UNION INTERPARLEMENTAIRE PLACE DU PETIT-SACONNEX 1211 GENEVE 19, SUISSE |
Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Le Kosovo, l'interdiction des essais nucléaires, les problèmes dans les grandes ville et l'annulation de la dette des pays pauvres très endettés ont été au centre des débats de la 101ème Conférence interparlementaire, qui s'est tenue à Bruxelles du 10 au 15 avril au Parlement européen, en présence de 647 parlementaires de 125 pays, dont 132 femmes parlementaires (plus de 20% des participants). S'exprimant au sujet de la situation au Kosovo, le Président du Conseil interparlementaire, M. Miguel Angel Martínez a déclaré "nos citoyens et nos citoyennes ne sont pas prêts à accepter que se produisent en toute impunité, ici et là, des massacres, des génocides, des atrocités du genre de ce que l'on appelle le nettoyage ethnique - un nettoyage qui salit à jamais ceux qui en sont les auteurs. Non, on ne peut plus accepter cela, sous prétexte que pareils crimes ont lieu dans des Etats dits souverains. En cette fin de siècle, il ne saurait y avoir de souveraineté qui serve de rempart à pareilles exactions, ni d'immunité postérieure pour ceux qui s'en rendent coupables. D'autre part, la bonne solution ne saurait être - pas à moyen terme en tout cas - que tels ou tels Etats, seuls ou associés, interviennent pour leur compte quand ils le jugent opportun ou nécessaire. Il n'en reste pas moins que le vide est là : car on ne peut plus admettre le schéma selon lequel des actions impardonnables se produisent devant une communauté internationale bloquée par le veto de l'un ou l'autre : nos opinions publiques ne le toléreront plus désormais. La Cour pénale internationale, pour laquelle l'UIP s'est battue des années durant, constitue un jalon conséquent dans la bonne direction. Encore faudrait-il qu'un soutien résolu soit apporté à sa mise en place et que tous les Etats en acceptent la juridiction, surtout ceux qui par ailleurs ont tendance à exiger des autres des conduites respectueuses des droits de l'homme et des droits des minorités". Faisant également écho à la préoccupation exprimée par les parlementaires après le putsch militaire qui a eu lieu au Niger, au cours duquel le Chef de l'Etat a été assassiné et les institutions, dont l'Assemblée nationale, ont été dissoutes, le Président de la 101ème Conférence interparlementaire, M. Raymond Langendries, qui s'exprimait au nom des parlementaires présents, a dénoncé et condamné énergiquement ''ce coup brutal qui vient d'être porté aux efforts du peuple nigérien pour bâtir un Etat de droit". Il a lancé un "appel pressant aux autorités militaires de ce pays afin qu'elles mettent tout en uvre pour le rétablissement, dans les plus brefs délais, des institutions démocratiques, pour permettre au peuple nigérien de poursuivre sa marche vers la démocratie et la bonne gouvernance". La Conférence de Bruxelles a exhorté "les parlements nationaux et les parlementaires à employer tous les mécanismes de la diplomatie parlementaire afin de promouvoir la paix et la stabilité, d'éliminer les foyers de conflit et de mettre rapidement un terme aux conflits en cours, en réduisant ainsi le risque de perte de vies humaines, d'anéantissement des valeurs historiques et culturelles et de dégradation de l'environnement et du patrimoine architectural dans les centres urbains". "Sachant que les villes sont un moteur du progrès économique et social général des nations et qu'au fil de l'évolution de la société, l'urbanisation a permis d'améliorer la qualité de la vie d'une grande partie de la population en faciliant l'accès à l'éducation aux services sociaux et aux soins de santé pour tous, en particulier les enfants, ainsi que la participation à la vie culturelle, politique et religieuse", les délégués, dont 46 Présidents de Chambre, ont demandé aux parlements nationaux d'"agir pour la pleine prise de conscience du rôle positif de la matrice sociale, économique, culturelle et politique que les villes jouent dans le monde et, implicitement, de leur importance dans le développement général durable de la société humaine". S'agissant du rôle et de la contribution des femmes à la vie des grandes villes, les parlementaires ont également insisté pour que les parlements "prennent des mesures pour que les femmes soient plus nombreuses à participer à la prise des décisions politiques, en particulier, à l'échelon local, à titre d'observatrices ou d'élues". La 101ème Conférence interparlementaire a également prié "tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait à signer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et à y devenir parties" et demandé "que l'on renonce à l'emploi ou à la menace de l'emploi des armes nucléaires". (Les délégations du Bélarus, de la Chine et du Liban ont expliqué leur vote et l'Inde a rejeté la résolution). Au sujet de l'annulation de la dette publique des pays pauvres très endettés (PPTE), la 101ème Conférence interparlementaire a également exhorté "les pays créditeurs à s'engager en principe à annuler la dette publique des PPTE dans les délais les plus brefs. Elle a prié instamment "les pays débiteurs de respecter les principes de la bonne gouvernance, en mettant en place des mécanismes de contrôle transparents et supposant l'obligation de rendre des comptes de manière à garantir que l'allègement de la dette se traduit par le développement socio-économique de la population". Enfin, les parlementaires ont recommandé que "l'allègement de la dette s'opère sans compromettre la situation économique d'autres nations ni la stabilité des marchés financiers mondiaux".
Contacter Mme Luisa Ballin, Chargée de l'Information de l'Union interparlementaire (à Bruxelles) tél. (322) 28 41579, fax (322) 28 41579, e-mail ipac773@skzpro.be, M. Patrick Peremans, Attaché de presse du Sénat belge. Tél. (322) 501 73 37 ou 0477 797901, e-mail pp@senate.be
|