la société, l'Etat et les parlements du monde sont appelés à relever, en trouvant les moyens de la limiter, de la marginaliser, et, pourquoi pas, de l'éradiquer ”.

Quant à la Sénatrice mexicaine Mme Laura Pavón Jaramillo, elle a souligné que “ les femmes continuent d'occuper les postes au plus bas de l'échelle et à réaliser les travaux non rémunérés. De plus, le nombre de foyers comportant des femmes chefs de famille a augmenté ainsi que le nombre de mères célibataires et d'adolescentes enceintes, aspects qui marginalisent encore plus les femmes ”.

L'un des objectifs de l'Union interparlementaire est la promotion du partenariat entre hommes et femmes, puisqu'il ne saurait y avoir de démocratie dans un monde où l'avis de 50% de la population n'est pas pris en compte. Mme Faiza Kéfi, parlementaire tunisienne et Présidente du Comité de coordination de la Réunion des femmes parlementaires, a rappelé que les délégations aux conférences de l'UIP devraient “ comporter au moins une femme ”.

Les Conférences de l'Union interparlementaire offrent une occasion unique de contacts privés et d'échanges de vues entre membres de Parlements - femmes et hommes politiques de premier plan dont certains venus de régions conflictuelles - sur des questions bilatérales épineuses.

Contact Mme Luisa Ballin, Chargée de l'Information de l'Union interparlementaire (à Bruxelles) tél. (322) 28 41579, e-mail ipac773@skzpro.be, Mr Patrick Peremans, Attaché de presse du Sénat belge. Tél. (322( 501 73 37 ou 0477 797901, e-mail pp@senate.be